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Être conscient, est-ce nier la réalité ?

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Par   •  6 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 604 Mots (7 Pages)  •  233 Vues

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Philosophie

Être conscient, est-ce nier la réalité ?

              La conscience serait la connaissance directe qu’un individu peut avoir de ses pensées et de ses actes. En effet, Descartes trouve dans la formule « je pense, donc je suis » la première vérité indubitable. Cependant, Spinoza récuse cette connaissance de soi : la conscience connaît les désirs ou sentiments, mais non leurs causes. Elle serait ainsi illusoire. Être conscient, c’est en effet agir, sentir ou penser et savoir qu’on agit, qu’on sent et qu’on pense. Ainsi, l’homme conscient n’est pas seulement et simplement dans le monde, chose parmi les choses. Il est aussi devant le monde, et, dans ce vis-à-vis, le monde se constitue pour lui comme monde à connaître, à comprendre, à juger ou à transformer. Le monde est ainsi mis à distance et tout l’effort de penser ou d’agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l’homme et du monde, instaurée par la conscience. Mais alors, comment sont liée la conscience et la réalité ?

D’une part, la réalité est toujours différente de la conscience et d’autre part, nier la réalité, c’est être inconscient, il y a donc un lien entre les deux.

Dans une première partie, nous verrons que la représentation d’une même chose est différente selon la conscience et la réalité. Dans un second lieu, nous serons amener à nuancer ces interprétations en montrant que nier la réalité reviendrait à être inconscient. Enfin, nous étudierons la conscience comme ré inventrice de la réalité.

              Dans un sens, la réalité, c’est ce qui relève de l’expérience que chacun éprouve : c’est concret, immédiat, palpable et indéniable, donc c’est subi, car la réalité est à l’état brut et ne peut être changée (quand on apprend qu’on est atteint d’une maladie grave, on peut feindre de l’ignorer, mais cela ne l’empêchera pas d’être présente et de suivre son cours). Elle revêt alors un caractère immuable, permanent, ce que Kant appelle l’objectivité.  Il serait évident que nous percevions le monde tel qu’il est avec nos moyens de perception et notamment la vue et donc que tous les individus se représentent le monde de la même manière. Néanmoins, il a été montré que nous ne voyons jamais directement la réalité, mais uniquement et toujours des représentations projetées sur l’écran de nos consciences. Et ces projections sont perturbées et influencées par un nombre d’éléments et de faits incalculables : souvenirs, émotions, affectivité, opinions, préjugés, milieu social, éducation…, auxquels on peut rajouter l’imperfection de chacun des sens censés nous apporter des informations, et, pour ceux qui y croient, l’hypothèse de l’inconscient. Ce mélange d’éléments, de faits et d’hypothèses constitue la subjectivité propre à chaque conscience.

Par exemple, si vous allez au parc d’attraction avec des amis, vous avez vécu les mêmes moments et une même réalité, cependant, selon les souvenirs et les sensations ressenties ce jour-là, vous avez une représentation différente de ce souvenir. Le fait que ceux-ci restent différents est due à la conscience qui est propre à chacun et qui permet cette subjectivité. Eugène Wigner a dit « L’étude du monde objectif nous mène à la conclusion scientifique que le contenu de la conscience est l’ultime réalité. » La conscience reste toutefois moins réelle que la chose qu’elle reflète, mais elle existe bel et bien. Cela montre bien que la représentation de la même chose est différente selon la conscience et la réalité.                                                                                                

                                                                                                                                   

               Tout au long de notre vie, nous sommes forcés de faire face à beaucoup d’expériences douloureuses telles que la maladie, la mort, les désillusions ou encore les séparations.
La souffrance provoquée par ces expériences est déjà conséquente, mais si en plus on se met à nier, on s’ajoute alors une part de souffrance superflue et dont on se passerait aisément. Freud a présenté le déni comme un mécanisme inconscient de défense et de conservation, visant à nier une partie de la réalité. Nier, c’est être envahi par des sentiments comme la rage, le dégoût, le rejet ou l’indignation, autrement dit par un mouvement émotionnel qui nous fait perdre notre calme et nous ôte toute lucidité. Si on ne nie pas, alors on s’engage vers l’acceptation, celle qui nous permettra de voir la réalité du présent telle qu’elle est, de la reconnaître, et ne faire qu’un avec elle.  Au contraire, si l’on reste dans le déni, nous sommes ainsi inconscient de ce qui nous arrive.                                                                         Selon Freud, il y a un perpétuel combat entre le « Moi » conscient et le « Ça » inconscient qui correspond à la lutte entre le principe de réalité (= le moi qui cherche à s’adapter à la réalité et à ses exigences) et le principe de plaisir (= l’inconscient cherche à satisfaire ses pulsions sans tenir compte de la réalité).     Nous pouvons nier inconsciemment, notamment lors des dénis de grossesses chez les femmes. Le déni peut, dans ces cas-là, impacter le physique. Dès lors que l’on se rend compte de la situation, notre corps change et l’on en devient conscient.

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