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Lettre à Ménécée

Commentaire d'oeuvre : Lettre à Ménécée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  560 Vues

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Lettre à Ménécée

Cet extrait est tiré de « la lettre à Ménécée »  écrit par Epicure à son disciple Ménécée  qui se décompose en six parties : une phase introductive, ces quatre grands principes puis une conclusion. Le texte d’Epicure nommé Lettre à Ménécée, thématise la conduite de la vie. Il y résume la morale ou les règles du bien vivre. Une question précise sous-tend l’extrait analysé : l’Homme doit-il craindre la mort ? A cette question, on peut répondre par l’affirmative : avoir peur de la mort est logique car la mort est le dénouement inévitable d’une vie. La mort est quelque chose d’inconnu et l’inconnu effraie la plupart du temps l’homme. A première vue, cela est dû à la peur de souffrir, la peur du mal. De plus, la mort dans de nombreuses religions est synonyme d’enfer et de souffrance extrême. Pourtant, la mort n’est-elle pas absence de sensation ? Pourquoi craindre alors la mort si elle est sans sensation donc sans douleur ? Ainsi pourrait-on répondre à la négative : étant donné que la mort n’est pas un sentiment mais un état d’être sans sensation, la mort ne doit pas être une crainte pour l’homme.

        Entre les deux réponses, Epicure penche plutôt vers la seconde. D’après Epicure, le bien et le mal sont des sensations qui appartiennent à la vie. Cependant ce qui est redoutable dans la mort est l’absence de sensation.  Dès lors, comment ne pas laisser l’angoisse de la mort altérer le plaisir de la vie ? L’extrait se découpe en trois parties. Dans la première (« accoutumes-toi à considérer […] le fait de ne pas vivre), Epicure explique que la mort n’est rien pour nous et incite l’Homme à profiter pleinement de sa vie, tout en délaissant sa peur de mourir au profit du bonheur.  Dans une deuxième partie (« Aussi parle-t-il pour ne rien dire […] et que les seconds ne sont plus) il parle de la crainte de l’Homme face à la douleur de la mort, qui pour lui est dénué de sens puisque la mort ne causera aucune douleur une fois arrivée. Enfin, dans une troisième partie ([mais la plupart des Hommes […] mais du plus agréable), l’auteur expose l’attitude à adopter face à la crainte de la mort : celle du sage qui se délivre de toutes ses peurs et douleurs liés à ses psychoses.

 

Dans cette première partie, on remarque que pour Épicure, la mort ne nous prive de rien car on ne peut être privé de quelque chose qu’à condition d’être, mais dans la mort nous ne sommes plus. Malgré cela, la mort fait l’objet une préoccupation et d’un souci constant. En exhortant l’homme à se familiariser avec l’idée que la mort n’est rien, Epicure prend le contre-pied d’habitude et de croyance solidement ancrées.  En effet, lorsqu’il dit «  Accoutume-toi », il sait que cette habitude est totalement contraire à l’attitude spontanée.

Par la suite, il tente de défendre sa thèse, en argumentant, que « tout bien et tout mal sont contenus dans la sensation ; or la mort est privation de sensation » ; être privé est une douleur s’il y a conscience de la privation. La sensation correspond au phénomène par lequel une stimulation physiologique (externe ou interne) provoque, chez un être vivant et conscient, une réaction spécifique produisant une perception; état provoqué par ce phénomène. Or ici la mort n’engendre plus de sensibilité et donc signifie qu’il n’y a plus de conscience. Donc aucune conscience de la douleur que la mort engendre ne doit toucher l’Homme. Épicure dit que « la mort n’est rien pour nous » ; or, lorsque quelqu’un craint la mort, il « parle pour ne rien dire ». On en déduit alors que celui qui a peur de la mort non pas pour la douleur de mourir mais pour la douleur de penser à sa mort. On souffre a penser à la mort sans cesse. Cette douleur est sans fondement, car on ne connaît pas la mort. On remarque donc que l’auteur défend le fait qu’il ne faut pas craindre la mort.

De plus, pour Epicure mieux vaut un bonheur limité mais présent et effectif qu’une vaine aspiration, que l’espérance d’une béatitude qui nous détourne de cette vie. En effet, en partant du principe que « la mort n’est rien pour nous » nous pouvons alors nous détacher de l’appréhension inutile qu’elle suscite en nous et pouvoir jouir pleinement de notre condition. Pour le philosophe, « le caractère mortel de la vie est source de jouissance » car c’est paradoxalement en prenant conscience que nous ne sommes pas immortels que nous nous délivrons de la crainte de la mort. Pas plus que la mort, il ne faut pas craindre ce qu’il y a après la mort car notre mort ne peut avoir de réalité pour nous. Pour Épicure, « la mort ne suscite qu’une douleur sans fondement » ; car craindre la mort, l’attendre dans la terreur est une sottise puisqu’il il n’y a pas à avoir de terreur par anticipation de ce qui ne nous causera nulle douleur une fois arrivé. En effet, on ne fait par-là que s’interdire d’être heureux dans cette vie puisque « quand nous sommes, la mort n’est pas présente ; et que, quand la mort est présente, alors nous  ne sommes plus ». Pour lui, « le plus effroyable des maux » chez les Hommes est la mort alors qu’il considère comme, un mal imaginaire. Guérir les hommes de leurs maux imaginaires et de leurs craintes non fondées voilà la tâche que se propose le philosophe.  Ainsi, faute de quoi que ce soit qui puisse être ressenti, la mort est véritablement un « rien » et il n’y a aucun motif d’avoir peur de ce qui n’est pas. La mort est une chimère, un fantôme puisqu’elle n’existe que quand nous n’existons plus. Dépourvue de toute réalité, elle n’a ni détermination, ni essence.

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