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La Garçonne

Commentaire de texte : La Garçonne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2014  •  Commentaire de texte  •  2 061 Mots (9 Pages)  •  1 106 Vues

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LA GARCONNE

Le terme garçonne qualifie un courant de mode du xxe siècle qui s'est manifesté pendant les années folles, entre 1919 au sortir de la Première Guerre mondiale et 1929, début de la crise économique et sociale. Ce courant trouve son origine dans les écrits de J.-K. Huysmans en 1880 et devient populaire avec le succès du roman de Victor Margueritte, La Garçonne, paru en 1922. Celui-ci a par la suite suscité de nombreux débats sur la nouvelle féminité décrite par l’auteur. C'est ainsi à Paris que le look garçonne fait surface, sous l'impulsion de Coco Chanel en particulier.

1.Les origines et le contexte d’apparition

1) le contexte historique

Dans tous les pays, les femmes deviennent un indispensable soutien à l’effort de guerre. Désormais, les femmes distribuent aussi le courrier, s’occupent de tâches administratives, conduisent les véhicules de transport, deviennent policières. Dans les campagnes, les femmes s’attellent aux travaux agricoles. Beaucoup de jeunes femmes s’engagent comme infirmières dans les hôpitaux qui accueillent chaque jour des milliers de blessés. Elles assistent les médecins qui opèrent sur le champ de bataille. Les autres prennent le relais dans les usines. Leur manière de s’habiller change forcément. Leurs vêtements deviennent fonctionnels, ne servent plus qu’à faire joli. Elles ont besoin de confort, d’aisance, portent des uniformes. Il y a beaucoup moins de choix de tissus, elles récupèrent ce qu’il reste en stock, et les tissus prévus pour les uniformes. Bien s’habiller n’est plus leur problème principal, donc les coupes et les modèles se simplifient. Avec la Première Guerre mondiale, les femmes ont fait les premiers pas sur le chemin de l’émancipation. Elles commencent a gagner leur vie, ont des responsabilités. Environ 700 000 veuves de guerre deviennent d’ailleurs des chefs de famille

2) le contexte social (les femmes gagnent en indépendance, se sont émancipée du regard des hommes)

Tout d’abord, la photographie, la peinture et l'illustration de mode beaucoup plus stylisés, simplifiés et grathiques influencent fortement les tendances du maquillage et de la coiffure dans les années 1920. Le cinéma opère également une grande influence sur la façon d’être et de se montrer des femmes. « Les couleurs se fondent, la peau se fait paysage, les yeux s'agrandissent à l'infini. » Les jeunes femmes, qui raffolent de ce nouveau loisir, iront jusqu’à imiter « l'actrice à l'écran en adoptant ses gestes, ses postures, ses manières de parler, de marcher, et surtout de se maquiller. » Les actrices comme Louise Brooks, Olive Borden, Alice White, Clara Bow ou encore Carole Lombard deviennent des icônes que l’on imite. Elles incarnent la nouvelle femme libre et émancipée. Elles sont les précurseurs de cette nouvelle allure. Coco Chanel en est l’un des meilleurs exemples, symbolisant



l’indépendance des femmes. Avant le XXème siècle, « l'homme codifie les canons » de la beauté féminine. De plus en plus, « La femme se rebelle contre une beauté décidée par l'homme et détermine elle-même les attributs de sa beauté ». Les femmes ont connu pendant la grande guerre l’autonomie, l’indépendance et le travail. Elles ont été capables de vivre malgré l'absence des hommes, père, mari, frère sans qu'ils leur dictent leur conduite ni subviennent à leurs besoins, restreintes dans leur foyer à leurs rôles de mère et d'épouse. Les femmes veulent prendre soin d'elles, faire du sport. Se montrer, s'affirmer, libérer leur corps en portant par exemple des robes et des jupes plus courtes, ou des pantalons.

2.Comment cela se manifeste

1) dans les vêtements (coupes, couleurs, matières, lignes du corps)

La coupe des robes est droite, tubulaire, la taille étant abaissée au niveau des hanches.Pour la première fois dans l'histoire du costume féminin les bras et les jambes sont découverts, jusqu'au genou. La danse populaire le Charlestonne contribue aussi a faire raccourcir les jupes. Les frontières entre le vestiaire masculin et féminin s'estompent. Le jersey, réservé à la confection de sous-vêtements, est adopté dès 1916 par Chanel pour les tenues de jour et on utilise la coupe en biais pour plus d’aisance et de confort. Pour les tenues habillées du soir, les matériaux

utilisés sont luxueux .

La libération du corps va de pair avec l'allégement du sous-vêtement, le corset a disparu. Il est réduit à une gaine souple qui ne monte jusqu’à la taille et descend jusqu’à l’aine. Les autres sous-vêtements sont les porte-jarretelles et soutien-gorges, ou par simple combinaison-culotte fluide au milieu des années 1920. La minceur s'imposant, les femmes peuvent recourir à un bandeau pour aplatir la poitrine. Les bas en fils épaix sont remplacés par des bas de soie qui, tout à la fois, imitent, voilent et révèlent la nudité.

Différents modèles de petits chapeaux emboîtants et portés bas sur le front complètent les tenues. Les sautoirs et colliers longs, ou encore de longues écharpes fluides, participent à l'étirement général de la ligne. Les chaussures sont de plus en plus échancrées. L'étui à cigarettes et le fume-cigarette deviennent de nouveaux accessoires féminins, car la femme moderne fume comme un homme. Bien que la silhouette se fasse sobre et androgyne, les produits de beauté se développent et le

maquillage est plus soutenu.

2)l’allure et le style de vie

Après la guerre, les femmes veulent travailler, s'amuser, danser, participer au monde politique, obtenir des diplômes. Elles s'ouvrent ainsi à des mondes jusque-là



réservés aux hommes. Ces nouvelles femmes veulent conserver leur nouvelle liberté acquise, veulent prendre soin d'elles, faire du sport. Se montrer, s'affirmer. Elles mettent en valeur leur visage en coupant leurs cheveux et de plus en plus en se maquillant. Le maquillage « qui se voit » est une habitude toute nouvelle chez « madame tout le monde ». Au siècle précédent et jusqu'au début du XXème siècle, le maquillage était considéré comme vulgaire. Il était en quelque sorte réservé au milieu du théâtre ou aux filles délurées et prostituées. Le cinéma et les actrices, très maquillées pour bien faire ressortir leurs émotions, et qui

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