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Peut-on apprécier une œuvre d’art sans être cultivé ?

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Par   •  5 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 856 Mots (8 Pages)  •  572 Vues

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Etre cultivé c’est faire preuve de qualités de jugement, de choix et d’évaluations rationnels et raisonnables. L’être cultivé se distingue des savants et des diplômés, il est capable de discernement. Il se développe par l’instruction, transmise par l’éducation et portant sur la science, l’histoire, la littérature... Les personnes sont plus ou moins cultivés selon leur curiosité intellectuelle et le milieu dont ils proviennent. C’est évident qu’un professeur de littérature sera plus cultivé qu’un être d’une tribu primitive qui est en rupture avec la civilisation. L’œuvre d’art elle, est un produit purement humain, d’être capables de sensibilité, et qui tentent de représenter dans des formes et des structurations d’éléments interagissant une perception construite réelle ou transcendante. Nous appellerons œuvre d’art les productions des domaines tels que la sculpture, la peinture, la musique, la littérature et l’architecture. Dans notre société actuelle nous pouvons même qualifier d’œuvre d’art certaines photographies. L’œuvre à sa fin en soi, elle n’est pas un objet fonctionnel c’est-à-dire qu’elle ne répond pas à des nécessités matérielles mais spirituelles. Nous pouvons alors nous demander si le sentiment esthétique nécessaire pour apprécier une œuvre d’art dépend-il du niveau culturel du spectateur ? Dans un premier temps nous verrons qu’il y a des œuvres d’art qui ne nécessitent pas beaucoup de culture pour être appréciées. Et au contraire d’autres qui demandent une certaine culture pour être comprises et donc appréciées. En dernière partie nous verrons qu’il est intéressant de se questionner sur l’influence que peuvent avoir les œuvres d’art que l’on admire sur notre niveau culturel.

En premier lieu, nous pouvons dire qu’il y a des œuvres d’art que l’on peut apprécier sans avoir un barrage culturel important puisque l’art s’apprécie avec les sens, ils sont le centre vital de l’émotion esthétique. Et cette perception sensorielle déclenche des sentiments comme le plaisir ou la peine. Les artistes cherchent à faire participer le spectateur, en captant son attention. Il peut utiliser des scènes de la vie courante ce qui rappelle au spectateur son quotidien. Cela peut lui faire naitre des émotions. L’œuvre d’art peut rappeler au spectateur des souvenirs heureux et toucher sa sensibilité, ce qui va lui faire apprécier l’œuvre. Kant dit que le beau est : « ce qui plaît immédiatement sans concept ». Il explique que si mon expérience esthétique est authentique, je ne juge pas une chose belle parce qu’elle correspond à une idée a priori du beau en moi, mais je la déclare belle parce qu’elle a déclenché immédiatement de l’émotion en moi. C’est pourquoi conscience et rapport à soi sont nécessaire pour éprouver une émotion esthétique. Il serait insensé de réduire la perception du beau et la satisfaction esthétique qui l’accompagne à un processus intellectuel résultant de connaissances et de raisonnements.

Si mon esprit utilise les sens pour penser et imaginer la signification d’une œuvre alors le jugement esthétique est un jugement déterminant. La contemplation esthétique d’un objet fait beaucoup penser mais rien connaitre, elle fait de notre imagination un objet de réflexion. Par exemple à la vue d’un paysage elle se soucie seulement de son plaisir à imaginer et à ressentir un jaillissement d’idées et de sentiments. Ainsi elle me fera lui associé par exemple des idées d’harmonie, de paix, d’union etc. Si je m’attachais à ses propriétés réelles, je me rendrais compte que sous ces apparences amicales projetées par mon imagination sur lui, j’ai affaire à un monde hostile et cruel, à une étendue vaste mais non infinie. Mon jugement serait objectif mais l’expérience esthétique deviendrait impossible. Aucune des propriétés réelles et objectives de l’œuvre sont déterminantes pour la trouver belle et donc l’apprécier. Le seul critère requis et qu’il m’inspire, qu’un vécu imaginaire et émotionnel ait authentiquement et immédiatement été vécu par moi à son contact. Si tel n’est pas le cas, s’elle n’a pas enthousiasmé mon imagination, les meilleurs scientifiques, géomètres etc. auront beau vouloir me persuader rationnellement de sa perfection et de son harmonie, je ne pourrai l’apprécier sauf par hypocrisie pour ne pas me faire traiter d’inculte par les autres.

D’autant plus que le plaisir esthétique n’est pas lié aux propriétés réelles de l’objet. Il est seulement lié à sa seule représentation, indifférent à sa possession, sa réalisation, son existence. Le plaisir esthétique de représentation et non un plaisir d’objet. Contrairement au plaisir physique, le plaisir esthétique est libre car il est engendré seulement par moi, par l’activité de représentation de mon imagination à son sujet. Je ne suis pas affecté par l’objet lui-même mais je m’auto affecte. Le plaisir esthétique exige notre active participation, c’est un plaisir pris au libre jeu de mes représentations et pas seulement attrait ou répulsions sensibles, je dois faire preuve de jugement c’est-à-dire d’imagination pour l’éprouver et être psychiquement actif.

Dans cette première partie, nous avons considéré le terme « apprécier » dans le sens d’aimer, de ressentir des sentiments à l’égard de l’œuvre, de trouver un intérêt. Un des buts de l’artiste est de plaire au spectateur mais peut-être qu’il va chercher autre chose.

En effet on peut comprendre le terme apprécier d’une manière différente, on peut considérer qu’apprécier une œuvre peut ainsi signifier être capable de la juger, de l’estimer à sa juste valeur et donc de la comprendre. C’est pourquoi on peut aussi dire qu’être cultivé peut aider et permettre de juger les différentes œuvres puisque sans un minimum de connaissance le spectateur va les comprendre de travers et donc mal interpréter

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