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Pourquoi le cinéma politique n’est-il pas un genre cinématographique à part entière en France ?

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Par   •  1 Décembre 2013  •  1 774 Mots (8 Pages)  •  1 448 Vues

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Pourquoi le cinéma politique n’est-il pas un genre cinématographique à part entière en France?

Le cinéma, considéré comme le premier média audiovisuel, est apparu en 1895 avec les « vues animées » des Frères Lumière, deux photographes inventifs. Sujet à de nombreuses transformations au fil des ans, dues aux différentes innovations techniques et scientifiques, le 7ème art n’a cessé de se développer durant le XXème siècle.

Il semble impossible de délimiter le rôle de ce média qui se veut tour à tour divertissant, éducatif, informatif etc. Cependant il est évident que celui-ci est un moyen de communication efficace puisqu’il a très vite éveillé l’intérêt, fait à la fois de méfiance et de convoitise, des pouvoirs publics.

Ces dernières décennies, les hommes politiques n’ont eu de cesse de s’emparer des médias, démocratisant et théâtralisant ainsi la politique.

Par le passé, le cinéma était un puissant moyen de communication pour les hommes politiques qui en faisaient un outil de propagande. On peut notamment citer le réalisateur russe Eisenstein qui en 1925 avait fait « Le cuirassé potemkine ».

Aujourd’hui, le cinéma de propagande n’existe plus dans nos démocraties, et le traitement de la politique au cinéma est rarement initié par les politiciens eux-mêmes.

Cependant, on peut observer une multiplication de films abordant des sujets politiques : Lincoln, Zero Dark Thirty, La Conquête, Omar m’a tuer etc.

Nous pouvons donc nous interroger sur pourquoi le cinéma politique ne constitue-t-il pas un genre à part entière, mais est-il plutôt considéré comme un sous-genre.

Un cinéma qui peine à trouver son public

Aujourd’hui, on observe une multiplication des films politiques, on pourrait donc croire qu’il s’agit d’un sujet à succès. Cependant, il s’avère que ces films sont non seulement difficiles à produire mais également peu « bankables ».

Il convient néanmoins de distinguer le traitement et le succès de ces films selon les pays.

En effet, le cinéma politique est plus développé aux Etats-Unis qu’en France, comme le démontre les derniers succès en date, nominés aux Oscars : Zero Dark Thirty ou bien Lincoln. Le succès de ces films est souvent lié à une conjoncture sociétale ou mondiale, le 11 septembre en est l’exemple le plus flagrant.

Et si les Etats-Unis ont toujours eu cette mentalité de s’emparer des sujets d’actualité, de traiter de politique, il n’en est pas de même en France.

Le cinéma politique n’a jamais percé en France, on ne compte que deux grands réalisateurs du genre : Yves Boisset et Costa-Gavras. Les films politiques ne sont pas générateurs de public, en partie car il s’agit de films qui clivent beaucoup et donc divisent l’audience. Le meilleur exemple est celui de La Conquête de Xavier Durringer retraçant la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy. La personnalité de l’ancien Président de la République divisant l’opinion, certains ne sont pas allés le voir parce que justement il s’agissait de lui.

D’autre part, la France contrairement aux Etats-Unis, ne parvient pas à romancer suffisamment les films politiques, faisant donc de ces films des réalisations très « froides ». Il est nécessaire pour convaincre le spectateur, le tenir en haleine, de réussir à mêler intrigues historiques et personnelles.

Il est également important de souligner qu’en période de crise, les français vont plus volontiers regarder des comédies car ils souhaitent plus de légèreté et veulent rire.

Il est également intéressant de constater que le genre est reconnu dans le milieu professionnel du cinéma. Lors des César 2012, les trois films politiques de l’année 2011, à savoir : La Conquête, Omar m’a tuer et L’Exercice de l’Etat, ont tous été nommés.

Le fond du problème est donc réellement culturel, en France nous n’avons pas de tradition du « film politique » car nous n’avons pas été conditionnés pour ce genre de cinéma. De plus, les quelques rares réalisateurs s’y étant attardés n’ont pas forcément poursuivi ou n’ont pas engendré de successeurs. Nous pouvons prendre comme exemple Ennemi Intime réalisé par Florent Emilio Siri qui a rencontré un beau succès critique mais pas public. Cet échec a laissé un goût particulièrement amer au réalisateur qui depuis ne s’est plus risqué au thème politique. Ainsi, si le (sous)genre qu’est le cinéma politique ne trouve pas son public, il ne trouve pas non plus de réalisateurs.

Une chaine de production frileuse

Le cinéma politique français est donc en panne. Les derniers à s’y être essayé peuvent en témoigner. Les producteurs de La Conquête comptaient sur ce film pour créer un engouement vis-à-vis de ce (sous)-genre. Malheureusement, et contre toute attente, le film n’a pas eu le succès escompté. «Ces échecs n’incitent pas à faire des films politiques», remarquera Christophe Nabonne. En effet, si les projets politiques ne se font pas c’est avant tout parce que les intermédiaires (producteurs, distributeurs, chaînes de télévision, financiers…) savent que le public n’est pas adepte de ce type de productions. Et très simplement, si quelque chose ne marche pas -et ne génère pas de bénéfices, on ne le fait pas -on n’investit pas dedans.

De ce fait, les scénaristes, les auteurs et les réalisateurs ne portent pas le cinéma politique puisque les producteurs sont peu nombreux à s’y intéresser. C’est un cercle vicieux.

Et bien que les fictions fédèrent un plus large public et soient plus rentables que les documentaires, on préfèrera produire un documentaire traitant de politique qu’une fiction du même genre. Ceux-ci seront peu diffusés en salles et rencontreront rarement un grand succès mais pourront, en revanche, intéresser les téléspectateurs. En effet, Christophe Nabonne pense que les sujets politiques ont plus de chance de se «développer en télévision, puisque le public n’est pas le même» qu’au cinéma et qu’on constate, à travers ce support, un réel intérêt pour les faits divers.

Aussi, peut-on penser que la télévision décide du cinéma français. TF1 et M6 vont dans le même sens et sur le même terrain : produire

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