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À quelles conditions l’art peut-il être apprécié à sa juste valeur ?

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Par   •  7 Décembre 2021  •  Dissertation  •  647 Mots (3 Pages)  •  391 Vues

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La relation d’attachement entre l’homme et l’animal

                                         Requiem pour deux chiens

Dans cet extrait, nous suivons Xavier, un ancien ami de Vernon, lancé bien malgré lui dans une conversation avec une SDF pour laquelle il ne ressent pourtant que mépris, mais qui, comme lui, vient de perdre son chien.

Il s’accroupit à côté d’elle, tant pis pour les distances.

  • La mienne, à la fin, elle pissait dans la cuisine tous les jours, j’épongeais, puis je rinçais, puis je mettais le produit et je nettoyais, en faisant bien attention à ce qu’il n’en reste pas dans les interstices du carrelage. Et maintenant les matins je me lève et je vois que le sol est sec et tous les jours ça me rappelle qu’elle est morte et je ne peux pas pleurer. J’ai une fille, j’ai une femme, je suis un homme. Je ne peux pas pleurer parce que ma chienne est morte mais je ne connais rien de plus triste qu’un matin quand je prépare le petit déjeuner et qu’elle ne vient pas voir s’il y a quelque chose à becqueter.

Des larmes coulent le long des joues de la femme, sans bruit, et il sait que ce n’est pas du cinéma pour qu’il sorte un billet de sa poche. Elle compatit.

  • Ca fait onze ans que je vis dehors. Attilinou avait dix ans, quand je l’ai récupéré il n’avait pas un an […] un chien tu vois, si son maître est SDF[1] lui est le plus heureux des chiens, parce que t’as que lui, et comme les foyers de nuit t’acceptent pas avec ton chien, tu ne le quittes jamais, tu manges avec lui tu dors avec lui. Moi je vais voir aucun service social, t’as pas le droit d’entrer avec ton chien. Ben je rentre pas. Un Staff[2], tu peux pas le laisser devant. Et je laisse pas Attilinou à un bourré qui risque de me le perdre. Ou de le vendre, va savoir, avec la vermine qui me sert de collègue… Mais quand même je peux pas m’empêcher de penser, merde, si j’avais eu une vie plus normale, ils ne m’auraient pas piqué mon chien. Alors je m’en veux, j’arrête pas de penser à lui, dans on box, je suis sûre qu’il a compris ce qu’on allait lui faire, je pense à la table du véto, le métal, et moi j’étais pas là. Quelqu’un est venu le chercher et il a dû croire que je l’avais abandonné. Je n’ai pas veillé sur lui. Tu étais là, toi, quand elle est morte ?
  • Oui. Elle était détendue, sur son canapé. Mais si ça peut te rassurer, je m’en veux quand même aussi. Après je me suis dit que j’aurais dû tuer le véto quand il a sonné à la porte.

                                                             Virginie Despentes, Vernon Subutex, I (2015)

Questionnaire

  1. Comment chacun des deux personnages exprime-t-il son attachement pour son chien ? Comment expliquez-vous le fait que cet attachement les rapproche, et ce qui les rapproche leur permet-il de dépasser leurs différences ? En quoi ?

  1. Question d’interprétation : Analysez la manière dont Virginie Despentes utilise, dans cet extrait, la forme du dialogue pour camper[3] ses personnages et rendre compte de leur situation.

[1] SDF : sans domicile fixe

[2] Staff : chien de l’espèce American Staffordshire Terrier

[3] Camper : en littérature, représenter avec force

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