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Un monde sans justice peut-il être humain ?

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Par   •  22 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 152 Mots (9 Pages)  •  2 178 Vues

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« Plaisante justice qu’une rivière borne, vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà », cette phrase est tirée de l’ouvrage Les Pensées de Pascal, philosophe français du XVIIe siècle. Il a voulu expliquer le concept de justice, subjectif à chaque société en faisant référence au Bidassoa, rivière basque séparant la France de l’Espagne. Seulement, en plus d’être subjectif culturellement, le concept de justice est également propre à chacun. Avant tout chose, il parait important de définir les principaux sens du mot justice. La justice dans son sens le plus propre désignera une institution, qui peut exister à plusieurs échelles (internationale, nationale, fédérale) et dans plusieurs domaines (civile, administrative, pénale). Elle aura pour but premier de faire régner l’ordre social grâce à des règles de droit, indispensable à la vie des hommes en société. Pour cela, elle veillera à ce que les lois crées soient respectées, en cas de litige, elle tranchera en se basant sur ces dernières. L’idée de justice institutionnelle est étroitement liée à l’idée de droit positif, c’est-à-dire un droit qui ne peut exister antérieurement à sa création par l’Homme, donc forcément un concept subjectif culturellement. Cependant, la justice peut également être perçue comme un idéal d’impartialité et d’équité, elle serait alors un concept suprême et parfait où les hommes vivrait d’un droit naturel, une justice innée qui n’aurait cessé d’exister par la seule volonté d’un être empiriquement indémontrable, soit Dieu pour les religieux. Pour illustrer, le droit naturel serait l’image même de Moïse découvrant le Décalogue. Ces deux conceptions de la justice ont par ailleurs longtemps été source de conflit entre deux courants philosophiques, les positivistes et les naturalistes. Enfin, le concept de justice peut être perçu dans son sens le plus figuré comme une vertu, l’adjectif « juste » désignerait la qualité d’une personne qui respecterait les droits de chacun en tant qu’ils sont considérés comme égaux.

Ce concept de justice est donc profondément lié à nos sociétés, reste à se demander, dans une approche plutôt anthropocentriste, ce qui nous lie, nous les hommes à cette justice. Nous nous intéresserons aux deux premières définitions de celle-ci (positiviste et naturaliste) et la question que nous nous poserons sera la suivante : Dans quelle mesure la justice peut-elle être considérée comme un concept profondément humain ? Nous analyserons le terme humain dans ses deux sens, son sens propre qui distinguera la race humaine et ses attributs (de conscience et de communication notamment) et son sens large qui désignera le fait que cette justice soit morale.

Premièrement, nous verrons que le concept de justice est un concept profondément humain par sa fin sociale régissant les interactions entre les individus. Nous nous intéresserons dans un second développement à son aspect humain dans son sens moral.

Premièrement, il est important de savoir que le droit et la justice ont commencé à exister au fondement des sociétés humaines, dans leur sens social. Le droit visait à organiser la vie des individus en communauté et la justice en était inhérente pour régler les litiges privés dans un premier temps. Le premier adage romain connu est « ubi societas ibi ius » ou « pas de société sans droit ». Aristote disait lui-même « quiconque est incapable de vivre dans la société des hommes ou n’en éprouve nullement le besoin n’est ni une bête ni un dieu », autrement dit, il est indispensable pour l’Homme de vivre en société, par conséquent, de se plier aux règles de cette dernière, à sa justice. Au commencement, la justice était coutumière, traditionnelle, elle provenait d’un comportement répété sur la durée et accepté par tous, elle n’était pas écrite comme aujourd’hui.

La justice serait donc un concept profondément humain, Hobbes est l’un des premiers positivistes avec sa théorie révolutionnaire sur la justice. Pour lui, l’être humain est fini alors que Dieu, par essence, serait un être infini donc seul ce dernier peut rendre une justice totale. Pour Hobbes, seuls existent le droit et la justice imparfaite émanant de l’intellect humain dès lors qu’il sera sorti de l’état de nature. Cela implique une nouvelle découverte, l’Etat et la justice sont des constructions de l’intellect humain.

La justice serait un concept imparfait, cette imperfection est la nature même de l’Homme. Mais si l’on s’intéresse à l’évolution du droit dans l’histoire, nous remarquons que l’Homme avait conscience de cette imperfection et n’as jamais cessé de vouloir l’améliorer. La justice actuelle est le fruit de

révolutions, guerres civile, mélanges de cultures et mondialisation. Elle évolue pour se perfectionner sans cesse et s’adapter aux innovations humaines, la justice est un concept humain, crée par les humains et pour les humains. À l’état naturel, les hommes se livrent une guerre perpétuelle entre eux. L’Homme par nature combat sa conscience entre son le désir de puissance et sa rationalité, or, la ruse est de nature humaine (concept de Hegel) et c’est justement parce qu’il est rationnel que l’Homme anticipe l’avenir et sa mort brutale.

Ici, il faut distinguer entre la « loi du plus fort » (concept rousseauiste) et la justice, deux notions opposées, cette dernière étant le fruit de combats sociaux, on comprend que l’Homme n’a cessé de vouloir de débarrasser d’une loi crée pour les intérêts d’une minorité. Obéir par la force, c’est obéir à une contrainte et non à un devoir, c’est tout l’enjeu de la justice et du droit. La meilleure manière de faire respecter une loi, c’est qu’elle soit bénéfique pour tous et que tous aient conscience de l’utilité de cette loi pour l’intérêt général.

Il faudra alors s’intéresser à l’émanation de cette justice, si elle vient d’une personne qui défend ses propres intérêts ou si elle est créée par une personne profondément altruiste et voulant correspondre à la majorité, ce concept de majorité crée par Rousseau (Du Contrat social) est important car il représente l’expression de la volonté générale, la justice pour être respectée, doit être assimilée, acceptée et utile à tous, à défaut de pouvoir l’être (car la justice est un concept subjectif), nous parlerons de majorité.

Finalement, la justice est un concept inhérent à celui de société, l’Homme ne peut vivre en communauté sans règles. La justice est donc réfléchie et profondément humaine.

Cependant, une société ordonnée n’est pas forcément une société

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