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Vobis voluptas est otii

Commentaire de texte : Vobis voluptas est otii. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  1 477 Mots (6 Pages)  •  511 Vues

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I – Une maison romaine dans le style de la villa des Mystères à Pompéi, réalité et trompe – l’oeil.

II – Une maison qui ressemble à son maître et raconte son histoire.

III – Une maison labyrinthique : entrée et sortie. ( début et fin de la Cena Trimalcionis)

Séance 1. Pétrone, Satiricon, 28.6-29. Commentaire Roman satirique, parodique et érotique, ou plutôt priapique, le Satiricon (ou Satyricon) de Pétrone est l’un des seuls romans conservés de l’Antiquité, un genre assez rare à cette époque. Il mêle récit, dialogues en langue vulgaire et poésie. Il est l’ancêtre du roman picaresque (genre du 17e siècle), où le héros en fuite ou en quête perpétuelle traverse toutes sortes d’aventures, ridiculisant les grandes épopées. Il est une œuvre unique dans toute la littérature antique conservée et une source unique sur la face cachée de l’Antiquité et le langage quotidien de l’époque, une sorte de roman réaliste. Le récit conte les aventures, dans une Rome décadente, de deux jeunes gens, Encolpe, le narrateur, et Ascylte, accompagnés de leur amant et esclave, l'adolescent Giton. Le lieu et l’époque de l’action ne sont pas connus avec certitude : une ville portuaire de l’Italie du Sud, peut-être Pouzzoles ou Thurii, au temps de Néron (empereur de 54 à 68) ou vers la fin du premier siècle. Le titre peut dériver du latin satura (origine du mot satire), mélange, pot-pourri, genre littéraire immortalisé par Horace, mais aussi du grec satyros, personnage lubrique de la mythologie. L’auteur, nommé dans les manuscrits Petronius Arbiter, est inconnu. On l’identifie souvent avec Titus Petronius Niger, contemporain de Néron. Mais certains le placent au début du second siècle. Un poète du 5e siècle le dit marseillais. Le roman, souvent censuré par les autorités et gardé secret par les érudits et les moines du Moyen-Âge, ne nous a été conservé que par fragments, dont le plus long est le récit du Festin chez Trimalcion, ou Cena Trimalchionis, parodie de banquet philosophique, « intemporelle ripaille des nouveaux millionnaires » (Olivier Sers), dont nous allons étudier le début, racontant l’arrivée des héros accompagnés du rhéteur Agamemnon, chez Trimalcion, richissime affranchi, parvenu ridicule et grossier, ancien esclave comptable d’origine syrienne, héritier de son maître après sa mort, enrichi dans l’import-export et l’affrètement de navires marchands, devenu propriétaire foncier, et qui se pique de culture alors qu’il n’est que grotesque. Nous verrons que le narrateur nous offre ici d’une part une description réaliste, mais surchargée, d’un intérieur riche. Il montre d’autre part sa fascination mais aussi son ironie face au luxe excessif et face à la mise en scène de soi de cet affranchi au fort mauvais goût. Une critique sous-jacente se fait donc sentir, un malaise, face à ce que représentent cette maison et son propriétaire : la réussite sociale, la richesse excessive, et la culture qui ne sert plus qu’à afficher celle-ci. Encolpe le narrateur nous présente en effet un document unique, une description réaliste d’une maison romaine, telle qu’on les retrouve à Pompéi, avec son entrée : januam, poste (2), aditu (4) limen (6) ; sa loge du gardien : ostiarii cella (9), son portique décoré de peintures (allée couverte entourée de colonnes autour de l’atrium) : porticu (17) ; son lararium (autel des dieux Lares) : armarium, aedicula (20-21). Cette entrée est gardée par deux personnages : ostiarius 4, et atriensem (24), et l’atrium sert aussi de lieu d’entrainement. La description au point de vue interne insiste sur le regard et suit un déplacement progressif vers l’intérieur : persequi (12), notavi (19), vidi (21). Elle s’attarde sur les couleurs : praesinatus,cerasino (5), varia (6). Mais elle est faite d’ajouts, d’accumulation de détails, qui donnent vite un effet de surcharge, accentué par l’abondance de connecteurs spatiaux : hinc (14), deinque (15), praesto (18), etiam (19), praeterea (20). Cette saturation est notée, paradoxalement, dès le début : saturi (1). C’est qu’avant de voir sa maison, ils ont vu Trimalcion aux bains. La décoration de la maison est donc excessive. Le narrateur ne sait plus où donner de la tête. Tout est fait de matériaux précieux : argentea (5 et 21), aurea (6, 19, 22), marmoreum (22). Tout est grand : ingens(10) grande (20), non pusilla (22, litote). Tout est fait pour montrer la richesse qui déborde : cornu abundanti copiosa (18). Il y a également débauche de précisions dans les moindres détails de la

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