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L’évolution de la structure socioprofessionnelle suffit-elle à expliquer la mobilité sociale ?

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Par   •  20 Février 2021  •  Dissertation  •  2 143 Mots (9 Pages)  •  4 465 Vues

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Depuis le XXIe siècle on remarque une forte mobilité sociale qui correspond au changement de la position sociale d’un individu ou d’un groupe social. Cette mobilité est liée à différents facteurs tels que l’évolution de la structure socioprofessionnelle, qui regroupe tous les changements de position sociale résultants de la mutation des emplois des individus classé dans des catégories selon l’Insee présentant une certaine homogénéité sociale. En effet les sociétés contemporaines se sont diversifiées et ont évolués tout en modifiant les différents secteurs d’emplois. Notamment avec le développement de la numérisation et de la désindustrialisation. En France, cette mobilité est expliquée par la mobilité structurelle et par d’autre facteurs qui impactent la mobilité sociale. Nous remarquons qu’elle a particulièrement évolué durant ces 20 dernières années.

Peut-on expliquer la mobilité sociale seulement avec l’évolution de la structure socioprofessionnelle ?

Ainsi nous verrons que la mobilité structurelle et ces différents facteurs permettent de comprendre une partie de la mobilité sociale. Toutefois pour comprendre l’intégralité de la mobilité sociale nous montrerons que d’autres acteurs sont à prendre en compte.

Dans une première partie nous verrons tous les changements de la structure de la société qui ont amenés les individus à avoir une mobilité sociale différente. En effet les facteurs sont nombreux tels que : la désindustrialisation, la féminisation et tertiarisation ou encore le développement de l’encadrement et des grandes entreprises, l’augmentation du facteur K (capital) et la destruction créatrice. Ces facteurs ont impacté les individus de différentes manières, que ce soit par une mobilité ascendante ou descendante, c’est-à-dire la progression ou la régression d’un individu dans la hiérarchie sociale. Toutefois on constate une mobilité majoritairement ascendante avec l’évolution de la structure socioprofessionnelle. Cette évolution est appuyée par la désindustrialisation qui a changé les emplois car les enfants d’ouvriers sont souvent devenus employés plutôt qu’ouvriers. L’industrie étant automatisés les individus n’avaient pas autant de débouchés que leurs parents dans ce secteur. C’est pourquoi d’après le document 3, en 2014-2015, 13% des pères sont des ouvriers et employés non qualifiés tandis que 11,6% des hommes sont des ouvriers et employés non qualifiés soit une baisse de 1,4 point de pourcentages selon l’Insee. Sachant que cet écart serait plus important s’il y avait une dissociation entre employés et ouvriers car de nombreux individus sont considérés en reproduction sociale tandis que le secteur dans lequel ils exercent leurs professions est différents de celui de leurs pères car un individu peut devenir employés suite à la désindustrialisation et fera pourtant partie de la même catégorie que son père. On retrouve une situation similaire dans l’agriculture car la production c’est elle aussi automatisées créant une mobilité sociale. D’après le document 1, en 2014-2015, sur 100 pères agriculteurs seulement 1 enfant sur 4 devient agriculteur ce qui montre une baisse conséquente des débouchées possibles dans ce secteur qui contraint les individus à changer d’emplois.

De plus la désindustrialisation et le développement des axes de communication ont permis la tertiarisation et la féminisation des emplois. Le développement du secteur tertiaire a permis aux femmes d’avoir accès à plus d’emploi sachant que de nombreuses femmes étaient encore « femmes aux foyers » comme on le constate dans le document 3, car en 2014-2015, en France 26,1% des mères n’a jamais travaillé ou détient une profession inconnue tandis que seulement 2,5% des femmes n’ont jamais travaillé soit une baisse de – 23,6 points de pourcentages.

Il y a donc une mobilité intergénérationnelle entre les femmes et leurs mères car la désindustrialisation a engendré un développement d’emploi dans le tertiaire qui requiert des capacités intellectuelles. C’est pourquoi on constate une augmentation dans l’ensemble des hommes et des femmes dans la catégorie « professions intermédiaires » car 24,5% sont PI tandis que 14,5% des pères et seulement 10,6% des mères appartiennent à cette catégorie. Cette évolution des secteurs a suscité une mobilité sociale importante des individus ce qui a changé la façon de produire et de consommer.

C’est pourquoi la mobilité sociale est aussi liée au facteur de production K (capital) et au développement de l’encadrement. En effet, le développement du facteur K et l’amélioration de son efficacité a supprimé de nombreux emplois peu qualifiés, d’ouvriers à la chaîne et d’agriculteurs. Il y a donc bien un lien entre le facteur K et la mobilité sociale car l’amélioration du capital permet d’embaucher moins d’individu et donc de les obliger à changer de positon sociale comme le souligne le document 3, où l’on peut voir que sur l’ensemble des parents en 2014-2015 6,65% sont agriculteurs tandis que sur l’ensemble des hommes et des femmes seulement 1,7% sont agriculteurs ce qui montrent une forte baisse d’emplois dans l’agriculture entre les 2 générations causé par l’augmentation de la productivité du facteur K. En effet, les emplois regroupant des taches simples à répétitions peuvent souvent être remplacés par des machines ou du moins permettre d’avoir moins de personnel pour produire. Cette amélioration de la productivité du facteur K engendre le développement de l’encadrement car les emplois sont tournés davantage sur de la supervision de tâches que sur l’exécution des tâches. Comme le montre le document 3, car sur l’ensemble des pères et mères 12,55% appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle « profession intermédiaire » tandis que sur l’ensemble des hommes et des femmes 24,5% font partis de cette catégorie soit quasiment le double. Cette augmentation importante de la catégorie PI indique le changement de la structure qui a, dans le même temps changer la position sociale des individus. Toutefois malgré une évolution importante des catégories, la fluidité sociale reste faible. La fluidité sociale désigne pour un individu une position sociale qui ne dépend pas de son origine sociale mais, comme l’indique le document 1 les catégories les plus compliquées à atteindre sont souvent réservées à une faible partie des individus car, selon l’Insee en 2014-2015 sur 100 pères cadres 47% des fils devenaient cadres soit quasiment 1 enfant sur 2. On fait face à une reproduction sociale importante qui signifie que les individus

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