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Merveilles et mirages de l'orientalisme

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Par   •  13 Septembre 2022  •  Compte rendu  •  1 030 Mots (5 Pages)  •  233 Vues

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COMPTE-RENDU DE L'EXPOSITION MERVEILLES ET MIRAGES DE L'ORIENTALISME

C'est du 31 janvier au 31 mai 2015 que le musée des Beaux-Arts de Montréal, en collaboration avec le musée des Augustins de Toulouse, donne lieu à l'exposition Merveilles et mirages de l'orientalisme, De l’Espagne au Maroc, Benjamin-Constant en son temps. Nathalie Blondil, directrice du musée et conservatrice en chef de l'exposition, en profite donc pour décortiquer l'orientalisme, un sujet artistique de nos jours méconnu et en ce sens inédit.

L'exposition présente d'emblée un travail d'envergure : plusieurs toiles ont en fait eu à bénéficier de restaurations et de recherches acharnées puisqu'elles ont été négligées au fil des siècles et dispersées d'un pays à un autre. De plus, elle recourt à un scénographe de renom, Maxime-Alexis Frappier, qui a permis d'agrémenter la thématique orientale au moyen de murs d'arabesques et de moucharabieh. Ces configurations, mêlées à la splendeur des œuvres, contribuent par ailleurs à prêter un caractère intemporel à la rétrospective, un caractère onirique, fantasmatique. Toutefois, une fois que le contexte colonial du sujet est lancé, des envers anachroniques teintent cette beauté idéalisée. Dans la même veine, l'exposition s'attarde donc à une critique mitigée du sujet pictural : soit à travers les louanges du génie artistique de certains maîtres du genre, mais aussi à travers les envers, les mirages colonialistes qui les ont finalement entraînés dans l'oubli.

En fait, l'orientalisme n'est pas un mouvement pictural en soi, mais un sujet ayant foisonné l'art occidental du 18e au 20e siècle, par le biais de peintres romantiques ou encore néoclassiques. L'intérêt pour l'Orient a notamment germé par l'entremise de voyages. En ce sens, c'est l'ouverture du Canal de Suez en 1869 qui a permis aux milieux artistiques et littéraires d'accéder aux pays orientaux. Si bien que plusieurs peintres ont commencé à voyager et témoigner de leur escapade, alimentant une représentation de l'Orient exotique, érotique et mystérieux - soit une vision contrastant avec le caractère brut des premiers temps industriels européens. Ils s'intéressent donc aux thèmes orientaux de l'époque : soit les paysages désertiques, les combats, les villes orientales ou encore les harems. Ainsi, l'exposition s'articule autour de trois lieux emblématiques : soit l'Espagne des Maures, le Maghreb des chérifats et le harem des femmes ottomanes.

L'orientalisme compte comme figure emblématique Jean-Joseph Benjamin-Constant, qui se fait justement central au sein de la rétrospective. Ce dernier, né en France en 1845 et diplômé de l'académie des Beaux-Arts, s'intéressa à l'orientalisme à la suite d'une visite en Espagne et d'un séjour à Tanger, au Maroc, où il entreprit même de s'installer pendant quelque temps. Ses peintures orientalistes remportèrent un vif succès. Tendant aussi à la peinture de portraits, il gagna par ailleurs, en 1896, la médaille d'or à l'honorable Salon de Paris pour sa toile Portrait de mon fils André. La première salle de l'exposition s'attarde donc à un survol de sa vie : aussi, quelques autoportraits de Benjamin-Constant et de portraits de ses fils se succèdent, au même titre que des peintures et des reliques de son atelier, qui faisait alors office de réceptions mondaines et recélaient tout justement de décors orientaux.

Les autres salles recèlent quant à elle d'œuvres orientalistes, à la luminosité et aux couleurs chatoyantes et chaudes, une chaleur que les peintres du courant privilégiaient tout justement par le biais de tons rouges, jaunes et bruns. De plus, la représentation des motifs et des thèmes orientaux se révèlent admirablement réalistes : qu'il s'agisse des couleurs argentées et dorées des vêtements, des taffetas, des satins, des bijoux marocains... Aussi, je me suis vu le souffle coupé face à la toile monumentale Intérieur de harem au Maroc, de Benjamin-Constant, qui semblait si réaliste que j’en entendais presque la mélodie de la kora dont joue l’un des personnages de la peinture.

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