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Peut on être certain d'avoir agit librement

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Par   •  7 Avril 2020  •  Dissertation  •  1 822 Mots (8 Pages)  •  427 Vues

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Lucas Granger

T ES-L

Dissertation: Philosophie

Peut-on être certain d’avoir agit librement ?

        L’idée de liberté chez l’Homme est une notion qui de tous temps a suscité moult questionnements, d’autant plus depuis que nos sociétés sont fondées sur le droit et les lois. Bien souvent, lors de procès d’assises, on s’interroge sur la responsabilité légale ou non de l’individu. On entend régulièrement dire à ces occasions qu’il ne savait pas ce qu’il faisait parce que sous l’emprise de stupéfiants, de l’alcool etc. dans le but de diminuer les peines encourues, l’individu jugé non responsable de ses actes étant plus « excusable ». La question est alors de savoir s’il était libre ou non dans sa prise de décision, dans l’accomplissement de ses actes.

        Toutefois, un tel questionnement amène son inverse: on est bien prompt à dire que nous n’étions pas libre et que dès lors nous ne sommes pas responsable, que cela soit vrai ou non. Mais est- il aussi aisé de dire si nos actes étaient libres ou bien conditionnés par quelque autre influence que ce soit ? A eux seuls, la capacité de faire un choix et de ce fait l’usage du libre-arbitre sont-ils des preuves de notre liberté ? De même, tous nos choix sont-ils libres ?

La plupart du temps, nous avons le sentiment d’être libre dans nos choix, mais ce sentiment est-il subjectif ? Par ailleurs, ce sentiment subjectif correspond t-il à une réalité qui, elle, est objective ? Enfin, se libérer de ce que l’on sait lors d’un choix à opérer peut-il nous amener à la certitude d’une action libre ?

        Au cours de notre vie, chaque être humain est amené à faire de nombreux choix, certains plus extraordinaires que d’autres, d’une importance et d’une portée variable. Pourtant, on aura rarement l’impression d’être prisonniers lors de nos choix, au contraire: le sentiment d’agir librement primera sur tout autre. Platon, dans le texte du « Mythe de la caverne » présente le cas de prisonniers qui, de leur point de vue, n’en sont pas. Ils n’éprouvent nul besoin de se libérer car ils se pensent tout à fait libres, et il en va de même pour nos opinions et pensées: nous croyons choisir en toute liberté ce point de vue ou un autre, tel ou tel objet tout simplement parce que, selon Spinoza, nous ne connaissons pas les véritables raisons de notre choix. Dans sa correspondance avec Schuller, celui-ci explique que la liberté humaine «consiste uniquement dans le fait que les Hommes sont conscients de leurs appétits et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés». La liberté ne serait alors bel et bien qu’un sentiment, une illusion malgré le fait que l’Homme éprouve un besoin certain de croire en une sorte de spontanéité de ses actes, sans détermination aucune.

        Par ailleurs, on évoque souvent en littérature le cas du dilemme Cornélien, un choix entre l’honneur et l’amour. Le protagoniste est amené à faire un choix difficile, mais se pense libre en le faisant, d’où justement la rudesse de celui-ci: l’idée d’être responsable de son choix et de ses conséquences est toujours la plus effrayante. Pourtant, cela démontre ici l’existence du «faux-choix»: dans «Le Cid», Rodrigue ne pouvait pas choisir l’amour aux dépens de l’honneur car s’il l’avait fait,  Chimène l’aurait méprisé. La vérité est qu’il n’était pas entièrement libre de son choix.

        Toutefois, Descartes distingue deux sortes de libertés dont la seconde serait la preuve de la liberté et du libre-arbitre. Pour lui existe en premier lieu la liberté d’indifférence, qui correspondrait au plus bas degré de liberté et nous permettrait de faire absolument tout ce que l’on veut, même choisir l’erreur ou le mal. Cette pensée est infirmée par Kant dans la Critique de la Raison pratique, œuvre dans laquelle il explique qu’il n’y a pas de liberté sans loi, car si celle-ci limite notre liberté, elle en est aussi la condition. Obéir à ses penchants revient à se déterminer en fonction de ses intérêts, et donc à mettre fin à sa liberté. Une telle conception est la base de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. En pensant profiter de notre liberté en assouvissant ses désirs, on la perd petit à petit sans même s’en rendre compte.

        En effet, pour Socrate, «Nul n’est méchant volontairement»: celui-ci vient de l’ignorance, et le choisir revient à s’asservir à lui. Cela nous amène au deuxième type de liberté définit par Descartes, à savoir la liberté éclairée par la connaissance. Toutefois, une telle conception assurerait alors la subjectivité du sentiment de liberté: tout le monde n’a pas le même degré de connaissance ni les mêmes connaissances, et dès lors si un individu n’en a pas, peu, ou en tout cas pas assez, peut-il être considéré comme libre, et lui-même se sentir libre? D’autre part, avoir la connaissance ne peut-il pas s’avérer trompeur, en cela que nous nous sentons libres sans pour autant l’être, n’amènerait-il pas à un excès de confiance, en quelques sortes ? Mais ce sentiment subjectif n’est il pas dû à une réalité qui,elle, est objective ?

        Effectivement, la réalité d’un tel sentiment est bel et bien objective en cela que, en choisissant, on crée des situations qui limitent nos possibilités. Sartre explique que toute liberté est une liberté en situation. Par exemple, en choisissant de se diriger dans une formation plutôt littéraire, il est peu probable qu’un individu puisse devenir scientifique ou mathématicien. De ce fait, plus un individu vieillit, moins celui-ci a le sentiment d’être libre puisque son champs des possibles se réduit: dès lors, on peut considérer que la liberté dépend d’autres influences que nous même.

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