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Peut-on développer sa conscience ?

Dissertation : Peut-on développer sa conscience ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 170 Mots (9 Pages)  •  264 Vues

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Peut-on développer sa conscience ?

        Qui suis-je? A priori ma conscience me permet une stabilité, une permanence de mon essence, pourtant ma conscience est-elle elle-même figée ? Ne connaît-elle pas des changements qui permettent une évolution du « moi »? J’ai le sentiment intime d’un moi qui me définit et qui reste le même malgré les changements extérieurs, malgré les expériences vécues. Pourtant ma conscience n’est pas séparée du monde qui l’entoure, elle se façonne par nos conditions d’existence, par notre rapport aux autres, au monde. La société s’imprime donc en nous jusque dans nos représentations sociales. Dès lors « Peut-on développer sa conscience ? ». Autrement dit, y a-t-il la possibilité d’augmenter notre conscience notamment les deux types de conscience, la conscience psychologique, qui est la faculté que nous avons de connaître nos actes et d’avoir cette conscience immédiate de nous les rapporter à nous-même et réfléchie de pouvoir en faire un retour sur nos pensées ou nos actions ; et la conscience morale, qui est la faculté par laquelle nous distinguons le bien du mal. Cela suppose que la conscience morale et réflexive pourrait augmenter, elle n’est pas figée. S’il est possible de développer sa conscience alors la conscience évolue, elle n’est pas définitivement fixée, et cela impacte la notion d’identité, mais s’il n’est pas possible de développer sa conscience alors cela signifie que l’homme est déterminé, que l’identité est figée et qu’elle n’est pas impactée par le monde qui nous entoure. Est-ce que la conscience de soi, la conscience morale évolue et se développe ou bien est ce qu’elle reste figée ? Dès lors, il s’agit donc de se questionner sur la façon dont le moi intérieur évolue, la façon dont mon intériorité peut changer. Si ma conscience, autrement dit le lieu de mon intériorité et de ma faculté de juger, m’appartient et me définit alors à priori elle ne peut changer. Cependant, la conscience de soi est liée au monde qui nous entoure et dont elle n’est pas imperméable. Dès lors, il est possible de développer sa conscience en prenant conscience de ce qui la détermine. 

        Sommes-nous aujourd’hui le même qu’hier ? Nos états psychologiques et physiques sont changeants, multiples. Qu’est-ce que le moi ? demande Pascal. La conscience est tout d’abord symbole de mon identité et elle ne peut être modifiée au cours de ma vie. Elle se montre comme une vérité première indubitable qui me définit malgré les différents changements empiriques. En effet, la conscience de soi est le lieu de mon intériorité. Lorsqu’une vieille dame regarde une photo d’elle adolescente, malgré le temps écoulé, qui a transformé son corps, son esprit est toujours essentiellement celui de la même personne. De même que lorsque nous feuilletons l’album de notre naissance à aujourd’hui, nous avons changé. Pourtant, nous savons intuitivement que c’est bien nous, ce bébé qui dort, cet adolescent qui rit, qui s’étonne, qui souffre. Mon aspect, mon nom peuvent changer mais pas mon « moi », elle est à priori le lieu de mon identité fixe. Nos états de conscience changent mais la conscience demeure identique, dans la colère ou la joie nous sommes fondamentalement la même personne, affirme Kant. Si nous avons la conviction d’être toujours la même personne malgré la diversité de nos états de conscience, c’est parce que la conscience semble réaliser une unité. Selon Descartes, la conscience de soi est comme une vérité première, une certitude indubitable. Le vrai « moi » est intérieur, cela signifie que je suis le seul à y avoir accès et ma conscience est transparente à moi-même. J’ai accès à toutes mes pensées et mes pensées peuvent se développer mais ma conscience est la même.

D’autre part, ma conscience morale est une faculté qui me permet de juger du bien ou du mal, je peux évoluer dans ce que j’estime bon ou mal mais la faculté en elle-même n’évolue pas. La conscience morale juge, c’est à dire que l’activité essentielle de la conscience est de saisir l’unité du monde afin de lui donner sens. Mais la conscience reste insatisfaite devant le monde tel qu’il est. D’ailleurs, tous les actes humains n’ont pas la même valeur. Le mal est ce qui est contraire au bien, jugé, apprécié comme tel par un individu ou groupe d’individus. Cela peut être la faute, et la conscience morale s’appelle alors le remord. C’est parce que la conscience est une relation à autrui que se pose la question morale et qu’elle est essentiellement d’ordre moral : elle pense le monde tel qu’il devrait être, juge du bien et du mal. Comme le pense Rousseau, la conscience morale représente un tribunal de la conscience. Les expressions qui désignent la valeur morale de la conscience sont nombreuses : on parle d’avoir mauvaise conscience, d’avoir sa conscience pour soi. Le for intérieur désigne le tribunal de la conscience : l’homme qui manque à sa conscience est celui qui ne respecte pas ce que celle-ci lui dicte de faire. La conscience apparaît dès lors comme une instance de jugement du bien et du mal fixe, qui peut se rappeler à nous, qui peut être plus ou moins sollicitée mais qui en soit ne se développe pas. En effet, l’expression « fais appel à ta conscience » exhorte l’homme à tenir compte d’une faculté déjà inscrite en lui. Ainsi, la conscience lieu de mon intériorité personnelle semble ne pas être destinée à évoluer, à se développer. Pourtant, ce « moi » est-il réellement donné de façon innée? En outre, n’est-il pas possible pour un être dénué de conscience morale de parvenir à l’acquérir ? N’est-ce pas là le sujet même de la repentance ? L’homme n’a-t-il pas la capacité de reconnaître ses fautes, d’en prendre conscience et par la même ne développe-t-il pas sa conscience?

        La conscience de soi est liée au monde qui nous entoure, elle n’est pas imperméable, dès lors elle se construit dans le monde et dans le rapport à l’autre, elle se développe donc au fil du temps. En effet, ma conscience est liée aux rapports sociaux. Pour Freud, le psychisme se structure en trois pôles dynamiques, le ça, le moi et le surmoi. Ce sont ces rapports qui déterminent nos représentations conscientes et inconscientes. Ainsi, notre intériorité est travaillée par les interdits sociaux progressivement intériorisés dans le surmoi. Il affirme ainsi que nous n’avons pas accès à toutes nos pensées par la conscience, il existe des pensées qui sont refoulées dans l’inconscient parce qu’il se manifeste avec l’apparition de lapsus ou d’actes manqués comme quand je puis être conscient de mon comportement, mais ignorer pourtant ce qui le motive. Selon Freud dans l’interprétation des rêves, il est nécessaire de poser l’existence d’un inconscient, domaine des pulsions inavouées, pour rendre compte de certains états ou de certaines actions du sujet. Ainsi, il est possible de développer la conscience de soi par la cure qui permet de retrouver une conscience de certaines pensées. La conscience prend conscience de ce qui lui échappe et par là même s’élargie.

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