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Toute vérité est-elle définitive ?

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Par   •  2 Janvier 2021  •  Dissertation  •  2 719 Mots (11 Pages)  •  2 687 Vues

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PHILOSOPHIE – DEVOIR 4

SUJET : Toute vérité est-elle définitive ?

                Denis Diderot écrit dans Recherches philosophiques sur l’origine et la nature du beau en 1757 : « Qu’est-ce que la vérité ? La conformité de nos jugements avec les êtres. » La vérité peut être démontrée de différente manières, notamment par l’opinion commune et le consensus. On parle de vérité dans différents domaines, comme l’art, les sciences, la philosophie, la politique et la religion. La vérité est une forme de connaissance universelle conforme au réel. On comprend la notion de vérité comme une cohérence commune. Elle est vérifiable par l’expérience mais également par la logique, comme dans la rhétorique par exemple. En effet, Kant explique que certains énoncés sont a priori vrais : cela dépend surtout de leur structure logique qui garantirait l’entendement général. Ainsi quand on se demande si toute vérité est définitive, on s’interroge sur le fait qu’elle soit non-négociable et immuable, dans le sens ou son caractère définitif est mit en place de telle sorte qu’elle soit reconnue par tous. Selon certains points de vue, la vérité dans le sens où elle est commune, elle reste définitive puisqu’elle constitue la « réalité du réel ». Selon d’autres, la vérité désigne plutôt la manière dont elle est portée et dépend du langage, caduque puisqu’il est imparfait et est appuyée sur des sociétés en mouvement. Si l’on comprend la vérité comme définitive, il faut donc s’interroger sur la dualité entre le caractère évolutif de la pensée et du langage, et la vérité qui en découle et qui est censée être paradoxalement irrévocable. Outre les moyens de son expression et la « réalité du réel » qu’elle est censée définir, la vérité peut-elle se prononcer de manière définitive ? Nous expliquerons dans quelle mesure toute vérité prononcée est également définitive, puis nous comprendrons dans quel sens l’ensemble des vérités ne peuvent être définitives, pour enfin démontrer le caractère atemporel de la vérité dès lors que le sujet qui l’exprime se l’approprie.


I – Toute vérité portée par un individu est par essence définitive

a) La vérité tient son caractère définitif du fait qu’elle soit immuable

b) Toute vérité prononcée est définitive si elle tient d’une prise en compte de tous
les éléments du réel

c) L’individu qui énonce une vérité la rend définitive

II – Toutes les vérités ne peuvent être fixées définitivement : la vérité repose avant tout sur une démarche, une quête vers son terme.        

a) La vérité est davantage une démarche, que l’on ne peut fermer en disant qu’elle est définitive, au risque de la mettre en danger

b) Les différents domaines dans lesquels il n’existe pas de vérité définitive

c) Le paradoxe de la vérité immuable construite par des sociétés en constante évolution


III – La vérité peut être considérée comme une démarche vers objectif à condition que l’individu se l’approprie

a) Le pouvoir du langage dans l’affirmation de la vérité

b) Si la vérité n’est pas définitive, ce sont la multitude des apports vers cette dernière qui peut prétendre à une vérité universelle.

c) On peut enfin exprimer la vérité de manière définitive par d’autres moyens que le langage

                La vérité, telle qu’elle est assurée comme commune de tous, reste définitive de par son caractère immuable. Pour Platon la notion de vérité existe dans l’imaginaire éternel des idées, côtoyé par tous les êtres. Cependant, sa représentation dépend de chaque individu. Elle repose donc sur l’expérience de chaque être dans sa singularité, en fonction de sa culture, sa localité et tous les paramètres de sociabilisation qui l’entoure. Dans La République, Platon raconte dans Le Mythe de la caverne un conte métaphorique dans lequel des prisonniers sont enchaînés dans une caverne, qui ne voient du monde que les ombres projetées par la lumière extérieure sur la paroi face à eux. Platon explique que le philosophe est celui que se délie de ses chaînes pour accéder à la lumière et au monde des idées. Cela met en lumière la dualité entre la vérité sensible et la vérité du monde. En se détournant du monde matériel, c’est-à-dire celui où s’agite les ombres, on peut enfin accéder à la vérité du monde.  La vérité apparaît dans sa définition philosophique comme immuable et unique. Elle paraît donc en outre définitive.

                La vérité ne peut ainsi porter que sur le passé ou l’atemporel : toute énonciation de la vérité, si elle est vraie, reste définitive. Dans la mythologie grecque, la chouette de Minerve qui accompagne Athéna, la déesse de la sagesse. Elle est un symbole de la connaissance et de la vérité. Elle est également un symbole de la philosophie, qui est par définition l’amour de la sagesse. Hegel, philosophe allemand idéaliste du XIXème siècle écrit dans sa préface aux Principes de la philosophie du droit publié en 1820 : « Ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette prend son envol », ce qui signifie que la philosophie est toujours en décalage avec l’histoire qui est entrain de se dérouler. Ainsi si la sagesse s’effectue selon lui après l’action, c’est parce que la philosophie a besoin de recul pour se faire, et ne peut saisir le présent. Ainsi la vérité semble apparaître une fois que l’histoire ait mené son mouvement à terme. C’est donc en connaissance de l’entièreté des faits que l’on peut établir leur vérité de manière définitive. La vérité peut également avoir un caractère atemporel, notamment dans la religion. Dans les livres religieux comme la Bible ou le Coran, la vérité et établie par la métaphysique, la foi et ce de manière définitive. Elle est donc atemporelle et immuable. Dans le domaine scientifiques, les vérités découlent également d’un consensus commun, et d’une pensée collective qui s’article autour de ce qui s’articule comme des vérités normatives, comme en mathématiques par exemple.

                Toute vérité est définitive pour celui qui l’énonce. Nous devons nous demander qui remet en cause le caractère définitif d’une vérité. En effet, comme nous l’avons vu avec la dualité entre la vérité sensible et la vérité du monde, certaines vérités sont réelles de manière subjectives, puisqu’elles n’englobent pas l’entièreté de la réalité. Elles ne sont donc en aucun cas des vérités absolues. Jean-Paul II affirmait dans l’encyclique Splendeur de la vérité publié en 1993 qu’un être peut être authentique et honnête même dans l’erreur. En effet, lorsqu’un individu affirme une vérité sensible et donc subjective comme la représentation réelle de ce qui en est vraiment, c’est-à-dire la vérité réelle, il ne fait qu’engager de l’affectivité dans son propos. La vérité telle qu’elle est enseignée dans la religion catholique vise à considérer tout lien interpersonnel des individus qui la comprennent ainsi. Quand l’individu s’interroge et tente de se rapprocher de la vérité, c’est sa quête et ses moyens d’analyse et de comparaison avec sa situation personnelle qui lui garantisse l’authenticité de son propos. La vérité est donc définitive pour lui, même si elle ne l’est pas pour l’entièreté des individus.

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