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L'image et l'architecture

Analyse sectorielle : L'image et l'architecture. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2018  •  Analyse sectorielle  •  4 041 Mots (17 Pages)  •  724 Vues

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Les images détiennent un pouvoir secret ; toucher directement notre fabrique émotionnelle. Elles nous font rires aux éclats, nous font pleurer, nous traumatisent durablement, elles ont le pouvoir de mettre nos sens en éveil, parfois même de nous exciter sexuellement, certaines sont dites dangereuses, on raconte même qu’une image vaut mille mots. Les images ont longtemps servi à raconter l’histoire des Hommes ou à adorer leurs dieux, elles ont d’ailleurs longtemps été les filles de l’Eglise. A la fois mécènes et censeurs, les organismes religieux ont multiplié les images tout en limitant leur liberté, certaines représentations étaient interdites, licencieuses. Ce carcan religieux relatif n’a pas empêché le sublime de se manifester via le visage du Christ ni des portraits de cour, des visions d’enfer ou du paradis dont la puissance traverse encore les siècles.

C'est le cas des fresques de la voûte de la chapelle sixtine, décorée par Michel Ange sous Jules II surnomé le "pape guerrier" car il préfèrai le grondement des canons à l'apel à la prière. S'il est homme de pouvoir il est aussi un amateur d'art éclairé. Michel Ange, l'artiste d'exeption reçoit une commande à la hauteur de son génie; un projet grandiose qui sied parfaitement à un pape à l'ambition démesurée et à un artiste au talent hors du commun. Le tout puissant Jules II souhaite faire reconstruire la vielle basilique de  Constantin plus que millénaire afin d'affirmer avec magnificence la prétention de l'Eglise sur le monde. Le pape donne l'ordre à Michel Ange de représenter les douze apôtres sur la voûte de la chapelle, lui le sculpteur inexpérimenté en matière de peinture doit peindre des fresques situées à plus de vingt mètres de hauteur et qui plus est dans une nef de  quarante mètres de long; un désastre architectural. C'est Sixte IV, l'oncle de Jules II qui a fait élever la chapelle qui sert de siège du conclave lors des élections papales, un lieu à la fois maison de Dieu et forteresse. Des soldats sont cantonnés dans les fortins au dessus de la voûte que Michel Ange doit décorer. Le défi est quasi surhumain, il s'agit de recouvrir plus de mille mètres carrés de plafond. Michel Ange commence par faire dressser des échaffaudages, le florentin a accepté de relever le défi, charge à lui de réussir un coup de maître. Il doit représenter pas moins que la genèse; une histoire de damnation et de pardon, de douleur  et de rédemption. Michel Ange veut donner l'impression d'un espace ouvert avec des cadres architecturaux aérien flottant dans le ciel. Au centre de la voûte l'artiste représentera le thème de la création, dans les lunettes il campera les quatre-vingt-onze figures des ancêtres du Christ. L'artsite fait venir de Florence des peintres de fresques expérimentés qui doivent le seconder dans la réalisation de sa difficile tache. Ils utilisent la technique de la mise au carreau pour reporter les dessins préparatoires du maître sur des cartons à échelle réelle, puis ils persent les contours du dessins pour pouvoir ensuite en reproduire les lignes sur la voûte. On prépare les cartons pour la scène du déluge et commence alors une course contre la montre. "Fresque" vient de l'italien "frais", les couleurs délayées dans l'eau doivent être appliquées sur une couche d'enduit encore humide, ainsi seulement les pigments seront fixés de manière durable. La peinture à fresque exige une grande dextérité car cette technique ne permet aucune correction ultérieure. Michel Ange n'est jamais satisfait du résultat, ses assistants doivent inlassablement casser les morceaux de fresque pour recommencer, au bout de trois mois la fresque du déluge est achevée, une composition grandiose de la terreur mais Michel Ange s'apercoit bien vite qu'il s'est éparpillé, ses soixante-et-une figures réparties