Qu'est-ce que la philosophie?

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Synthèse :

Qu’est-ce que la philosophie ?

D’après l’étymologie du mot, philosophie signifie « amour de la sagesse » ; c’est-à-dire que philosopher, ce n’est pas déjà être sage, mais chercher à l’être. Et si le philosophe est sage, alors il doit apprendre à le rester et encourager les autres à le devenir (cf. l’allégorie de la caverne de Platon, dans La République, Livre VII).

La philosophie peut être définie comme une science qui cherche à connaître la vérité des êtres, des principes et des causes d’un point de vue général et abstrait. C’est pourquoi il n’est jamais seulement question de donner son point de vue personnel, ou opinion subjective, sur les choses, mais toujours de chercher à énoncer des vérités objectives et universelles, qui doivent valoir pour tous, et pas seulement pour moi (cf. le § 40 de  la Critique de la faculté de juger de Kant et les trois maximes du sens commun).

Cependant, la philosophie n’est pas seulement théorique et abstraite, elle est aussi pratique et concrète. Cela renvoie aux deux racines de la philosophie européenne qui sont, l’une, la pratique socratique de la maïeutique ; et l’autre, la dialectique platonicienne.  Pour Socrate la philosophie n’est pas une discipline, c’est un mode de vie : c’est en discutant sans cesse avec ses concitoyens qu’il pratique au quotidien la philosophie. Cela n’a rien de théorique, dans un premier temps : c’est un travail concret de l’esprit qui cherche à comprendre et connaître la vérité de ce que nous faisons, disons et sommes. La maïeutique est l’art d’accoucher les esprits de la vérité dont ils sont porteurs, par un jeu construit de questions et réponses (cf. l’Apologie de Socrate, de Platon). Pour Platon, il s’agira de comprendre la philosophie comme une élévation de l’esprit, un cheminement qui nous mène des réalités concrètes (le monde sensible dans lequel nous vivons) aux réalités abstraites (les Idées de toutes les choses concrètes). En cela, la dialectique, comme mouvement d’ascension de l’esprit, est essentiellement théorique. Cependant, Platon n’exclut pas de donner un rôle premier aux philosophes dans la cité (cf. la théorie des Philosophes-Rois dans la République de Platon).

En philosophie, il s’agit donc à la fois de construire et d’élaborer sa propre pensée, mais aussi d’être attentif à celle des autres pour apprendre à penser ensemble et jamais seulement tout seul. Il s’agit d’être capable de mettre en mots ses idées et de pouvoir les argumenter, à partir d’une problématique clairement posée. Mais, l’essentiel n’est pas de donner son point de vue : c’est plutôt d’apprendre à donner une valeur universelle à ses idées, de pouvoir y intégrer celles des autres lorsqu’elles sont valables ; en bref, il s’agit d’être capable de se remettre en question et d’interroger ses préjugés pour en connaître la vraie valeur.

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