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Analyse de Guero-Pression de Helmut Lachenman

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Par   •  27 Mars 2021  •  Analyse sectorielle  •  3 061 Mots (13 Pages)  •  497 Vues

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                                           SUJET 2 ANALYSE ET COMMENTAIRE D’ECOUTE                       PEREZ Daniel

SEMESTRE 6 SESSION 2 2018

    La musique concrète prend forme dans les années 40 à partir des expérimentations sonores de Pierre Schaeffer (1910-1995) et c’est un genre de musique étroitement lié à l’électroacoustique et à l’acousmatique. Elle nait grâce au développement technologique autour du monde du son, le contexte de la naissance de l’enregistrement sonore. Pierre Schaeffer, qui était ingénieur à la radio commençait à travailler avec un matériau de sons bruts, normalement enregistrés, qui  sont modifiés et déphasés.

  Le « son brut » commence à être un matériau de composition sonore avec une entité propre qui est groupé en structures pour acquérir une autre signification.  Pierre Schaeffer cherchait enregistrer les « bruits du monde » comme s’il s’agissait de compositions musicales, et progressivement avec le développement de la musique électronique les deux courants s’unifieront en devenant Groupe de Recherches Musicales ce qui était le Groupe de musique concrète au milieu des années 50.

   La musique concrète présente comme principal caractéristique le traitement d’un nouvel matériau sonore, le bruit, matériau omniprésente dans le monde moderne. Cet avènement posse la nouvelle question de la relation son-bruit ou son musical-son non musical, comme le son est produit, l’objet musical et les procédures pour le traiter. La musique concrète posse aussi  la question de l’écoute comme processus qu’intervient dans l’acte musical et la question de la division entre monde visuel et monde sonore dans le quel on ne peut pas percevoir la source visuelle de ce qu’on écoute.  

  Le méthode de composition de Helmut Lachenmann (1935) appelé KlangKomposition (composition du son) se développe dans un marque acoustique instrumental , il est caractérisé par procédures de décomposition,  « démusicalisation de la musique » qui a pour objectif rattacher le  son musical à sa cause primaire en produisant une déconstruction de l’instrument musical, les processus de déconstruction du sonore et les « processus du négatif » du son en rapport à la démusicalisation de l’instrument musical qui devient ustensile sonore où le concept d’attaque ou d’articulation sont essentielles, en développant de cette manière techniques instrumentales innovatrices (expanded techniques) avec les deux œuvres qu’interviennent dans cet   analyse Guero (1970) et Pression (1969) comme exemple ; ces sont les processus qui interviennent en la production du son. La limite entre son et bruit est autre des paradigmes de la méthode de composition de Lachenmann  en claire rapport à la musique concrète.

  Le concept de Kangstruktur représente l’idée de chaos structuré pour réussir une sonorité organisée dans l’axe du temps, c'est-à-dire le concept de structure à partir des éléments de son langage en rejetant toute forme préétabli, attaché à l’utilisation de processus dialectiques pour créer la grande forme, en suivant la tradition allemande. Comme compositeur il a étudié avec les maîtres post-sérialistes  Luigi Nono et Karl Stockhausen  et il a été influencé par ces procédures qui donnent un autre status à la note-son et ses relations, la préoccupation pour le son lui-même.  

   En résume la méthode de composition de Helmut Lachenmann est caractérisée par les processus de déconstruction musical comme reflet d’une focalisation sur les phénomènes mécaniques primaires  liés   à la production du son. L’énergie avec laquelle le son est produit, l’attaque, les différentes articulations (glissandos, pizzicatos et autres), les procédures sonores qui structurent le discours, nouvelles textures timbriques fuit des nouvelles procédures … concepts comme saturation timbrique, distorsion sonore, réverberation, … possibilités physiques du son qui ont lieu dans l’univers acoustique de Lachenmann ,qui montre une très particulier et original conception de la musique d’inspiration rénovatrice et philosophique qui garde beaucoup de similitudes avec la musique concrète.

 La liaison entre la méthode de composition de Lachenmann et la musique concrète instrumentale   peut s’établir à travers de l’idée de s’éloigner des sources sonores traditionnelles en cherchant autres sonorités par chemins différents, la musique concrète par la recherche du bruits du monde quotidien de manière enregistrée et la musique de Lachenmann par les processus de dématerialisation qui trouvent le renouvellement sonore dans les processus physiques à l’origine de la production du son, proche du bruit.

  En citant les mots du propre Helmut Lachenmann :

La musique concrète originale, telle qu’elle est développée par Pierre Schaeffer et Pierre Henry, emploie bruits ou sons de la vie quotidienne, enregistrés et mis en place par collage. J’ai essayé d’appliquer cette façon de penser, pas avec les sons de la vie quotidienne, mais avec nos potentialités instrumentales. Penser de cette façon, la belle sonorité philharmonique conventionnelle est le résultat spécial d’un type de production sonore, pas de consonance ou dissonance dans un système tonal. Dans ce contexte, j’ai dû chercher d’autres sources sonores, pour faire ressortir cet aspect nouveau de la signification musicale.

Je travaille avec l’aspect énergétique des sons. La note pizzicato C est non seulement un événement consonnant en ut majeur ou dissonant en ut bémol majeur. Il peut être une corde avec une certaine tension étant levé et frappé contre la touche. J’entends cela comme un processus dynamique. Ce mode de perception est normal dans la vie quotidienne. Si j’entends deux voitures s’écraser — chacun contre l’autre — j’entends peut-être quelques rythmes ou certaines fréquences, mais je ne dis pas « Oh, quels sons intéressants ! » Je le dis, que s’est-il passé ? » L’aspect d’observer un événement acoustique dans la perspective de « qu’est ce qui se passe ? », C’est ça qui j’appelle la musique concrète instrumentale.

    Le compositeur allemand créait l’œuvre pour piano seul Guero en 1970. L’idée de départ  est utiliser les caractéristiques physiques du piano comme s’il s’agissait d’un güiro, ancien instrument idéophone de percussion grattée d’origine africain (famille 112.22 selon la classification de Hornbostel & Sachs) en utilisant unes  techniques d’articulation de l’attaque sonore et un système de notation novatrices. Lachenmann indique dans la partition son désir  de jouer le piano à la façon d’un guïro.

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