sur le panneau de sept mètres de long sont à peine visible à vingt mètres de hauteur. Michel Ange prend une décision; il recouvrira les arcs de voûte de géants. Ces prophètes de l'ancien testament figés dans des mouvements dramatiques font quatre mètres de haut. Alternant avec les prophètes, les sibylles, les devineresses de l'antiquité grecque, comme leurs voisins, elles annoncent la venue du messi. La vivacité des couleurs est une nouveauté en pâture. La rénovation de 1994 a rendu tout leur éclat aux fresques immortelles de Michel Ange. Lorsque le pape vient rendre visite à l'artiste pour constater de l'évolution de son travail, l'oeil avertit de Jules II est saisi par les fresques révolutionnaires qui se déploient sous ses yeux, un chef d'oeuvre executé en trois semaines seulement. L'allusion sexuelle est manifeste, l'artiste n'impute pas à Eve seule le sort de l'humanité; tandis qu'Eve demeure passive, c'est Adam qui saisit le fruit sur l'arbre de la connaissance. A droite de la tentation, l'artiste a représenter le renvois du paradis. Les corps épanouis dans la première partie sont désormais rendu laits par le péché. Michel Ange est lui-même convaincu que la concupiscence a apporté le péché sur Terre. Sa relation à la chaire est empreinte de la peur de la faute. La voûte de la chapelle aurait été peinte par Michel Ange seulement. Les assistants recopient les dessins du maître qui s'inspirent directement de ses sculptures. L'artiste insuffle dans sa peinture la vigueur de ses statuts. Ces vingt et faibles sont dévétus, Michel Ange les baptises "ignudi" d'après "nudi" qui veut dire nu. Des beautés lassives et équivoques emplies de sensualité. Ces vingt ignudi de presque deux mètres de hauteur encadrent les scènes centrales de la génèse, des androgynes payens apparemment sans lien avec les représentations bibliques. Les allusions de Michel Ange étaient encrées en sont temps et il est impossible aujourd'hui de déchiffrer tout leur sens. L'artiste représente avec une virtuosité sésissante le mouvement des corps, ces vingt enoudi adoptent tous des attitudes différentes, chacun est unique, plus le travail avance plus les positions se font hardies et distendues. Dans l'ensemble de son oeuvre, Michel Ange a reproduit les huit-cents structures anatomiques du corps humain. Parmi les influences indégnables de Michel Ange, le groupe du Laocoon une des sculptures les plus célèbres de l'antiquité, l'expréssivité des corps tout en muscle et en torsion sera un modèle pour Michel Ange. Il s'en inspire pour sa sybille de Lybie dont la posture est digne d'un numéro de contorsionniste. Dans la représentation en perspectives de ces figures, notamment au niveau de la corniche l'artiste fait preuve d'une maîtrise encore inégalée. Il peint le première Homme de l'humanité (Adam), en un temps record de quatre jours, qu'il représente en tant qu'homme fait à l'image de Dieu. A l'époque la fresque n'avait pas la signification centrale qu'elle a aujourd'hui, beaucoup ne reconnaissaient pas Dieu dans l'homme à la barbe, et quant au contact entre les deux mains, il ne deviendra une image culte que dans la deuxieme moitié du siècle passé. On ne pouvait imaginer un déploiement si dramatique chez le créateur. Dans un corps tout en torsion, Maestria un Dieu terrifiant, créer le soleil et la lune. L'irrévérence dont fait preuve Michel Ange en peignant le postérieur du tout puissant est inédite, l'artiste grincheux n'était pas dénué d'un humour volontier, mordant et sarcastique. D'aucun pense que l'artiste aurait parsemé son oeuvre d'allégories et de messages cachés. C'est l'avis de Franck Meischberger, un neurologue américain, d'après lui le groupe représentant Dieu et les anges correspond exactement à la coupe transversale du cerveau humain. Michel Ange pensait que l'intelect aussi était d'origine divine. L'oeuvre intégrale est constitué de cent-cinq scènes et de trois-cents-quarante-trois figures. L'artiste qui se voulait exclusivement sculpteur se révèle être l'un des plus grands peintres de son époque.

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