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La conscience définit-elle l'Homme?

Dissertation : La conscience définit-elle l'Homme?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2021  •  Dissertation  •  7 008 Mots (29 Pages)  •  986 Vues

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                                   Thème n°1 : La Conscience

                                         La conscience définit-elle l’Homme ?

Conscience provient latin « cum scientia »= « avec science ».

Notion de conscience apparaît dans un grand nombre de mots de la langue Française :

- Avoir « bonne » ou « mauvaise » conscience (rien à se reprocher ou au contraire se sentir coupable).

-Agir consciencieusement= d’une manière appliquée.

- Au sein des États de droit républicains, « liberté de conscience »= droit de croire ou de ne pas croire.

- « Avoir conscience »= nous agissons en connaissance de cause, on se rend compte de ce que l’on fait. Au contraire, nous « perdons conscience »= contact avec les choses est rompu, évanouissement.

Conscience entendue comme capacité de jugement moral= conscience morale.

Conscience entendue comme capacité de connaissance = conscience psychologique.

  • La notion de « conscience » nous reconduit à la connaissance et à la morale= les deux dimensions, théorique et pratique, de l’existence humaine. Tout se passe donc comme si la conscience définissait ou caractérisait l’humanité.
  • Toutefois, question se pose de savoir si la conscience est capable de déterminer précisément, justement l’être humain. Homme n’est-il pas un être composé de matière , molécules, atomes, organisme de chair et de sang situé au sein du monde ? Résumer l’homme à sa conscience= promouvoir abusivement 1 de ses dimensions au détriment des autres. Si homme est conscient, peut être pas parce qu’il est humain mais parce qu’il est un être vivant= survivre et trouver moyens subsistance. Conscience n’apparaît plus comme le propre de l’homme mais le propre du vivant en général. Plus si évident que conscience caractérise l’Homme.

Ou bien la conscience caractérise l’homme en son double versant psychologique et moral Vs la conscience ne suffit pas à définir l’homme puisque ne se réduit pas à sa conscience et pas légitime de rabattre toute conscience sur la conscience humaine.

I) La conscience caractérise l’homme.

a. La conscience distingue l’homme des êtres inanimés.

« Cours d’esthétique » de Hegel :

  • Distinction entre « être » et «être pour soi » : distingue les « choses naturelles », de l’homme. Chose naturelle= être soumis aux lois de la nature, êtres composés de matière par distinction aux choses immatérielles (ex. Idées). Constitué de matière, Homme= chose naturelle, il « est » présent dans le monde. Homme aussi un esprit, il est pour lui-même= prend connaissance de lui-même.
  • « Être pour soi »= spécificité humaine, conscience de soi. On distingue conscience morale vs conscience psychologique (comportant conscience « immédiate »= conscience des choses dans le monde et de nos idées, et conscience « réfléchie »= aptitude à revenir sur ce qu’on pense ou fait). Pr Hegel distinction pertinente= celle entre la connaissance des choses naturelles et la connaissance de notre esprit : « réflexivité »= prendre connaissance de l’esprit qu’on est, par différence avec les choses naturelles.
  • Thèse de Hegel : homme dominé par quête de lui-même, cherche qui il est. Le « pour soi »= esprit humain revient sur lui-même pour se connaître. Deux façons pour l’esprit de faire retour sur lui : - théorique   (revenir sur ce qu’on pense et fait).

                            - pratique   (capacité transformer nature visible et pouvoir se rapporter à partir de cette transformation, à l’esprit transformateur alors invisible et inaperçu) => c’est pour se connaître aussi que l’homme fait de l’art. Modifier choses naturelles afin de saisir l’esprit capable de modifier nature.

b. La conscience déploie pleinement ses pouvoirs avec l’homme.

Si conscience définit l’homme, c’est en raison du fait que homme pousse au plus loin ses pouvoirs de connaissance et jugement moral. C’est chez l’homme que savoir et science trouvent leur degré de réalisation le + abouti. Être humain= être connaissant par excellence.

Connaît le monde : perception, ses sens, théories, expérimentations scientifiques… S’interroge sur objets impalpables (Dieu, âme…).

