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Espace vide chez Peter Brook

Commentaire d'oeuvre : Espace vide chez Peter Brook. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  755 Mots (4 Pages)  •  499 Vues

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L’espace vide

Peter Brook

        Peter Brook, dans son chapitre Le théâtre immédiat qui clôt son ouvrage, met en garde le lecteur sur le fait qu’il parle d’un théâtre non dissociable de son expérience et de son identité (« Je ne veux parler ici que du théâtre tel que je le comprends, tel que je l’ai vécu »). A partir de cette distinction, j’ai souhaité -malgré une expérience récente- mettre en parallèle ces idées et les miennes compte tenu de ma propre pratique théâtrale. Peter Brook précise bien qu’il ne cherche en aucun cas à donner des « recettes » ou des « méthodes » au lecteur. Cependant, il classe, organise son raisonnement et énonce ses propres vérités : « Un metteur en scène apprend vite que la succession des répétitions obéit à un processus évolutif. Il voit qu’il y a un temps pour tout, et son art consiste à reconnaître ces moments ». Avec ces deux phrases, Peter Brook met en lumière toute la difficulté que j’éprouve face au travail de mise en scène. Mon expérience s’est faite en animant des ateliers de théâtre au collège et lycée dont l’objectif était la création d’une pièce. Le metteur en scène est le noyau du groupe, il a pour rôle de « guider » -même s’il ne sait pas où il va- les comédiens. Il ne doit pas dicter ses idées sans tenir compte de l’acteur, mais doit cependant imposer une présence et montrer qu’il sait diriger. Brook dit à ce sujet qu’il ne peut y avoir de « résultat cohérent » si le metteur en scène cultive « la non-intervention » au profit du seul « respect de l’acteur ». A l’inverse, imposer un plan précis, où tout serait calculé, ne peut non plus aboutir. Le metteur en scène doit ainsi trouver un juste milieu entre ces deux figures. C’est grâce à sa gestion du temps des répétitions qu’il apprend à trouver sa place. Il faut savoir organiser les séances en commençant, comme le dit Brook, par des jeux. Ces jeux ont pour rôle d’établir le lien et la camaraderie entre les différents comédiens, tout en créant une sorte de complicité entre metteur en scène et acteur. Il doit exister un langage et une « communication » entre eux deux. Ainsi ils peuvent chacun évoluer grâce à une compréhension et à une écoute commune. Ce n’est que par la suite que le metteur en scène pourra diriger avec une plus grande efficacité son groupe. Lorsque les répétitions prennent fin, il prend les choses en main et accélère le rythme en utilisant un langage direct : « Accélère, Continue, Nom de Dieu !... ». Le metteur en scène doit pouvoir sentir à quel moment il est en droit de parler ainsi. C’est une des grandes difficultés que j’éprouve lors de mon travail ; puisque j’ai tendance à en arriver trop tôt avec ce langage. Cela bloque alors les comédiens et crée des tensions. L’objectif d’efficacité est à l’inverse. Le metteur en scène doit donc apprendre à sentir et reconnaître les différentes étapes qui rythment un travail. A l’écoute des comédiens, il leur sert de cadre. Peter Brook dit ainsi « Aucun metteur en scène ne dicte sa façon de jouer aux acteurs. Au mieux, il leur donne la possibilité de révéler leur propre jeu ». C’est sur ce dernier point, que Brook ne développe pas, que je considère un des rôles les plus importants du metteur en scène. Le metteur en scène existe pour pousser l’acteur et l’emmener hors de ses limites. Il l’encourage sans cesse à travailler et à se dépasser sans jamais ce complaire de ces qualités. Il doit parfois pouvoir bousculer le comédien, le retrancher dans ces idées pour l’amener vers le meilleur. Peter Brook utilise le terme de « matériau vivant » pour qualifier l’acteur. Il pointe ainsi le fait que le comédien est l’outil du metteur en scène. Cela questionne ainsi sur l’art et la notion d’artiste. Qui créer l’œuvre d’art dans le théâtre ? Le comédien, en tant que matériau, peut-il être considéré comme artiste ? Quel est le rôle du metteur en scène dans la part de création ? Peter Brook en ajoutant le qualificatif « vivant » au terme « matériau » nous laisse penser que le comédien n’est pas un simple pinceau pour le metteur en scène. Il vit, pense et apporte ses émotions au metteur en scène qui ne peut créer une œuvre sans prendre en compte ces nouvelles données imposées.

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