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Qu'est ce qu'un artiste ?

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Par   •  22 Septembre 2021  •  Dissertation  •  2 179 Mots (9 Pages)  •  1 939 Vues

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QU’EST-CE QU’UN ARTISTE ?

        La réponse au sujet pourrait paraître simple ; il suffit d’ouvrir le dictionnaire pour y trouver la définition du mot « artiste » : un individu qui produit des œuvres d’art. Cette définition nous laisse un peu sur notre faim. Un artiste produit des œuvres d’art… et après ? On considère une œuvre d’art comme un artefact qui se distingue des autres par son absence d’utilité pratique, en somme, elle n’existe que pour son esthétisme. L’art est alors, au sens moderne, une création artistique créée dans une recherche du beau ; le terme « beaux-arts » distingue d’ailleurs le mot de son sens ancien qui définit l’art comme l’ensemble des créations utiles. Si l’on développe alors la définition initiale du mot « artiste » on a : un individu qui produit des artefacts dans un but uniquement esthétique, recherchant la beauté au sens large. Cependant, une question reste en suspens. En effet, le terme « individu » sous-entend que n’importe quel homme est un artiste. L’artiste se distingue-t-il de ses semblables ou bien sommes-nous tous artistes ? On peut affirmer dans un premier temps que l’artiste se détache du reste des Hommes de part sa capacité à créer mais tout de même montrer que la création artistique est commune à tous. On finit en argumentant que l’artiste ne nait pas ainsi mais qu’il le devient.  

        On peut d’emblée affirmer que l’habilité de l’artiste à créer ou trouver du beau en chaque chose qu’il voit n’est pas universelle. On parle souvent d’un don pour qualifier le talent d’un artiste avec l’idée d’une capacité innée qui s’obtient par un jeu de hasard. Ce don a une image presque inaccessible dans l’inconscient collectif qui pousse les individus à regarder avec admiration leurs pairs qui en possèdent un (ou plusieurs s’ils ont été vraiment chanceux). L’admiration ressentie pour ces artistes ne se définit pas que d’individu lambda envers artiste ; durant le XVIIème siècle, les artistes étaient de réels admirateurs de leurs prédécesseurs de l’Antiquité en tentant de se rapprocher de leurs travaux qui étaient considérés comme un exemple inégalable pour les autres. Par conséquent, l’idée que l’artiste n’est qu’un individu doué à placer au-dessus des autres car il possède une habilité peu commune persiste. Peu de gens s’estimeraient et seraient capable d’égaler l’art de Rimbaud en littérature par exemple, pour la simple et bonne raison qu’ils ne possèdent pas cette aptitude à manipuler les mots pour en faire des textes parlant à la subjectivité de chacun. Voilà également une autre qualité de l’artiste qui le distingue des autres individus : il peut instaurer des sentiments dans l’esprit de celui qui pose le regard sur son œuvre ; ses sentiments peuvent être divers et variés : curiosité, tristesse, indignation, joie, etc. Sûrement relié à sa sensibilité exacerbée, l’artiste arrive à transmettre les ressentis qu’il souhaite dans les œuvres qu’il crée. Ainsi, s’il veut nous montrer la beauté d’un paysage, comme le faisait Monet, il sera en mesure de montrer le regard qu’il a posé sur ce paysage : c’est-à-dire de le montrer subjectivement en mélangeant les émotions qu’il ressent à ce qu’il voit. Le spectateur de l’œuvre verra alors le paysage comme l’artiste et le temps d’un instant c’est comme s’il ne faisait qu’un. Une fois de plus, nous serions pour la plupart incapables de donner à nos émotions une dimension physique pour les partager au plus grand nombre. Cette aptitude est également valorisée dans l’art aujourd’hui (comprendre actuellement car selon les époques on appréciait plus ou moins l’exacerbation des sentiments dans les œuvres). Un chanteur qui aura fait une performance où l’on sentira des émotions fortes sera retenue pour des années à venir comme mythique (je pense à, par exemple, l’interprétation de « Bohemian Rhapsody » par Freddie Mercury en 1986 à Wembley). Les œuvres créées par les artistes sont donc directement liés au ressenti propre de l’individu, ce qui donne des œuvres qui sont toutes uniques. Dès lors, l’artiste a (en plus de tout le reste) une capacité à créer des œuvres originales et qui lui sont propres. Il est impossible de créer deux Joconde, c’est une œuvre qui est propre à son peintre et qui même reproduite à l’identique ne saurait être reconnue comme œuvre d’art à proprement parler, d’où le fait qu’on détache l’artiste du simple individu.  Cette originalité certaine distingue elle aussi les artistes des autres humains ; quand on dit de quelqu’un qu’il a « une âme d’artiste », on sous-entend souvent que sa façon de penser est un peu marginale et qu’elle ne rentre pas dans les codes auxquels les autres se conforment sans trop de problèmes. Le talent de l’artiste lui implique donc un mode de réflexion qui va se révéler dans les interactions avec les autres et montrer cette différence. Maintenant, les artistes font malgré tout parti de l’espèce humaine dès lors, on peut penser que la créativité artistique est commune à tous.

