Histoire politique

HISTOIRES DES IDEES POLITIQUES

Les idées et les doctrines politiques : leurs élaborations, leurs transmissions, leurs rapports aux faits et à la réalité ont longtemps l’objet d’un enseignement et d’un traitement historique dont particulièrement les historiens du droit avaient la charge dans les facultés du droit.

C’est avec l’émergence de la science politique comme discipline universitaire autonome que les politistes eux-mêmes, parfois doublés de sociologues et de philosophes, enseignent à leur tour l’histoire des idées et de doctrines  politiques en particulier en France, dans les instituts d’études politiques.

L’histoire des idées politiques désigne en Science politique la perception qu’ont les politistes de l’évolution des idées et doctrines qui inspirent leurs analyses sociologiques et problématiques théoriques.

Cette discipline oscille  entre la théorie (philosophie) et les sciences sociales (droit, sociologie, histoire, économie…).

L’histoire des idées politiques a connu un renouveau grâce aux travaux d’historiens tels que Quentin  Skinner et John Pocock. Ces auteurs ont donné à l’étude d’auteurs anciens modernes une nouvelle jeunesse, en particulier à travers l’application d’une du pratique rigoureuse du travail d’archive à l’histoire des idées politiques. Pratiques mettant en lumière le contexte d’élaboration et les modes de circulation des idées.

L’appropriation par des spécialistes de la science politique permet d’élaborations d’une histoire des idées politiques prenant en compte les résultats de la recherche sur les grandes idéologies et doctrines contemporaines à savoir le marxisme, le libéralisme, le totalitarisme…

On peut présenter l’histoire des idées politiques comme une forme de soubassement disciplinaire de la théorie politique même si l’étude des idées des doctrines et de la pensée politiques ne peut dispenser celui qui l’exerce d’une attention aux faits et phénomènes politiques du temps présent à laquelle la philosophie apporte son indispensable éclairage.

L’expression histoires des idées politiques est une discipline qui essaie de saisir l’épaisseur du temps dans la formation de la pensée politique occidentale. Au-delà du simple inventaire  des auteurs et des œuvres, il s’agit de retracer la marche des idées politiques à travers les siècles en les confrontant aux grandes évolutions sociales, économiques et culturelles qui ont marqué l’histoire. L’histoire des idées politiques, comme toutes les sciences sociales, est jalonnée de controverses, de débats et revoie à des réalités académiques très diverses.

Malgré cette diversité d’approche, il apparait clairement qu’il s’agit prioritairement d’étudier des productions intellectuelles : « des projets philosophiques, des doctrines politiques et sociales et des opinions savantes qui s’interrogent sur la légitimité de l’ordre politique globale et sur les moyens de le maintenir ou de le changer ».

Cependant, l’histoire des idées politiques ne peut pas se contenter uniquement des grandes  théories politiques et rejeter avec  dédain des récits non rationnels, des savoirs ordinaires, des représentations sociales, des croyances religieuses, des mythes ou des symboles.

Les historiens ont des conceptions diverses sur la place qu’occupent les idées (religieuses, philosophiques, juridiques…) dans les dynamiques sociales et politiques^[1].  A ce niveau, on peut Les partisans de « l’histoire sociale du politique » qui estiment que la société moderne ne peut être analysée exclusivement à la lumière des grands débats d’idées, des proclamations de droits et des textes qui jalonnent l’histoire politique.

Ceux de : « l’histoire conceptuelle du politique », étudient les formes de pensée ou les rationalités politiques qui rendent intelligibles le monde social. Ces derniers n’abordent plus les idées politiques indépendamment des faits sociaux.

De ce point de vue, les débats religieux, philosophiques et juridiques traduisent un état des rapports sociaux et jouent un rôle important dans l’organisation de la société et dans ses dynamiques de changement.

Cela dit, l’histoire des idées politiques ne saurait se borner à faire un « inventaire » des grands auteurs, un commentaire approfondi des œuvres et théories de la philosophie politique sans se soucier du contexte historique. Toutefois, il convient d’éviter le piège de « l’historicisme », c’est-à-dire l’attitude intellectuelle qui consiste à considérer les œuvres philosophiques comme des produits de l’histoire en se désintéressant de ce qu’elles disent sur le fond. Faire de l’histoire des idées politiques, c’est tenter de comprendre comment les philosophies naissent et se développent comme des réponses (morales ou juridiques) argumentées aux interrogations que se pose la société au moment où leurs auteurs les formulent.

Le présent cours aborde l’histoire des idées politiques politique dans une perspective historique large. Il s’agit alors de présenter la formation et l’évolution des idées politiques à la lumière des enjeux et des débats qui dominent chaque époque. Donc, l’histoire des idées politiques tente de concilier deux approches complémentaires :

1)- s’inscrire dans la « longue durée » de l’histoire, dans la lignée de Tocqueville ou de l’école des Annales (Fernand Braudel) ;

2)- remarquer les « accidents » et ruptures de l’histoire. Loin donc des perspectives linéaires, l’histoire des idées politiques s’intéresse à la dialectique où « suit une évolution lente et sinueuse qui peut difficilement être enfermée dans les temporalités courtes de la vie politique ».

La pensée politique n’est pas le simple « reflet » des conjonctures historiques. Beaucoup de penseurs politiques affichent une réelle ambition « universaliste », c’est-à-dire un souci de s’élever au-dessus des contingences de l’histoire.

Il s’agira de présenter les conditions d’émergences des œuvres et des doctrines à la lumière des enjeux et des débats dominant chaque époque. Autrement dit, privilégier une démarche généalogique qui étudie les idées en train de se faire et ne considère pas les doctrines comme des systèmes achevés.

LA CONSTITUTION DES IDEES POLITIQUES DU 3ème MILLENAIRE av. J.C. A LA FIN DU 1er MILLENAIRE APRES J.C.

Les différentes civilisations qui ont existé durant cette période ont produit différents chefs d’œuvre différents les uns et les autres. Les différents rapports à ces civilisations présentent des traits différents.

Les civilisations étaient avant tout des sociétés grégaires. Le statut du sol était très important. Une révolution générale pendant cette période a conduit progressivement à la concentration des terres entre les mains des grands propriétaires qui les cultivaient soit, par les esclaves, soit avec les colonisations avec lesquels les récoltes sont inégalement réparties.

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