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 L’association du pathétique et du comique dans l'oeuvre de Rostand Ruy Blas

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Par   •  23 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  409 Mots (2 Pages)  •  1 072 Vues

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 L’association du pathétique et du comique

Rostand, dans cette scène, associe le pathétique et le comique.

1. Une situation fondamentalement pathétique

Le fond même de la situation est pathétique, en raison de l’opposition entre la beauté morale et intellectuelle de Cyrano et sa laideur physique qui lui interdit de connaître un amour partagé. Obligé de recourir à un masque pour pouvoir au moins déclarer son amour, il semble condamné à jouer la comédie, sans pouvoir confier à quiconque son secret.

La scène du balcon lui offre enfin la possibilité de s’adresser à Roxane de vive voix et de goûter un double plaisir : celui de se livrer et celui de mesurer l’effet de sa déclaration ; il oublie alors sa laideur et connaît un moment de bonheur intense, l’exaltation de pouvoir enfin dire je (voir Ruy Blas qui, marchant « dans [son] rêve étoilé », peut oublier la « laideur » de sa condition de valet et avouer son amour à la reine d’Espagne).

Le retour à la réalité en est d’autant plus rude et pathétique. Le commentaire élogieux de Roxane : « Et tu es beau comme lui… » le dégrise. Le duo lyrique avec Roxane est bien fini : Cyrano est renvoyé à sa solitude, pendant que Christian enlace Roxane.

2. Un certain humour

Cependant, en contrepoint, Rostand apporte quelques touches humoristiques.

On sourit de la fausse pudeur de Roxane qui hésite à prononcer le mot « baiser » quand elle reprend son duo avec Cyrano ; son cœur dit « continuez à parler » quand sa bouche dit « Taisez-vous ».

L’autodérision dont fait preuve Cyrano dans son aparté quand il est « dégrisé » (« C’est vrai, je suis beau… j’oubliais ») amuse généralement le public, peut-être d’ailleurs en réaction à la tension lyrique qui précède et surtout si le comédien prend pour le dire un ton très détaché, ironique.

Son dernier commentaire contient des effets de décalage humoristiques : la familiarité de l’interjection « aïe ! » contraste avec le lyrisme un peu grandiloquent – et même parodique – de la comparaison avec le Lazare de la Bible.

L’hésitation de Christian à rejoindre Roxane et les bourrades amicales de Cyrano apportent un comique plus appuyé. L’apostrophe faussement brutale « Monte donc, animal » joue elle aussi sur la recherche du contraste avec le ton élégiaque du discours amoureux. Cependant, à y regarder de plus près, les hésitations de Christian montrent qu’il comprend confusément que le sens véritable de ce qui vient de se passer lui échappe.

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