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Street art, art militant

Chronologie : Street art, art militant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2017  •  Chronologie  •  2 217 Mots (9 Pages)  •  1 209 Vues

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LE STREET ART, ART MILITANT

I - Définition :

Le « Street Art » est né aux Etats-Unis dans les années 70 puis s’est diffusé en Europe dans les années 80. C’est un mouvement artistique contemporain qui débuta par la simple représentation de tags (signatures) et qui prit par la suite des proportions gigantesques. En effet, en seulement quelques années, les artistes-graffeurs ont amélioré leur art en adoptant divers styles, couleurs et formes. Ils utilisent diverses techniques telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers, l’aérosol ou encore les projections vidéo. Etant facilement accessible et visible, le Street Art est un moyen de communication très puissant qui vise un large public. Les artistes s’en servent pour montrer leur mécontentement face à un fait de la société ou simplement pour faire passer un message percutant. Il fait donc référence habituellement à l’art non-autorisé, non-conforme aux initiatives du gouvernement.

II - Origines :

 « L’art militant » est une expression récente. Elle date de la Seconde Guerre Mondiale et correspond au moment où les intellectuels produisaient des œuvres contre les régimes totalitaires. Cependant le principe du Street Art remonte aux temps anciens. En effet, à Pompéi, à l’Agora d’Athènes ainsi que dans la vallée des rois en Egypte, de nombreuses illustrations sur pierre ont été retrouvées. Elles prenaient parfois une valeur historique significative et transmettaient des messages politiques, religieux ou personnels.

C’est dans les années 70 que nait le graffiti aux Etats Unis. Il est issu de la culture Hip Hop, qui se traduit alors par un style vestimentaire, par la musique hip hop mais également par l’apparence (coiffure, tatouages) et le style de vie dans les quartiers comme Harlem ou le Bronx. Il est révélateur du fonctionnement et des blocages de la société ainsi que de la force créative des arts de la rue. C’est à Philadelphie, en Pennsylvanie que les premiers « writers » apparaissent et gagnent l’attention de la communauté et de la presse locale en écrivant leurs noms partout dans la ville. Ils forment des groupes appelés « crews » pour frapper encore plus fort et de manière spectaculaire. Les plus connus d’entre eux sont « The Nation’s Top », « The Magnificent Team » , « Crazy Inside Artist » ou encore « Soul Artists ». Les quartiers pauvres de New-York ainsi que ses banlieues plutôt négligées se recouvrent très vite de graffitis et la concurrence s’installe. Le graffiti est souvent associé à l’association du Hip Hop Zulu Nation visant à faire régner la paix entre les différents gangs violents des quartiers défavorisés de New York.

L'évolution du graffiti New Yorkais a connu peu à peu une véritable renaissance artistique. A la fin des années 80 de nombreux graffeurs ont voulu se différencier, sortir de la masse. Cette explosion de créativité et de nouvelles idées qu'exposent des artistes de monde entier dans les rues se fait appeler le « Street art ». A l’inverse du graffiti, le Street Art ne consiste pas uniquement à apposer son nom ou « blaze » mais une image ou une signature visuelle quel que soit la méthode. Les murs se mêlent alors de techniques les plus variées comme le pochoir ou l'affiche qui existent depuis des siècles et d'autres qui émergent comme le sticker. Le Street Art avec ses nouvelles techniques et motivations transforme les rues de la ville en de véritables musées à ciel ouvert accessibles et gratuits à tous.

III – Street Art en Europe :

Dans les années 80, les graffitis de style « new-yorkais » font leur apparition en Europe. Le Street Art est considéré comme étant de l’art urbain et son aspect illégal et clandestin intéresse bon nombre d’artistes voulant faire passer leurs idées.

En Allemagne, seules les personnes résidant en Allemagne de l’Ouest ont eu le droit à l’émergence du graffiti. Berlin, déjà considéré comme la capitale du style, de l’art et de la liberté, joue un rôle important dans l’évolution du graffiti avec le mur de Berlin. Les résidents de l’Ouest y réalisaient régulièrement des graffitis. Lorsque le mur fut détruit à la fin des années 80, il était complétement submergé de slogans, dessins, peintures, etc… Ce dernier aura servi de support aux jeunes allemands qui désiraient protester et partager leur mécontentement. 

Parallèlement au Royaume-Unis, une importante communauté de graffeurs s'est constituée (en particulier à Bristol et Londres). Néanmoins, il est rapidement devenu difficile de graffer dans la capitale puisque qu'elle est surveillée de manière constante. Cela n'a pas empêché le développement de l'affiche et du pochoir avec le fameux Banksy notamment.

En France, le graffiti apparaît aussi dans les années 80 avec des artistes comme Bando, Blitz, Lokiss… Le street art trouve définitivement sa place à Paris où il « envahit » des lieux comme Stalingrad, les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du Centre Georges Pompidou ou encore les Halles, puis s’étend progressivement aux cités des banlieues où la culture Hip-Hop trouve son deuxième souffle en devenant de plus en plus populaire.

IV - Lutte contre la loi :

Le Street art introduit en effet des questions juridiques en France.  La difficulté vient d'une part de ce que l'auteur est généralement anonyme, rendant impossible l'attribution de droits d'auteur ; et d'autre part du fait que la réalisation de l'œuvre se fait dans la rue ; pas de droit de propriété : mettant en cause sa durabilité. Le propriétaire de la création et le propriétaire du support de la création entrent donc en conflit. Ce type de conflit n’existe pas lorsque l’artiste demande préalablement l’autorisation à la mairie de peindre un mur ou lorsque la peinture est issue d’une commande publique. Mais cette démarche reste limitée aux artistes qui possèdent une grande notoriété . Les autres pour qui la spontanéité et l’improvisation reste primordial , le risque d’être condamné est grand puisque le tag est sanctionné pénalement, ce qui peut paraître absurde aux yeux de certains pour qui la liberté d’expression devrait être totale.

En 2000 la mairie avait pour objectif d’éliminer 90% des graffitis existants de cette période et d’éliminer tout nouveau graffiti dans un délai maximum de douze jours. Cependant cela n'arrêta pas les graffeurs, pour certains c'est même un privilège puisqu'on leur offre des murs propres. Le graffeur André dit même à ce propos « Repeindre les murs comme ils l'ont fait en 2000, c'était comme nous tendre de nouvelles toiles. ». Le gouvernement décide alors de frapper plus fort encore et applique de nouvelles réformes pour la lutte de cet art urbain. En effet nous pouvons le voir avec l'article 257 (L.n°80-532 du 15 juillet 1980) « Quiconque aura intentionnellement détruit, abattu, mutilé ou dégradé des monuments, statues et autres objets destinés à l'utilité publique […] sera puni d'un emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 40 euros à 4600 euros. »

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