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LES CRISES FINANCIERES

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Par   •  2 Avril 2016  •  Cours  •  4 158 Mots (17 Pages)  •  807 Vues

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CHAPITRE 6 : LES CRISES FINANCIERES

Introduction

 

De nombreuses crises ont affecté les économies nationales depuis plusieurs décennies. Celle de 1929, celle de 1974 ou plus récemment celle de 2008. Ces grandes crises ont à chaque fois touché l’ensemble des agents économiques : les entreprises (entrainant des faillites), les ménages (réduisant leur pouvoir d’achat ou faisant croitre le chômage), les banques (les rendant plus réticentes à financer les projets), les États et les finances publiques.

 

Dans un monde où les économies nationales sont de plus en plus interconnectées et liées à la finance internationale, les probabilités d’étendue d’une crise à l’échelle mondiale sont immenses. Si on analyse les crises qui se sont déroulées depuis le milieu des années 1980, on se rend compte que ce sont surtout les crises bancaires et financières qui ont tendance à se multiplier. Ces crises s’expliquent en particulier par un phénomène qui s’appelle la théorie du « cycle du crédit ». Dans ce chapitre, en premier lieu, nous définirons les notions nécessaires à la compréhension des crises financières et présenterons les différentes formes de crises financières, secundo, nous indiquerons les différentes phases de crises et exposerons les causes des crises financières, en troisième lieu, nous traiterons de la manifestation des crises financières, et en dernier ressort, nous présenterons les processus de régulation des marchés financiers.

1. Définitions

En économie, la crise est le moment où la conjoncture se retourne à la baisse, c’est- à-dire le moment qui clôt une phase d’expansion économique et ouvre une phase de récession, voire de dépression. On parle de crise financière pour qualifier un retournement de la conjoncture dans le système financier. Les crises financières sont favorisées par un contexte particulier : innovations financières, système financier libéralisé, facilité d’accès au crédit.

La titrisation est un procédé par lequel une banque qui détient une créance émet une obligation adossée à cette créance, qu’elle vend sur les marchés financiers. En réalisant cette opération, elle transfère le risque de non remboursement du prêt à un autre agent. Elle a entraîné une augmentation du crédit en minimisant le risque de crédit.

L’aléa moral est un risque provenant d’une situation d’asymétrie d’information. Ainsi les opérateurs financiers peuvent prendre des risques non anticipés, parce qu’ils savent qu’il existe un prêteur en dernier ressort (Etat ou banque centrale) qui pourra les couvrir. L’assurance d’un sauvetage financier conduit à prendre davantage de risques.

Par exemple, avec le phénomène de la titrisation, les banques ont pu prendre davantage de risques et ont accordé des crédits à des ménages peu solvables, car elles savaient qu'elles pourraient revendre les crédits sous forme de titres et se débarrasser du risque. Il y a eu une asymétrie d'information entre les banques qui vendaient ces titres et les acheteurs, qui ont été mal informés des risques que représentaient ces titres, fondés sur des créances faites à des ménages qui risquaient de faire défaut.

Un établissement "too big to fail" est un établissement "trop gros pour faire faillite". Son poids financier rend impossible le fait que les autorités monétaires puissent le laisser tomber, en raison de l’effet majeur qu’une faillite entraînerait. En l’absence d’intervention, l’économie risque la crise systémique. Le poids d’une banque, mesuré par le total de son bilan permet d’estimer l’ampleur des conséquences de sa faillite éventuelle. Les difficultés d’une banque s’étendent vite à d’autres banques et à l’économie tout entière. Les pouvoirs publics se refusent donc à ne pas secourir une banque trop importante. Le principe "too big to fail" part d’une bonne intention : éviter le risque systémique dû à la faillite d’un grand établissement.

Risque systémique : risque de dégradation brutale de la stabilité financière qui compromet la capacité du système financier à remplir sa fonction fondamentale, l’offre de services financiers, avec des répercussions sur l’économie réelle ou risque de crise financière généralisée provoqué par la défaillance d’un participant qui entraîne dans sa chute d’autres défaillances d’établissements financiers (effet domino).

Plusieurs situations présentent des risques systémiques :

* L'interdépendance des institutions financières : si les institutions sont interdépendantes, en se prêtant des fonds les unes aux autres, il peut y avoir un effet de contagion en cas de difficulté d'une institution. En effet, suite à un choc, par exemple si une banque fait défaut, les difficultés se propagent au système financier et provoquent des faillites en chaîne, touchant l'ensemble des marchés financiers, c'est l'"effet domino".

* L'exposition commune des différentes composantes d'un marché à un choc (par exemple si toutes les institutions du marché détiennent un grand nombre de parts dans une entreprise, si celle-ci fait défaut, toutes les institutions seront en difficulté).

* Les déséquilibres financiers : lorsque certaines économies mondiales dégagent de forts excédents (capacité de financement) et d'autres de grands déficits (besoins de financement), le déséquilibre est un risque systémique. En effet, d'une part, dans les économies à capacité de financement, l'accumulation d'excédents incite les agents à réaliser des placements financiers de plus en plus risqués. D'autre part, les économies mondiales sont rendues très interdépendantes, et un changement dans une économie peut avoir de grandes répercussions sur d'autres. Ainsi, lorsque les déséquilibres se creusent, la probabilité d'une crise globale augmente.

Le risque systémique a des répercussions sur l'économie réelle. D'une manière générale :

* L'effondrement des cours de titres engendre un effet de richesse négatif (perte de revenu pour les agents qui détiennent des titres).

* La structure financière des entreprises se dégrade (la valeur de leurs actifs financiers se dégrade), elles ont plus de mal à obtenir des financements et deviennent plus vulnérables.

*L'offre de crédit se contracte et limite les capacités d'investissements des agents (ménages, entreprises, Etat). Cela fait diminuer le niveau de production, ce qui affecte le niveau d'emploi.

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