        Si l’on se base sur la thèse de Hegel pour prouver la nôtre, on part du principe que la création artistique est naturelle et en chacun, et que c’est même un besoin de produire et voir ce qui est sien. Un enfant va naturellement prendre un crayon de couleur pour gribouiller sur une feuille ou faire des sculptures de pâte à modeler ; on considère notamment qu’il est important qu’un enfant développe sa créativité dès son plus jeune âge : dans son foyer familial et dès la maternelle, on va le faire peindre, dessiner, chanter, etc. On note d’ailleurs que la création d’objets par un enfant lui apporterait une certaine confiance en lui et une capacité à s’exprimer différemment qu’il pourra exploiter plus tard. La volonté de créer du beau est donc ancrée dans nos esprits et chacun est à même d’exprimer sa créativité. La création est donc commune à tous les hommes sans distinction. Dès lors, si l’on reprend l’exemple de Rimbaud, nous serions tous à même d’écrire comme lui puisqu’il est un humain comme nous et que nous partageons tous le même besoin de création artistique. Maintenant se pose le problème de la sensibilité transmise dans les œuvres : on peut alors affirmer que notre seule capacité à ressentir nous rend capable de la transmettre en partant de ce raisonnement ; les émotions sont universelles, nous ne les ressentons pas de la même façon mais elles nous sont communes. Dès lors, chaque humain comprend les émotions que l’autre ressent et s’y identifie. L’artiste ne se détache alors pas de ses semblables puisqu’en ressentant, nous sommes tous à même d’exprimer nos sentiments. Si demain, je connais une épreuve qui me rend d’une tristesse indicible et que je décide pour exprimer et extérioriser ma peine d’en faire un sonnet, je serais alors à même de me considérer comme artiste. Je transmettrais alors mes sentiments à travers de mes mots et chacun qui les lira saura les comprendre et calquer ses expériences personnelles sur le texte que j’ai écrit. Les individus peuvent alors se considérer artiste dès lors qu’il crée quelque chose qui relève de l’art. Les œuvres créées sont dit-on uniques et originales. Or, l’inspiration de l’artiste peut être quelque part biaisée cette originalité ; c’est-à-dire qu’une œuvre n’est jamais vraiment unique puisqu’elle s’inspire de ce qui à déjà été fait ou dû. Les œuvres se rangent souvent dans un mouvement artistique qui les définit en quelque sorte. Les œuvres romantiques ont par exemple pour référence l’art antique donc malgré tout elles sont originales mais pas tant « unique » puisqu’elles découlent de facteurs qui biaise le caractère unique des œuvres qui sous-entend que chaque œuvre créée par un artiste est une rupture avec tout ce qui a été crée avant. La Joconde n’est tant pas donc unique puisque les portraits de femmes qui datent de la Renaissance sont extrêmement nombreux et finalement suivent les mêmes techniques ; on peut affirmer cela rien qu’en regardant les autres portraits de Léonard de Vinci qui sont similaires de part les techniques de peinture. Arrivé ici, il nous reste un problème à résoudre : si l’art est à la fois un don et commun à tous, qu’est ce que fait que certains soient considéré comme artiste et d’autres non ?

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