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Quand l'histoire de l'art se produit

Fiche de lecture : Quand l'histoire de l'art se produit. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2014  •  Fiche de lecture  •  1 176 Mots (5 Pages)  •  745 Vues

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À l'origine de l'histoire de l'art[modifier | modifier le code]

On retrouve ces questions face à des collections d'objets et des pratiques depuis l'Antiquité méditerranéenne (Pline l'Ancien1, Pausanias le Périégète), l'Inde classique (Muni Bharata2, Abhinavagupta), la Chine ancienne (Confucius, Xie He3, Su Shi4), l'Islam médiéval (Al-Kindi, Al-Farabi5, Avicenne), jusqu'à la Renaissance (Dante, Cennini, Ghiberti, Alberti, Léonard de Vinci, Vasari) ainsi que, depuis, dans les diverses traditions d'écrits et de propos sur l'art6, comme la critique d'art, les traités d'artistes, d'antiquaires, de voyageurs, etc. C'est dans le contexte du renouvellement des questions scientifiques des xviiie et xixe siècles (en particulier avec Winckelmann, Rumohr7 et Burckhardt), que l'histoire de l'art prend forme, en parallèle au développement de l'archéologie, des bibliothèques et des musées publics en Occident (dans chaque cadre national naissant8), comme une spécialité de la philosophie et de l'histoire complémentaire à l'étude de textes, de la littérature.

Conditions de son enseignement actuel[modifier | modifier le code]

En dehors de l'Allemagne et de l'Italie où pour des raisons historiques9 elle reste une matière bien intégrée au cursus universitaire, voire scolaire, on remarque que l'histoire de l'art continue d'être considérée comme un domaine marginal ou mineur en dépit de sa relative bonne image dans le public. De son côté la discipline est particulièrement subdivisée en sous-spécialités très hétérogènes (périodes historiques, aires culturelles, traditions méthodologiques, affinités institutionnelles10, etc.), entre lesquelles les rapports sont parfois tendus et l'unité fragile (cf. H. Belting, D. Riout, É. de Chassey).

Par exemple, en France, selon le président de l'université Paris IV-Sorbonne (France Culture, 23 mars 2007), le taux d'échec aux examens des étudiants en première année d'histoire de l'art et archéologie est de 70 % (mais 45 % sur le site de Paris-I). Le cursus est régulièrement pris en exemple des dysfonctionnements de l'université (décalage entre les objectifs des étudiants au moment de leur première inscription et la réalité des enseignements, débouchés professionnels et formation permanente, encadrement et moyens des départements11, cohérence des contenus et refus de l’interdisciplinarité, recrutement des enseignants, évaporation des doctorants, etc.).

La question des méthodologies[modifier | modifier le code]

On distingue très sommairement deux approches en histoire de l'art12, selon leurs objectifs (voir aussi les théories structurelles et individualistes13, ainsi que l'opposition formes/contextes14, en particulier dans le monde anglo-saxon15) :

La plus courante ayant comme fin la mise à jour de corpus d'œuvres et d'artistes, de la singularité de leurs discours, fondée sur des notions telles que chef-d'œuvre, styles, manière, écoles, mouvements, tendances et leurs articulations, leurs interactions avec l'histoire, les événements politiques et sociaux. Identifier, classer et hiérarchiser est alors parfois considéré comme un fondement méthodologique (cf. A. Chastel). Mais dans certains cas cette approche est qualifiée (ironiquement) d'attributionniste16 pour son goût des biographies narratives et des catalogues ou monographies d'artistes.

L'autre approche s'interroge aussi sur son propre discours sur l'art, sur la théorie de l'art17 ou sur les frontières de l'art18 – plus proche des sciences de l'art19, est elle aussi initiée autour de (de) Berlin et Vienne20 au xixe siècle21. Donc, au-delà du comment cette histoire est écrite (l'historiographie), il s'agit de confronter l'œuvre et les enjeux de l'artiste (cf. les « référents irréductibles » selon J. Lichtenstein17) avec les regards qui leur sont portés. Aujourd'hui, certains parlent d'histoire de l'art critique (cf. Fr. Bardon, M. Podro22) et de nouvelle histoire de l’art (cf. A. Wessely23), d'histoire de l'art comparée (cf. Chr. Michel24) voire d'histoire de l’art philosophante (R. Pouivet25).

Plus largement, on peut présenter son domaine d'application comme tout ce qui relève de l'œuvre poétique (au sens large, qui provoque un écart esthétique) et de son contexte culturel et spirituel, depuis ses conditions de production par son auteur, de présentation et de diffusion, jusqu'à sa perception

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