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La technique a t-elle libérée l'humanité ?

Dissertation : La technique a t-elle libérée l'humanité ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2018  •  Dissertation  •  1 972 Mots (8 Pages)  •  4 078 Vues

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ZAOUANE Krystal TS3

Philosophie

Dissertation: « La technique a t-elle libéré l’humanité ? »

        La technique est par définition, une forme de savoir qui permet d’interagir avec le monde. L’homme en produisant ces techniques interagit alors avec son environnement, ce qui le libère d’un certain nombre de contraintes qui pesaient sur lui, à commencer par sa nature. Dans le même temps, en obligeant l’homme à interagir, cela produit la transformation de l’homme lui-même : il s’humanise. On peut donc ainsi considérer que la technique libère l’humanité en un double sens.
Mais seulement, est ce que cette technique qui me permet, moi en tant qu’être humain, d’interagir avec le monde ne peut pas se retourner contre l’homme ? La question qu’il est alors important de se poser est : à quel moment la technique arrête de libérer l’humanité et devient ainsi aliénant ?

Nous verrons alors comment par la technique, l’homme s’émancipe de la nature et s’hominise, ce qui nous permettra de constater que si la technique apparait comme bienfaitrice pour l’homme, elle peut aussi se retourner contre lui et devenir une menace. Nous nous demanderons alors si l’homme est-il en fin de compte capable de garder un certain contrôle sur la technique.

        

        La technique désigne l’ensemble des procédés permettant d’assurer un travail. Celui-ci désigne l'activité de production de l’homme, par laquelle il modifie son environnement pour se donner les moyens de subvenir à ses besoins. Il est formateur pour l’homme, car il lui permet de se produire lui-même en façonnant ses propres conditions de vie. Le travail est d’ailleurs propre à l’homme, en effet on ne parlera pas de technique ou de travail pour qualifier les productions des animaux. La première raison en est que l’animal n’invente rien, ne fabrique pas d’outils (un chimpanzé peut se servir d'un bâton pointu qu'il a ramassé, mais il ne saurait le tailler lui-même pour le rendre pointu), il agit seulement par instinct alors que l’homme agit par liberté, prévoit et visualise le résultat de son travail dans sa tête avant de le réaliser. En effet, la fabrication des outils et toutes les techniques représentent la capacité de trouver des moyens pour parvenir à ses objectifs. Par exemple, l’homme en voulant traverser les mers se donne pour fin de parvenir aux autres continents par voie maritime et trouve pour solution l’invention d’une médiation technique qui est, pour ce cas précis, la construction d’un navire. De plus, l’homme est un être technique, il est le seul qui porte sur lui le signe de celle-ci : la main. Aristote nous dit alors dans Les parties des animaux : « Ce n’est pas parce que l’homme a une main qu’il est intelligent, mais parce qu’il est intelligent qu’il a une main. » Ainsi, cette réflexion place l’homme dans une situation de domination face aux autres être vivants, le travail étant la marque de l’intelligence et de la volonté de l’homme, qui est capable en modifiant son environnement de s’émanciper des contraintes imposées par la nature qui l’entoure, lui permettant ainsi de se libérer de celle-ci.

Plus que cela, la technique a permis à l’homme de libérer son humanité et de s’hominiser. De passer de stade de primate à homininé grâce à l’élaboration de nouvelles techniques. La maîtrise du feu en est un très bon exemple. En effet, cette maîtrise a accordé à l’homme la possibilité de cuire ses aliments réduisant ainsi sa mâchoire et sa dentition suite à des mutations (les aliments comme la viande étant beaucoup plus faciles à mâcher et beaucoup plus digestes lorsqu’ils sont cuits), libérant ainsi l’arrière de la boîte crânienne et permettant l’accroissement du volume cérébral, ce qui caractérise le genre Homo. Cependant, elle libère aussi l’homme de certaines contraintes et de certains travaux qui ne nécessitent rien de plus qu’un travail de force de la part de ce dernier. Par exemple, l’invention de la roue et de la charrue tirée par des animaux a permis à l’homme de s’émanciper du travail dans le labourage des champs, laissant ainsi le travail de force aux bêtes de somme. Aujourd’hui, on peut tout à fait admettre que la technique vise à nous libérer du travail même avec l’expansion de la robotisation, ainsi que les divers projets et prototypes d’exo-squelettes supposés accroître notre force physique.

Ainsi la technique est le moyen que l’homme a trouvé pour faire face aux faiblesses de sa propre nature. Elle lui permet de réutiliser les éléments de la nature pour son existence (survie et bien-être). Elle est un progrès pour l’homme car elle l’émancipe de la nature en général mais aussi de la sienne et va même jusqu'à le libérer du travail dans certains cas. Pourtant l’évolution de la technique montre qu’elle peut constituer une menace pour l’homme malgré les bienfaits qu’elle promet aux premiers abords.

        

        Avec la complexification de la technique, l’homme est sujet à de nouvelles souffrances et dépendances ce qui montre que l’évolution de la technique n’est pas toujours synonyme de progrès et de bien-être. Le secteur de l’industrie en est un très bel exemple. En effet, l’essor de celle-ci s’accompagne d’une pollution de plus en plus importante et qui pourrait s’avérer dangereuse pour l’homme et son environnement. Plus que cela, à terme, la technique peut même nous enlever toute liberté car plus le progrès technique avance, plus l’homme s’avère être prisonnier de ses inventions techniques, surtout celles qui nous servent à nous faciliter le travail, mais aussi la vie. Comme nous l’avons dit précédemment, certaines techniques comme la robotisation nous permettent de nous libérer du travail mais sont aussi source de chômage et de déshumanisation.

On peut tout aussi bien dire que le travail devient aliénant quand la technique ne consiste plus en un simple emploi d’outils, mais en un travail qui s’accomplit aux rythmes et aux cadences des machines, comme le veut l’industrie actuelle, qui en voulant maximiser ses profits, emploie des hommes et des femmes dans des usines pour n’effectuer qu’un seul et même mouvement toute la journée. Ces individus ne sont formés qu’à une seule et unique tâche qui ne nécessite au final aucune faculté intellectuelle et réduit ces individus même à de simples machines et ne leur permet pas de s’accomplir en tant qu’être pensant. Or, si l’homme ne reconnaît plus dans son travail l’expression de ses compétences, c’est-à-dire de sa volonté et de son intelligence, alors il reste un étranger pour lui-même, et la technique à ce moment-là constitue un véritable danger.

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