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Le Mangas

Mémoires Gratuits : Le Mangas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2012  •  533 Mots (3 Pages)  •  904 Vues

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A l'heure actuelle le manga représente, en nombre de titres, environ un tiers des ventes des bandes dessinées de langue française. Une réussite spectaculaire si l'on veut bien se rappeler que la percée ne date que du début des années 1990 (série Akira), mais de signification ambiguë. Car depuis quelques années ces chiffres sont plutôt stables, voire en déclin, à l'image d'un art qui s'est imposé dans un espace bien à lui, pris en charge surtout par des éditeurs spécialisés et visant un public qui ne l'est pas moins - bref, un genre qui peine toujours à sortir de son ghetto. Le statut culturel du manga en Occident, et en particulier en France - pays très porté sur l'intellectualisation des arts mineurs -, a pourtant changé au long de cette dernière décennie qui aura vu, d'une part, des éditeurs "classiques", au premier rang desquels Casterman, s'ouvrir au manga, de l'autre fleurir les études spécialisées. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce gain en respectabilité a fait émerger une aristocratie du manga, rattachée plus ou moins abusivement à la "ligne claire" et bien représentée en Occident par l'oeuvre de Jirô Taniguchi. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. D'un côté, le gros de la production continue d'échapper à ce processus ; de l'autre, la glose occidentale finirait presque par faire oublier qu'au Japon même le manga, toujours très populaire, continue aussi à être considéré avec condescendance par les élites culturelles du pays.

Il y a des raisons à ce mépris. Le manga ordinaire est la production d'un studio qui répartit les tâches au sein d'un atelier et a poussé très loin la segmentation des publics : filles, garçons, classes d'âge, genres et sous-genres... Au point qu'aujourd'hui les amateurs peuvent, par exemple, trouver selon leurs goûts une série "lesbienne soft" ou une série "lesbienne hard", nettement codifiées.

Ces traits éclairent la question, discutée, des origines du manga. Le faire remonter en ligne directe à la tradition de l'estampe japonaise est une naïveté prévisible mais absurde, alors qu'il s'agit d'une histoire beaucoup plus courte : il s'agit fondamentalement de la réponse japonaise à l'impérialisme culturel américain, relayé par l'occupation militaire du Japon par les Etats-Unis pendant sept ans (1945-1952) - épisode peu connu des Occidentaux. Le manga tel que nous le connaissons s'est mis en place à cette époque, en regard des comics américains, dont il reprend les recettes : publication en magazine, histoires sérielles, format de poche, papier bon marché, impression en noir et blanc... De même, la structure porteuse de l'exportation des mangas à partir des années 1970 est-elle le dessin animé (en japonais anime), réponse efficace à l'impérialisme Disney.

Reste qu'aujourd'hui, si l'esthétique manga paraît triompher un peu partout en Asie, c'est de moins en moins sous sa forme japonaise. Les élèves ont dépassé le maître. La Corée, les Philippines ou la Chine développent leur propre production, où, à côté de quantité de clones, apparaissent d'intéressantes "écoles nationales" - comme on peut s'en convaincre en lisant, en France, les productions

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