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En quoi une œuvre d'art peut-elle ne pas être belle ?

Dissertation : En quoi une œuvre d'art peut-elle ne pas être belle ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Juin 2016  •  Dissertation  •  2 732 Mots (11 Pages)  •  3 620 Vues

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Une œuvre d’art peut-elle ne pas être pas belle ?

Introduction

Définition de l’art : Au sens propre, ce terme désigne la représentation matérielle d’une idée, d’un concept à travers des couleurs, des signes et des formes…

Kant écrit dans le Jugement de goût “le beau est ce qui plaît universellement sans concept”.

Donc selon lui pour être considéré comme beau, un objet doit être apprécié par tout le monde mais sans que personne ne puisse expliquer pourquoi. Une œuvre d'art se distingue d'un objet artisanal par son caractère unique, son absence d’utilité matérielle et son originalité.

Mais toutes les œuvres d’art sont elles considérées comme belles ?

Prenons quelques exemples: La Joconde, ….Quels sont vos avis? On peut à la majorité désigner une œuvre plus belle que l’autre?

originale : recherche de la perfection

revisitée : pour dénoncer les financiers qui ont envahi le milieu de l’art afin d’y spéculer. Il la défigure en rejetant cyniquement l’idéal de beauté féminin. Il la transforme en billet de banque, lui donne un numéro et peint un fond jaune évocateur de l’or. Mona Lisa, le chef d’œuvre de de Vinci, devient à son tour un symbole et une effigie de l’argent.

Nous pouvons donc nous demander si une œuvre d’art peut être laide et dans ce cas en quoi diffère-t-elle d’une œuvre belle?

Après avoir réfléchi sur la beauté d’une œuvre et l’esthétique de l’art nous verrons si l’art qui n’est pas beau voire laid peut toujours être appelé art, et dans ce cas quelle est sa portée. Pour finir l’art laid et l’art beau n’ont ils pas le même message?

L’art doit être beau (vision traditionnelle)

Histoire de l’art

Depuis l’aube de la philosophie, l’œuvre d’art avait toujours été définie comme l’incarnation, dans un matériau sensible (ex: toile, pierre…), d’une grande idée ou de grands symboles, d’une vision morale ou spirituelle du monde (Hegel : «La beauté artistique est la beauté née de l'esprit»).

Si l’on prend chacune des grandes périodes de l’Histoire, on observe qu’à chacune de ces époques, est associé un idéal de beauté, qui évolue sans cesse.

Par exemple la beauté féminine a beaucoup évolué : au XVIIIème siècle une femme devait avoir une petite bouche et le teint très pâle, alors qu'aujourd'hui, elle doit plutôt avoir une grande bouche sensuelle et la peau bronzée.

Les objets d'art des peuples premiers que l'on peut admirer au Quai Branly à Paris nous montrent des critères du beau très éloignés de l'esthétique occidentale.

Dans l’Antiquité :

Dans la pensée grecque, l’œuvre d’art reflète la société, possède les mêmes qualités que l’ordre du monde, à savoir l’harmonie, la justesse et la beauté. Par exemple, la préoccupation principale est la symétrie, la juste proportion avec les statues : homme sans imperfections, les temples ou les amphithéâtres grecs. Ainsi, chez les Grecs, l’œuvre d’art est avant tout conçue comme un microcosme, comme un ordre harmonieux qui incarne “en petit” l’harmonie, la justesse et la beauté du grand Tout: c’est l’harmonie cosmique. Platon développa l’idée que “la création artistique ne fait qu’imiter de manière trompeuse la vérité des choses”.

L’art religieux du Moyen- ge : il s’agit d’illustrer les multiples aspects de la splendeur du divin. Seul l’art sacré était considéré comme beau. Il se devait d'être le plus représentatif possible afin d’instruire les fidèles. (ex: vitraux/statues)

L’humanisme esthétique de la Renaissance : la philosophie de l’art prend la forme d’une esthétique, d’une réflexion sur la sensibilité et la subjectivité des humains. L’Homme est au centre de toutes les préoccupations et de l’art.

Ce n’est qu’au tournant du XVIIIème siècle qu’on commence à réfléchir sur le sens et les critères de l’œuvre d’art. Définir l’œuvre d’art comme ce qui plaît à la sensibilité des êtres humains fait inévitablement surgir la question des critères du beau : si le goût est subjectif, alors comment expliquer qu’il y ait malgré tout un large consensus autour des grandes œuvres ?

Le tout premier livre à définir la réflexion sur la beauté s’intitule “Aesthetica” (1750) rédigé en latin par Alexander Gottlieb Baumgarten, philosophe allemand rationaliste et disciple de Leibniz.

L’art contemporain et la “déconstruction” : les artistes cherchent à représenter la rupture avec la tradition, la différence, la dissonance. Il s’agit de déconstruire la figuration en peinture, la tonalité en musique, les règles traditionnelles de la danse, du théâtre, de la littérature…

Pour certains c’est le propre même de l’art

La théorie de l’art pour l’art énoncée par Théophile Gauthier en 1857 dans sa préface de Mademoiselle de Maupin voit dans la beauté la seule fin de l'art, il fut suivi par le courant parnasse: courant littéraire du XIXème siècle qui se caractérise par le rejet de l'engament social ou politique de l’art et la recherche de la beauté parfaite.

L'art n'aurait pas à être utile ou vertueux. Des artistes tels que Verlaine ou Mallarmé ne travaillent qu’à l'esthétique de leur œuvre.

« Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout ce qui est utile est laid. »

L’art est donc inutile. Certains pourraient se demander quel est son intérêt : l’intérêt de l’art est l’art lui-même, il n’a pas à avoir de message ou quoi que ce soit d’autre.

George Sand écrit en 1872 que « l'art pour l'art est un vain mot. L'art pour le beau et le bon, voilà la religion que je cherche... »

Par exemple, ce poème de Théophile Gautier est un sonnet parnassien.

Dans quelle mesure la beauté d’une œuvre est-elle subjective ?

Le critère de subjectivité désigne le principe à partir duquel on sépare le beau du laid.

En

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