Le théâtre, une industrie cuturelle ?

Titre du dossier : Le théâtre comme industrie culturelle ?  

Matière : Histoire et théorie des industries culturelles

Niveau : Licence 3          

Mention : Sciences de l'Information et de la Communication    

A l’intention de Stéphane Blocquaux

Session : Décembre 2018  

Jeanne EGNELL    

Faculté Humanités

Année Universitaire : 2018-2019  

CHARTE DE NON PLAGIAT  

Protection de la propriété intellectuelle  

Tout travail universitaire doit être réalisé dans le respect intégral de la propriété intellectuelle d’autrui. Pour tout travail personnel, ou collectif, pour lequel le candidat est autorisé à utiliser des documents (textes, images, musiques, films etc.), celui-ci devra très précisément signaler le crédit (référence complète du texte cité, de l’image ou de la bande-son utilisés, sources internet incluses) à la fois dans le corps du texte et dans la bibliographie. Il est précisé que l’UCO dispose d’un logiciel anti-plagiat, aussi est-il demandé à tout étudiant de remettre à ses enseignants un double de ses travaux lourds sur support informatique.  

Cf. « Prévention des fraudes à l’attention des étudiants » Je soussignée, Jeanne EGNELL, étudiante en L3 info-com, m’engage à respecter cette charte. Fait à Angers, le 14/12/2018  

Signature :

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Introduction :

Pour introduire cette réflexion sur les industries culturelles, nous allons tout à bord définir les termes de notre sujet. Industrie est un mot emprunté au latin 'industria' qui signifie 'activité, application'. Ses définitions du dictionnaire1 sont les suivantes : ensemble des activités économiques fondées sur la transformation des matières premières ; toute activité économique organisée sur une grande échelle. Le mot culturel est une déclinaison du mot culture qui vient également du latin 'cultura'. Au sens premier c'est cultiver la terre et par expansion c'est devenu : "l'ensemble des connaissances acquises" et "ensemble des production artistiques et intellectuel d'une société".

On doit l'expression "industrie culturelle" à Adorno et Horkheimer dans leur livre2. Ce terme, comme le rapporte Adorno dans L'industrie culturelle, vient du fait qu'ils l'ont remplacé à « culture de masse ». Et son utilisation au pluriel vient du fait qu'il y a plusieurs industries. Elles ont été définies par Jean Guy Lacroix3 comme « l'ensemble en constante évolution des activités de production et d'échanges culturels soumises à des règles de la marchandisation où les techniques de production industrielle sont plus ou moins développées, mais où le travail s'organise de plus en plus sur le mode capitaliste d'une double séparation entre son producteur et son produit ». Au vu des définitions et d'une approche des industries culturelles que nous avons avancée, nous pouvons nous demander en quoi le spectacle vivant et plus spécifiquement le théâtre fait partie des industries culturelles. Ainsi tout au long de cette réflexion nous aborderons les quatre dimensions principales. C'est-à-dire économique, industrielle, politique et sociale. Pour cela nous verrons d'abord les données en chiffres du spectacle d'un point de vue économique et industriel. Ensuite nous verrons la démocratisation de la culture et ses dimensions historique et politique. Enfin nous nous demanderons si c'est un objet de consommation ou un lieu de créativité.  

I- Le spectacle vivant en chiffre

Dans le graphique4 que nous voyons ci-contre on note qu'en 2011 a été relevé un chiffre d'affaire de 61,4 milliards d'euros pour les industries culturelles en France. C'est-à-dire plus que l'industrie automobile. La même année elle relève également que 1,2 millions de personnes sont employé dans ce secteur.

Pour les spectacles vivants on nous montre par d'autres graphiques5 que le spectacle vivant6 à générer la même année 8,4 Mds d'euros et 267 713 emplois. Et qu'en une vingtaine d'années la 'consommation' de spectacle a doublée. Elle est passé de 4% en 1990 à 8,3% en 2010, c'est-à-dire le double du cinéma qui a seulement augmenté de 0,3% dans cette même période.

                                                           1 Larousse 2 La dialectique de la raison 3 Jean-Guy Lacroix, « Pour une théorie des industries culturelles », cahier de recherche sociologique, PUQ, 1986 4 Graphique de données de 2011 de l'INSEE, issu du site ey.com (Cabinet d'audit, conseil en transaction, droit et fiscalité) 5 Cf annexes 1 6 Dans cette étude, ce sont les impacts du tourisme générés par les festivals et autres représentations qui ont été pris en compte dans le calcul des effets connexes du spectacle vivant.

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Au-delà des chiffres il est vrai que d'un point de vue économique le spectacle vivant rapporte. Quand on voit le nombre d'emplois et de revenus, on comprend alors ce que ce soit une véritable industrie. En effet il faut non seulement payer les personnes qui travaillent dans le secteur. Mais aussi payer les activités autour dont le spectacle dépend (fournisseurs etc.).  Parfois, afin de garantir le succès d'un spectacle, d'un point de vue économique, les structures utilisent, comme dans la publicité, la stratégie de la vedette. C’est-à-dire qu'une personne connue est présente dans le spectacle et en tête d'affiche, ce qui permet de faire venir des spectateurs plus facilement que lorsque c'est quelqu'un de moins connu.7 Heureusement ce secteur bénéficie de différents statuts et de subvention, notamment dans le théâtre qui permet de pourvoir à ses besoins. En effet ce n'est pas parce qu'elle génère beaucoup de bénéfice sur l'année qu'elle n'a pas besoin de ces subventions-là. Qui garanti le succès d'un spectacle ? Au niveau économique, il y a souvent une prise de risques. Lors des productions à gros budget, on voit parfois des installations aussi grandioses que certains décors de cinéma. On sait aussi que les parts de budget accordés à la technique sont importantes. Il faut également compter la part de reproductibilité. « Le spectacle vivant est impensable sans une part de reproduction bien que celle-ci ne passe pas par l’enregistrement » nous dit Isabelle Barbéris8. En effet on joue encore des œuvres des siècles précédents, mais aussi plus contemporaines, avec des interprétations différentes. Il faut donc penser aux demandes de droits que cela engendre, au marché que cela représente. François Mairesse ajoute « si l’image des arts de la scène apparaît largement comme celle d’un secteur subventionné, le domaine n’en demeure pas moins très largement fondé sur une logique marchande, qui s’exprime à travers le secteur privé du théâtre, mais aussi, surtout, celui des salles de concert, le monde des entrepreneurs de spectacles, des organisateurs de tournées etc. Au total, près de 80 % du chiffre d’affaires est réalisé par des entreprises marchandes (pour un montant de 4,4 milliards d’euros). »9 Ainsi on peut dire que le spectacle vivant d'un point de vue économique fait entièrement parti du système des industries culturelles.  

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