LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Philosopher, est-ce se rendre heureux ?

Dissertation : Philosopher, est-ce se rendre heureux ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Novembre 2019  •  Dissertation  •  3 805 Mots (16 Pages)  •  1 409 Vues

Page 1 sur 16

Benabdelkarim                                                                                11/10/2019

Samy T°S5        

Philosopher, est-ce se rendre heureux ?

        Le bonheur peut souvent se décrire comme l'aspiration d'une vie, c'est l'hédonisme. Un Homme préfère a priori être heureux que malheureux. Il s'adonne alors à la tache de se chercher un moyen d'accéder au bonheur. Celui-ci pourrait être décris comme un état de contentement et de satisfaction continu du corps et de l'esprit. Différentes conceptions du bonheur se sont ainsi opposées. Philosopher pourrait s'identifier à la quête de la vérité, la compréhension du monde. Mais philosopher, est-ce apaiser l'âme en apportant des réponses à un ensemble d'interrogations ou la tourmenter d'autant plus en tentant d'y répondre sans ne pouvoir être sûr de rien ? Est-ce même se rendre malheureux par la lucidité sur le cours des choses que peut acquérir le sujet ? Le bonheur ne prend-il pas sa source ailleurs ou n'est-il pas même impossible ? Différentes pensées des plus grands philosophes ou autres intellectuels se confrontent pour y répondre. Alors, la connaissance philosophique ne nous apporterait elle pas qu'insatisfaction et désillusions (au sens péjoratif) ? Permet-elle d'équilibrer l'Homme et de rendre son bonheur possible et durable ? N'est-elle pas finalement un moyen médiat, indirect mais pas forcément nécessaire pour se rendre heureux ?

        Tout d'abord, si la philosophie est un moyen de mieux comprendre le monde, on peut se demander si cette aspiration au savoir, à la vérité est source de bonheur. La philosophie est une discipline qui nous fait réfléchir de personnellement au sens du monde et l'Homme. Mais cette compréhension du monde est-elle la source du bonheur?

        Il est vrai que le savoir, la connaissance philosophique notamment peut procurer un sentiment de satisfaction important. Mais le plus instruit des homme pourrait aisément être le plus malheureux. Et pourtant, personne ne souhaite d'être imbécile. Une personne qui désir posséder une connaissance sans limites se heurtera à une frustration due à l'infinité du savoir. Même sans pousser cette idée à l'extrême, rien ne garanti un homme que philosopher ne lui procurera pas un regard lucide sur le monde qui ne lui apportera que malheur et pessimisme. C'est ce qu'explique Kant dans « Critique de la raison pure ». Pour lui la connaissance n'est qu'une illusion. Celle-ci n'engendre que tourments de ses paralogismes et ses antinomies, c'est à dire les incohérences qui demeurent dans le monde. Il pense que le but de la vie ne consiste pas en la quête du bonheur, elle n'est pas « le souverain Bien ». La morale passe d'après lui avant le bonheur. Pour John Stuart Mill l'instruction peut directement être la cause du malheur. C'est ce qu'il développe dans « L'utilitarisme » en ajoutant qu' « il vaut mieux être Socrate insatisfait q'un imbécile satisfait ». Selon Kant, la nature a doté l'Homme d'une spécificité qui l'empêche d ans un sens à préférer un bonheur imbécile à un malheur intelligent : la raison. Philipa Foot illustre cette théorie en disant que si l'on disait à un homme qu'il pourrait être pleinement heureux en comptant des brins d'herbe et qu'on lui donnait un champ infini pour qu'il puisse perpétuellement compter des brins d'herbe et être heureux, celui-ci n'accepterait certainement pas cette proposition jugeant ce bonheur imbécile. C'est la raison humaine qui nous ferait tous choisir une vie moins heureuse mais moins imbécile. L'Homme aspire à des ambitions qui transcendent le simple bonheur. Mill pense que c'est l'orgueil, ou dignité de l'Homme qui l'empêche de faire ce choix. La connaissance implique alors que le bonheur du sujet repose sur des critères bien plus exigeants. Dans les deux cas, philosopher est un choix voulu par l'Homme qui est alors conséquence de malheur. De plus, philosopher est une activité personnelle, qui peut être qualifiée d'abstraite. Le bonheur ne prend-il pas sa source ailleurs ?

        La philosophie est une activité qui sollicite la pensée de celui qui la pratique. Or la pensée est individuelle, propre à chacun. Même si l'on peut penser la même chose sur un sujet qu'un autre Homme, cela ne rend pas sa pensée identique à la notre. Alors, se demander si philosopher est un moyen d’accéder au bonheur, c'est à se demander si l'on peut se rendre heureux seul. Si comme Marx, on pense que l'humain est un être qui ne prend son essence que dans le collectif, la socialisation, se rendre heureux n'est certainement pas une affaire personnelle. Pour que l'esprit soit apaisé, il faudrait alors plus que philosopher et sortir de ses spéculations, ses réflexions intellectuelles sur le sens et la raison des choses. C'est seulement alors que le sujet dans sa globalité est en harmonie avec son environnement. La philosophie ne serait alors qu'un obstacle abstrait qui séparerait le sujet de ce qui compte réellement, le monde concret et ses semblables. Selon Pascal « L'Homme seul est un être imparfait : il faut qu'il trouve un second pour être heureux » dit-il dans « les passions de l'Amour ». Et comment peut-on trouver cette personne si l'on se perd à la philosophie, si l'on vit en marge de la société comme un épicurien ou si l'on ne s'attriste d'aucun aléa de la vie à la façon d'un stoïcien qui ne croît pas en l'amour tel qu'on l'entend aujourd'hui. Toutes les émotions positives que peuvent nous procurer nos semblables telles que l'amour, l'amitié, le réconfort, la complicité semblent être importantes pour que l'homme éprouve un sentiment de plénitude donc de bonheur. De plus, la philosophie pourrait s'identifier à l'aspiration à la vérité, et si cette vérité nous rendait hypothétiquement heureux (comme le défend Aristote), un homme peut-il avoir la prétention de l'atteindre seul ? La recherche du vrai passe forcément par une interprétation de l'esprit. Selon Marx, la philosophie ne s’appuie que sur des intuitions, c'est pourquoi il faut la révolutionner ou tout simplement ne pas la pratiquer. L'intuition  n'est pas compatible avec la recherche du vrai. La philosophie n'est alors pas un moyen légitime et fiable pour aspirer à la vérité, la connaissance du monde qui selon Aristote est synonyme de bonheur. D'autre part, Selon plusieurs conceptions du bonheur, notamment épicuriennes, être heureux résiderait dans la satisfaction des différents désirs que peut développer un individu. Ces désirs ne sont cependant pas nécessairement liés à la philosophie. Ils peuvent résider dans la satisfaction des sens d'un individu. Le bien-être des sens, du corps, est satisfait par des plaisirs mesurés, vitaux. Ce sont alors des désirs naturels, nécessaires et simples. Ne pas souffrir de la faim, de la soif, du froid, du chaud... A-on besoin de philosopher pour satisfaire ces désirs ? Il semblerait que non. Le corps est donc équilibré, apaisé. Le bonheur prendrait alors sa source dans le bien-être du corps. La philosophie serait alors inutile, immanente, et incapable d'apporter le bonheur. Mais avec toutes ces restrictions est-il même possible d'être heureux ?        

...

Télécharger au format  txt (22.2 Kb)   pdf (114.9 Kb)   docx (14.3 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com