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Étude d'un corpus de texte

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Par   •  6 Mai 2015  •  1 508 Mots (7 Pages)  •  852 Vues

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Voici un ensemble de cinq textes du XIXe siècle qu’on désigne par le terme de corpus. Ces textes vont vous permettre d’aborder deux points :

- un point méthodologique : l’apprentissage de la lecture analytique de textes narratifs. Sachez que vous pratiquerez ce type de lecture à l’épreuve orale du baccalauréat.

- un point de connaissance littéraire : l’étude des caractéristiques de l’écriture réaliste à partir d’extraits de romans ou de nouvelles.

Une lecture analytique est, en effet, une manière méthodique de lire des textes, par une démarche progressive capable de construire un sens. On peut ainsi parler d’une « lecture problématisée », puisqu’il s’agit de mener à bien, par une série de questions, un projet de lecture capable de parvenir à une interprètation.

E Lisez attentivement les cinq textes ; relisez-les vous-même à voix haute. Notez, au fil de votre lecture, les détails qui vous frappent dans la description des décors et des personnages. Vous serez notamment attentifs aux détails qui ancrent les récits dans la réalité. Et Répondez aux questions portant sur chaque extrait. Vous trouverez les réponses à ces questions en fin de chapitre. Pour chaque texte, votre projet de lecture sera le suivant : montrer en quoi le texte est réaliste ou pas.

Texte 1

Prosper Mérimée, Mateo Falcone (1829)

Mateo Falcone est l’une des nouvelles les plus célèbres de Mérimée. Elle décrit les moeurs corses, que Mérimée avait étudiées. L’action se situe sous l’Empire, pendant les guerres napoléoniennes. Nous vous invitons à lire l’incipit de cette nouvelle.

En sortant de Porto-Vecchio et se dirigeant au nord-ouest, vers l’intérieur de l’île, on voit le terrain s’élever assez rapidement, et après trois heures de marche par des sentiers tortueux, obstrués par de gros quartiers de rocs, et quelquefois coupés par des ravins, on se trouve sur le bord d’un maquis très étendu. Le maquis est la patrie des bergers corses et de quiconque s’est brouillé avec la justice. Il faut savoir que le laboureur corse, pour s’épargner la peine de fumer son champ, met le feu à une certaine étendue de bois : tant pis si la flamme se répand plus loin que besoin n’est ; arrive que pourra ; on est sûr d’avoir une bonne récolte en semant sur cette terre fertilisée par les cendres des arbres qu’elle portait. Les épis enlevés, car on laisse la paille, qui donnerait de la peine à recueillir les racines qui sont, restées en terre sans se consumer poussent au printemps suivant, des cépées très épaisses qui, en peu d’années, parviennent à une hauteur de sept ou huit pieds. C’est cette manière de taillis fourré que l’on nomme maquis. Différentes espèces d’arbres et d’arbrisseaux le composent, mêlés et confondus comme il plaît à Dieu. Ce n’est que la hache à la main que l’homme s’y ouvrirait un passage, et l’on voit des maquis si épais et si touffus, que les mouflons eux-mêmes ne peuvent y pénétrer. Si vous avez tué un homme, allez dans le maquis de Porto-Vecchio, et vous y vivrez en sûreté, avec un bon fusil, de la poudre et des balles, n’oubliez pas un manteau bien garni d’un capuchon, qui sert de couverture et de matelas. Les bergers vous donnent du lait, du fromage et des châtaignes, et vous n’aurez rien à craindre de la justice ou des parents du mort, si ce n’est quand il vous faudra descendre à la ville pour y renouveler vos munitions.

Mateo Falcone, quand j’étais en Corse en 18…, avait sa maison à une demi-lieue de ce maquis. C’était un homme assez riche pour le pays ; vivant noblement, c’est-à-dire sans rien faire, du produit de ses troupeaux, que des bergers, espèces de nomades, menaient paître ça et là sur les montagnes. Lorsque je le vis, deux années après l’événement que je vais raconter, il me parut âgé de cinquante ans tout au plus. Figurez-vous un homme petit, mais robuste, avec des cheveux crépus, noirs comme le jais, un nez aquilin, les lèvres minces, les yeux grands et vifs, et un teint couleur de revers de botte. Son habileté au tir du fusil passait pour extraordinaire, même dans son pays, où il y a tant de bons tireurs. Par exemple, Mateo n’aurait jamais tiré sur un mouflon avec des chevrotines ; mais, à cent vingt pas, il l’abattait d’une balle dans la tête ou dans l’épaule, à son choix. La nuit, il se servait de ses armes aussi facilement que le jour, et l’on m’a cité de lui ce trait d’adresse qui paraîtra peut-être incroyable à qui n’a pas voyagé en Corse. À quatre-vingts pas, on plaçait une chandelle allumée derrière un transparent de papier, large comme une assiette. Il mettait en joue, puis on éteignait la chandelle, et, au bout

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