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Peut-on parler de nature humaine ?

Dissertation : Peut-on parler de nature humaine ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 881 Mots (8 Pages)  •  3 010 Vues

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Mael Tabaric                                                                                                  TGC

Philosophie : Dissertation

Sujet : « Peut-on parler de nature humaine »

     Parler de nature humaine, c'est parler d'une « essence » universelle de l'homme, c'est exprimer qu'il existe un certains nombre de caractéristiques communes à tous les hommes sans restriction. C'est donc dire qu'il existe une définition de l'homme qui s'appliquerait à tous et à chacun d'entre eux sans reste. Cependant, lorsqu'on observe les hommes, ce que l’on observe, ce n'est pas l'identité, ce qu'ils ont de commun, mais des différences, une diversité qui semble ruiner l'idée même d'une nature humaine. Le dilemme est donc le suivant : d'un côté on parle de nature humaine, d'essence de l'homme et il semble que cette idée d'une définition de ce qu'est l'homme soit légitime parce que rien qui existe ne semble pouvoir ne pas avoir de nature, mais de l'autre, il semble que cette idée soit vaine parce que les différences observables entre les individus sont telles qu'ils semblent n'avoir rien en commun. Mais il y a plus encore, en raison de ces différences ou sous prétexte de ces différences, de refuser le statut d'homme à des êtres qui manifestement pourtant ressemblaient à des hommes, comme par exemple les Noirs dont on a prétendu qu'ils n'avaient pas d'âme, ce qui autorisait à les utiliser comme esclaves ou comme les Juifs avec les nazis, ce qui préparait à l'idée qu'il était nécessaire de les supprimer et qu'en le faisant, on ne tuerait pas des hommes. Au nom d'une certaine idée de l'homme et en raison de différences observables entre eux, on a donc refuser le statut d'hommes à des êtres qui pourtant étaient des membres de l'espèce humaine. Les considérer comme des êtres inférieurs c'est bien leur refuser le statut d'homme encore qu'ils appartiennent bien à l'espèce humaine, sans quoi ce refus n'aurait aucun sens. Si on pense que cette certaine nature humaine existe, il n'est possible de la trouver que si on recherche des similitudes à tous les hommes, donc si on élimine tout ce qui les distingue entre eux, c'est-à-dire toutes les différences qui sont liées soit à l'appartenance à une culture, soit à la nature de leurs actes. Ce qui signifie qu'il n'est pas plus nécessaire à un homme pour être un homme d'être un homme ou une femme, jeune ou âgé, malade ou en bonne santé, blanc ou noir… La question est alors de savoir ce qui reste une fois qu'on a éliminé tout ce qui différencie un homme d'un homme d’un autre. On pourra alors dire ce qui est commun, c'est une commune appartenance à la même espèce animale, l'espèce humaine. Nous pouvons se construire un plan a l’aide d’Aristote qui distingue l’homme de l’animal de 3 manières, dans un premier temps nous allons voir que l’homme est un animal politique, dans un second temps que l’homme est un animal doué de parole et dans un dernier temps que l’homme est un animal ayant des idées du juste et de l’injuste. Nous allons donc pouvoir répondre à la problématique suivante : «Qu’est-ce qui distingue l’homme de l’animal ?».

      Nous allons donc dans un premier temps montrer que l’homme est également un animal mais il est politisé. L'homme vit en société, qu'il est sociable, que par nature il est disposé à vivre avec ses semblables. Cette pensée est insuffisante pour plusieurs raisons : On pourrait en dire autant de certains animaux, comme les abeilles ou les fourmis, qui elles aussi vivent en société et selon une organisation sociale complexe et efficace. Or, la socialité est présentée par Aristote comme une différence spécifique. Ce qui indique que la sociabilité n'est pas du même ordre chez l'homme que chez les animaux, qu'entre celle des hommes et celle des animaux il y a une différence. On pourrait aussi dire exactement le contraire et cela passerait aussi pour exact, à savoir que l'homme est un animal agressif, qui ne supporte pas tous ses semblables et qui n'hésite pas quelquefois à s'en prendre eux. Ce qui indique que la sociabilité ne désigne pas ici une disposition bienveillante à l'égard de tout le monde. Du reste, Aristote ne parle pas de sociabilité, mais de politique : cela veut dire que l'homme par nature est l'être qui vit en Cité, c'est-à-dire non seulement avec les autres, mais surtout en fonction de règles sociales et politiques qui définissent l'ordre social et politique, le statut, les fonctions et la valeur de tous les individus par des lois qui se doivent d'être justes. Ce qu'il y ajoute permet de le comprendre : l'homme n'est pas tant un être doué de sociabilité qu'un être qui ne devient un homme que s'il vit avec les autres dans une Cité. L'homme ne devient un homme que par cette appartenance à une cité : on ne naît pas homme en tant que tel, on le devient, sous l'autorité des lois et avec la conscience d'appartenir à une société. L'homme n'est pas seulement sociable, il ne devient homme qu'en société. Ces êtres, qui sont des membres de l'espèce humaine, ne sont pas devenus des hommes, ne sont pas des hommes accomplis parce qu'ils ne vivent pas en cité. Dit autrement : ils sont des hommes, mais faute de vivre en société, ils ne sont pas des hommes accomplis, achevés parce qu'ils n'ont pas réalisé le programme de leur nature humaine. Il distingue toutefois ceux qui ne vivent pas en cité malgré eux, comme les naufragés ou les exilés de ceux qui ne vivent pas en cité par nature. Mais, cette définition de l'homme indique du coup qu'il est possible que des êtres qui d'un côté appartiennent à l'espèce humaine ne soit pas considéré comme des hommes à part entière faute d'avoir accompli leur nature au sein de la vie sociale et politique, et cela même si ces êtres ont connu une vie sociale animale.

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