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Sait-on ce que l’on fait ?

Dissertation : Sait-on ce que l’on fait ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 375 Mots (10 Pages)  •  320 Vues

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       PHILOSOPHIE DM: Sait-on ce que l’on fait ?

Le sujet "sait-on ce que l'on fait ?” nous amène à nous interroger sur différentes notions. Le terme “sait” du verbe savoir est défini habituellement comme un ensemble de connaissances ou d'aptitudes reproductibles, acquises par l'étude ou l'expérience grâce à la conscience. Ce mot peut également nous renvoyer vers la science mais aussi vers la vérité. Lorsque l'on sait, on a donc la certitude d’avoir des connaissances, que ce soit dans le domaine technique ou encore artistique. Ainsi  l'expression “on fait”, du verbe faire, signifie que l’on agit, qu'on constitue, qu’on fabrique ; qu’on réalise et qu’on crée par nos actions et notre travail, quelque chose de concret à partir d'éléments qu’on tire du néant. Ainsi, il semble cohérent de penser qu’il faut agir pour pouvoir faire. Le pronom indéfini “on” renvoie à l’ensemble des êtres humains, est ce qu’on sait ce que l’on fait ?  De manière générale, les gens présupposent qu’ils savent ce qu’ils font. Mais sait-on vraiment ce que l’on fait ? Ou au contraire, nous  pensons que c’est une réalité alors que ce n’est qu’une illusion à cause de notre ignorance. A-t-on réellement conscience de nos actes ? A-t-on conscience de ce que l’on sait, c'est-à-dire de ce que l’on pense connaître et faire? Ou au contraire nos actions et nos savoirs ne seraient-ils pas guidés et contrôlés par notre inconscience ? Telle est la difficulté que pose le sujet. Nous verrons que l'individu a conscience de ses actes et sait ce qu’il fait. Puis nous pourrons constater que ce n'est pas toujours le cas car il y a chez l’être humain une part d’inconscience dans les actions qu’il fait, avant de montrer que toutes les situations ne peuvent pas être traitées de la même manière et qu’il faut prendre en compte différents facteurs comme l'état de l'individu.  

On sait ce que l'on fait car certains philosophes tel que Descartes pensent toujours pouvoir être maîtres de leurs actes et avoir une conscience totale et permanente. En effet, les êtres humains sont dotés d’une conscience. Par définition, au sens général et commun, la conscience est la présence constante et immédiate de soi à soi-même et de soi par rapport au monde. C'est la faculté réflexive de l'esprit humain, c'est-à-dire sa capacité à faire retour sur soi-même. C'est la conscience qui permet à l'homme de se prendre lui-même comme objet de pensée, au même titre que les objets extérieurs. Le socle de la connaissance est la conscience car elle a résisté au doute méthodique, elle peut donc servir de fondement sur lequel s'édifierait l'ensemble du savoir. Chaque pensée est accompagnée du savoir de cette pensée. Lorsque je pense, je sais toujours que c’est moi qui pense et donc que c’est moi qui suis l’auteur ou le sujet de mes pensées. Et si je suis à l’origine de mes pensées, je suis à l’origine de mes actions et donc je suis responsable de mes actes. Si le sujet est à l’origine de ses actions, comment pourrait-il ne pas savoir ce qu’il fait? Par conséquent, l'être humain est conscient de ses actions. L’action volontaire a une relation avec le savoir initial. Autrement dit, l’homme croit que c’est par sa volonté qu’il agit, c’est à dire qu’il effectue des actions, qu'elles soient physiques comme marcher ou intellectuelles comme penser. Pourtant, la croyance ne semble pas associée à la vérité. Par définition, la croyance renvoie à ce qui ne peut pas être démontré par l’expérience, ou les preuves concrètes et matérielles. Donc, nos actions sont-elles liées à notre conscience, c’est-à-dire à notre savoir ? Nous avons conscience de ce que nous sommes en train de faire et de réaliser. Que ce soit un mouvement, le fait de lever un membre pour marcher ou pour frapper, nous pouvons bien décrire ce que nous réalisons comme venant de nous-mêmes car il existe une conscience de soi qui est définie par le moment de la prise de conscience de l’identité de soi à soi.  Donc nous sommes conscients de nos gestes, mais également de nos pensées. Si une personne veut bouger ou parler, elle transmet des informations à son cerveau pour exécuter son désir et sa volonté. La personne pense et réfléchit d’abord à ce qu’elle veut faire, en anticipant d'éventuelles contraintes ou obstacles qui pourraient nuire à son action.  Nous sommes donc conscients avant, pendant et après l’action, on réfléchit à ce qu’on va faire, on y pense, on agit en se rendant compte des mouvements effectués et on se souvient de ce qu’on a fait. Notre conscience analyse nos faits et gestes et juge si ce qu’on fait est bien ou mal. De plus, nous avons toujours conscience de nos actions puisque nous les réalisons volontairement, dans un but précis et à une fin définie. Donc, à chaque instant et dans chaque circonstance, on sait, on se rend compte et on prend conscience de ce que l’on fait, c'est-à-dire de nos actes, de nos actions, de nos mouvements ou de chacune de nos attitudes. Par exemple, un serrurier construit des serrures à la chaîne, ce qui est un art technique. Il a appris à le faire et il sait dans quel but il le fait. Grâce à lui, les maisons peuvent être plus sécurisées et être fermées à clef. Il a conscience de ce qu’il fait, de la manière dont il le fait, il connaît le processus à suivre pour réaliser l’objet ainsi que le matériel nécessaire et il sait à l’avance le rendu de son travail. Même lorsque nous réfléchissons, s’il semble que nous sommes absents, peu conscients de l’endroit où nous sommes et de ce qui nous entoure, nous nous rendons cependant compte que nous sommes en pleine réflexion puisque des idées nous viennent sur lesquels intérieurement nous réfléchissons, nous débattons, en sachant en nous-même que nous le faisons. Il n'y aurait pas d'action sans pensée, sans calcul des conséquences de l'action, sans savoir ce que l'on fait. Ainsi, nous avons conscience de nos actions que ce soit dans nos pensées ou dans la pratique de nos actions.