Se connaît : sait qu’il existe, se questionne sur son identité, prend connaissance de ses pensées, perceptions et actions…

Homme être moral par excellence : imposer des limites, respect règles. Troublé par opposition désirs et devoirs, confronté à « cas de conscience »= dilemmes qui engagent ses multiples convictions et qui révèlent leur incompatibilité.

Pièce Antigone de Sophocle= Antigone doit choisir : enterrer son frère et braver interdit de son oncle roi Créon ou respecter loi et laisser frère sans funéraille.

c. Homme est une conscience.

Franchir un pas de plus et considérer conscience non plus comme ce qu’on a, mais comme ce qu’on est, non plus comme un pw de connaître et juger, mais comme la nature de l’Homme. Contrairement apparences, Homme pas fondamentalement un être vivant, ni fragment de matière pourvu âme, mais une chose qui pense, un esprit ou conscience.

« Méditations métaphysiques » de Descartes. Cherche à établir connaissances indubitables, résistant au doute. Il va :

- vider esprit de toutes anciennes croyances (croyance en existence du monde extérieur et corps et vérité propositions mathématiques)

- première certitude : aussi longtemps que je doute, j’existe car pour douter il est nécessaire d’exister =>il est certain que je suis, Descartes se demande ce que je suis= reprend ses anciennes opinions => je suis une conscience.

  • Avant mise en doute de toutes ses croyances, tt ce qu’il tenait pour vrai, Descartes se concevait = être constitué d’un corps (ce qui fait de l’homme une matière étendue ds le monde) + âme (permet à l’homme accomplir « actions » ds le monde : nourrir, déplacer, percevoir, réfléchir).
  • L’« âme » selon Descartes : pr lui, « âme » pas synonyme de « esprit » (=principe de la pensée) => prend le soin à la fin du texte d’appeler ce principe de la pensée « un esprit, un entendement, ou une raison » et non l’âme. Même vision qu’Aristote= âme principe commun à tous les vivants, leur permet de réaliser fonctions assurant survie= nutrition, reproduction, perception, déplacement, pensée. Plantes= âme végétative : se nourrissent, se reproduisent et perçoivent. Animaux= âme motrice : âme végétative+ se déplacent. Hommes= âme motrice : se nourrissent, se reproduisent, perçoivent, se déplacent et pensent=> esprit ne serait donc qu’une partie âme intellective de l’homme. Pr Descartes, il est l’homme même.
  • L’homme ne peut posséder un corps : 1ère méditation, Descartes remet en doute existence monde extérieur donc de son corps en exagérant portée des illusions des sens et de nos rêves : nos sens nous donneraient accès qu’à des apparences illusoires, vie comme un long rêve ? Au moment où il se pose la question de savoir qui il est, ne peut faire entrer ds la définition de l’homme la possession d’un corps. Seule subsiste la condition du doute, à savoir la pensée ; pr douter de tt, il faut exister, mais surtout penser, puisque doute= acte de la pensée. Je suis donc une chose qui pense.

  • Démarche de définition de l’homme entreprise par Descartes : discutable=> passe immédiatement de la certitude « que je suis » à la question de savoir « ce que je suis ». Se poser la question de l’essence de l’homme à un moment où l’existence du monde extérieur est mise en doute= précipité. Descartes aurait dû attendre la fin des Méditations métaphysiques pour se questionner sur l’essence de l’homme : or il fait passer la définition provisoire de l’homme « une chose qui pense » pour la définition définitive.

=> conscience semble bien définir l’être humain. Homme « a » une conscience du monde et de lui-même mais + encore il « est » une conscience. La conscience constitue l’essence de l’homme. Affirmer que l’homme est une conscience= ramener du côté des accidents le fait qu’il est un organisme vivant et possède un corps.

Tout porte à croire que la conscience s’impose comme la définition adéquate de l’homme ; elle apparaît comme fondement de la grandeur et de la supériorité de l’espèce humaine. Cpdt, cette reconduction de l’humanité à la conscience= 2 types de problèmes :

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