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Isabelle Peretz et l’étude de l’amusie : la découverte du cerveau musical

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Par   •  18 Novembre 2017  •  Dissertation  •  3 057 Mots (13 Pages)  •  864 Vues

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Université de Montréal

Faculté de musique

Isabelle Peretz et l’étude de l’amusie : la découverte du cerveau musical

Travail final

Par

Céleste Morisset

Travail remis à Francois De Médicis

Dans le cadre du cours Introduction à la musicologie - MUL1134

17 décembre  2015

Isabelle Peretz et l’étude de l’amusie :

la découverte du cerveau musical

RÉFÉRENCE : Isabelle Peretz, « The Biological foundations of music: Insights from congenital amusia », dans Diana Deutsch (éd.), The Psychology of Music, Elsevier, 2013, p. 551-564. 

La musique fascine par ses multiples effets sur le cerveau et les mécanismes cognitifs complexes qu’elle suscite. Il serait vraisemblable de prétendre que la musique, sous quelque forme que ce soit, ait toujours fait partie de toutes les cultures ; que tous, musicien-ne-s ou non, y soient sensibles. Mais qu’en serait-il si ce n’était pas le cas, et que certain-e-s n’arrivaient pas à décoder son langage et à saisir son essence? Les recherches actuelles en psychomusicologie[1] tendent à attribuer des fondements biologiques aux aptitudes musicales, et ceux-ci ne seraient pas donnés à tous/toutes. Aussi étrange que cela puisse paraitre, différents déficits, désignés globalement d’amusie, peuvent induire une inaptitude à ressentir le noyau du système musical.

Si les premiers écrits sur la perception de la musique qui nous sont parvenus remontent à Pythagore, l’étude de ses dysfonctions est plus récente : les neurologues n’ont commencé à étudier les anomalies du traitement musical que dans la deuxième moitié du XXe siècle[2]. En effet, il faudra attendre la deuxième guerre mondiale et l’intérêt notamment porté à l’intelligence artificielle pour que les sciences cognitives connaissent un véritable essor et que la psychomusicologie, idéal d’une réunion entre la psychologie et la musicologie, se développe comme une discipline à part entière[3]. La musique est plus accessible que jamais et tout le monde y est exposé quotidiennement, d’où la pertinence d’étudier les réseaux neuronaux et les processus cognitifs sous-jacents.

Les recherches d’Isabelle Peretz sur l’amusie : éléments de contexte et méthodologie

L’amusie est un déficit dans la perception et la production des hauteurs ou des rythmes dans un contexte musical et ce, en dépit d’un manque d’entrainement ou d’exposition à la musique. Actuellement parmi les sujets les plus fertiles en psychomusicologie, l’amusie s’est particulièrement fait découvrir par les travaux d’Isabelle Peretz, neuropsychologue cognitive, professeure en psychologique à l’Université de Montréal et chercheuse au Laboratoire International de Recherche sur le Cerveau, la Musique et le Son (BRAMS). L’étude du fonctionnement anormal du cerveau peut permettre de révéler certaines spécificités comportementales, sociales, cognitives, neuronales et génétiques de la musique[4], particulièrement celles qui la distingue du langage. Ainsi, les études menées par Peretz sur les cerveaux amusiques sont une mine d’or pour la psychomusicologie et pour quiconque s’intéresse à comprendre cette « circuiterie bien particulière de notre cerveau qui ne sert que pour la musique[5] ».

Les recherches de Peretz sur l’amusie ont fait l’objet de son article intitulé « The Biological Foundations of Music: Insights from Congenital Amusia ». Le but de l’article est de faire un état des lieux des découvertes en neurobiologie de la musique découlant d’études cliniques de sujets amusiques. Publié en 2013 dans la troisième édition du Psychology of Music, il se retrouve parmi les dix-sept articles choisis comme étant les plus représentatifs des récentes recherches et découvertes en psychomusicologie. L’ouvrage collectif est dirigé par Diana Deutsch, professeure de psychologie à l’Université de la Californie à San Diego notamment connue pour ses découvertes sur les illusions musicales. La relation entre la musique et l’esprit y est abordée par des perspectives autant cognitives que sociologiques ou acoustiques, avec comme objectif de présenter impartialement les différents états de pensée qui dirigent actuellement les recherches en psychomusicologie, qu’ils tendent implicitement vers l’inné ou vers l’acquis[6].

Les recherches de Peretz portent principalement sur les fondements biologiques, neurologiques et même génétiques du potentiel musical chez les gens ordinaires. Peretz est reconnue pour être la première à avoir démontré l’existence de réseaux corticaux spécialisés permettant de percevoir et de « goûter »[7] la musique, ce qui lui a d’ailleurs valu le prix Jacques-Rousseau en 2009. En parallèle, elle s’intéresse aux réponses esthétiques émotionnelles et quasi-universelles suscités par certaines formes musicales[8].

Afin de diffuser ses connaissances et de continuer à innover[9], Peretz et Robert Zattore, son collège de l’Université McGill, fondent le BRAMS en 2005. Ce laboratoire de recherche de renommée mondiale regroupe aujourd’hui une trentaine de chercheur-e-s et une centaine d'étudiant-e-s issus autant de l’Université de Montréal que de l’Université McGill. En plus de regrouper une concentration d’experts en neuroscience de la musique et en cognition auditive unique en Amérique du Nord, le BRAMS est équipé de dix salles de test insonorisées à la fine pointe de la technologie, d’une chambre hémi-anéchoique, d’un système de Stimulation magnétique transcranienne, de cinq systèmes d'électro-encéphalographie, d’un studio d’enregistrement professionnel incluant un piano Bösendorfer unique en Amérique du Nord et d’un système d’enregistrement vidéo « Motion Capture ».

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