Spontanément, on croit que l’on a connaissance, c'est-à-dire conscience de ce que nous faisons. Or, croire n’est pas savoir. L’humain n’a pas conscience des causes qui le font agir d’une telle manière. Par conséquent, nous ne savons pas ce que nous faisons.  

Il est peu probable que nous soyons conscients de tout ce que nous faisons, c'est-à-dire de nos actes, de nos actions, de nos mouvements ou de chacune de nos attitudes. Il peut paraître cependant préférable voir rassurant de nous rendre compte de tous nos actes afin d'éviter certaines de nos erreurs ou plus grave, certains comportements effroyables comme les crimes. Nous sommes en effet surpris parfois par certains agissements, certaines réactions ou même de leurs conséquences. Nous ne savons donc pas toujours entièrement ce que nous faisons ou pourquoi nous le faisons. Après la théorie de Descartes est apparue la théorie de l’inconscient formulée par Freud admettant que celui-ci constitue la partie la plus importante de l’esprit, contrôlant la majeure partie de nos actes et de nos pensées, ainsi, les humains n'auraient pas conscience de tout ce qu’il font. En effet, l’humain n’est pas uniquement un être de conscience. Il possède également un inconscient. Selon Freud, l’humain a une structure psychique composée de trois éléments. Dans sa première topique, il distingue trois éléments: le conscient, le préconscient et l’inconscient. L'inconscient, antonyme de « conscient », est une notion psychologique et psychanalytique qui renvoie à des phénomènes échappant à la conscience. Par conséquent, le psychanalyste montre que nous ne sommes pas conscients de toutes nos actions. Toute action est en effet précédée d’un processus psychique contrôlé par les envies ou les besoins comme la faim par exemple ou encore  la tristesse, un sentiment puissant qui nous fait agir de manière irréfléchie. Il existe des actions qui ne sont pas accompagnées de connaissances comme les actions passionnelles, habituelles ou inconscientes. Nos actions sont ainsi influencées . Donc, nous ne pouvons pas savoir, c’est-à-dire connaître tout ce que nous faisons dans nos actions. Et, lorsque nous repensons à ce que nous avons fait, nous nous apercevons que nous n'avons pas du tout pensé aux conséquences de cet acte, et celles-ci peuvent être relativement graves. Il existe plusieurs moyens d'être inconscient, avec de la drogue ou de l'alcool notamment. Par exemple, Robert Elliot Kahn et Vint Cerf sont considérés comme les pionniers de l'internet. Internet a révolutionné le monde des ordinateurs et des communications comme rien d’autre auparavant. C’est à la fois une capacité de diffusion dans le monde entier, un mécanisme de distribution de l'information et un moyen de collaboration et d'interaction entre les individus et leurs ordinateurs, peu importe l'emplacement géographique. Leur découverte a changé la vie de chacun et a été le début d’une nouvelle ère technologique. Mais au départ aucun de ses deux ingénieurs n’était conscient de l'ampleur qu’allait prendre leur découverte pourtant sur le moment ils savaient ce qu’ils faisaient. Ce qui devait être un essai au départ s'est transformé en une révolution mondiale avec une totale ignorance de la part des ingénieurs. Un artiste qui produit une œuvre ne sait pas à l’avance ce qu’il va produire, il ne connaît pas le résultat de sa production donc il n’est pas conscient de la démarche à suivre au contraire des scientifiques, et de l’art technique. L’art est distingué de la nature, puis de la science et du métier. L’artiste est un génie artistique, il crée pour la beauté. Il est doté d’un don divin qui ne s’apprend pas, c’est inné, il est inspiré par des choses de la vie, ainsi l’art est une production de la liberté. D’après Emmanuel Kant, le génie n’est pas lui-même en mesure de décrire ou de montrer scientifiquement ses productions, et au contraire c’est en tant que nature qu’il donne les règles de ses créations. Ce qui nous amène à dire que, malgré le progrès technique, l’humain ne peut ni tout connaître à l’avance, ni tout contrôler. Socrate disait, “je sais que je ne sais rien”. Il faut se débarrasser de ce que l’on croit connaître, de nos croyances et de nos opinions. Quand nous sommes dans l’illusion de savoir ce que l’on fait, nous sommes dans l’inconscience.

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