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L'ennui

Dissertation : L'ennui. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2021  •  Dissertation  •  2 070 Mots (9 Pages)  •  1 109 Vues

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Il semblerait que l’ennui en tant que tel aurait plusieurs sens. Avant d’expliquer les plusieurs sens qui peuvent être attribués à l’ennui, il est important de rappeler que ce sentiment semble pouvoir apparaître chez toute personne et chez tous les âges. Il se trouve que l’homme peut s’ennuyer lorsqu’il ne trouve de plaisir à rien, que le temps ne passe pas ou ne passe plus, et qu’il cherche alors à se désennuyer, à se divertir. C’est tout à fait le cas de l’enfant lorsqu’il s’ennui et qu’il cherche à faire du bruit, à jouer, à se distraire. L’ennui prend également un sens dans des situations plus concrètes comme par exemple au travail lorsque nous avons des tâches fastidieuses et répétitives, on parle alors de quelque chose qui nous ennui, ce n’est plus seulement le temps mais plutôt un ennui engendré par une situation qui ne change pas et qui reste monotone. L’ennui semble alors être quelque chose d’extérieur qui nous engendre un sentiment péjoratif dans notre intérieur. Puis, l’ennui apparaît également comme un sentiment plus profond et parfois même existentiel lorsqu’il est énoncé à la première personne. « Je m’ennui » dit-on. À ce moment là, l’ennui touche absolument tout le monde, le pauvre, le bourgeois, l’enfant, le vieux, tout homme dans des moments ou l’action est devenue si habituelle et que l’on désire alors autre chose puisque nous sommes dans un malaise présent et que nous rêvons d’un ailleurs. On parle alors d’un ennui angoissant, destructeur voir fatal.

Nous pourrions nous demander pourquoi l’ennui est associé au mal, à un état d’âme épuisé ? Devrait-on alors l’assumer ou plutôt le rejeter ? L’ennui n’est il pas profondément humain ? Il semble impossible de le chasser de nos vies lorsque l’humain est voué à l’ennui. Serait-ce alors une expérience permettant la remise en question ? Doit-on le considérer plutôt comme une révélation ? Que faire lorsque nous sommes face au temps et que nous n’arrivons plus à sortir de ce spleen ? Faut-il chercher à dépasser l’ennui ? Ou bien est-il attaché à notre condition et est donc irremediable ?

Nous verrons dans un premier temps que l’ennui est généralement considéré comme un sentiment dépourvu de sens auquel l’homme doit remédier en cherchant un ailleurs. Pourtant, l’ennui est une expérience essentielle pour l’homme, une experience de révélation et de prise de conscience. Enfin, il paraît donc nécessaire de dépasser cette experience pour atteindre une responsabilité d’être libre qui peut assumer l’action, pleinement conscient de sa condition.

Premièrement, il parait évident d’associer l’ennui à une perte de temps, à une lassitude peut être, à laquelle nous devons trouver une solution pour être productifs.

En effet, l’ennui est souvent lié à une souffrance de part le sentiment qu’il engendre à l’intérieur de nous. Il est souvent décrit comme un vide, comme une incompréhension parfois. Cet ennui est engendré par une occupation inintéressante, ou simplement par le manque d’occupation. Lorsque quelqu’un se trouve face à une horloge et seul, il regarde le temps s’écouler devant lui sans rien faire comme si il s’agissait d’une paralyzation de la pensée. On n’arrive plus vraiment à réfléchir, à s’occuper. Cela devient alors non seulement une paralyzation de la pensée mais également de l’action puisque nous n’agissons plus. Dans ce cas là, on s’ennui car nous n’avons tout simplement rien à faire, car toutes ces occupations qui nous distrayaient ne marchent plus ou alors n’existent plus. Cependant, il est possible de s’ennuyer de quelque chose d’extérieure, de quelques chose qu’on doit subir et qu’on ne peux plus supporter. À ce moment là, l’ennui est un obstacle à quelque chose. Ainsi, ce sentiment est comme une sorte de lassitude morale qui nous envahit et qui annihile tout plaisir, qui fait perdre goût à toute chose, à tout souvenir, à tout moment qui autrefois représentait un plaisir.

Par conséquent, l’homme cherche parfois à s’imaginer dans un autre monde, à atteindre un ailleurs de part la monotonie de sa vie quotidienne. L’homme, dépassé par la répétition de ses tâches journalières cherche à atteindre la fin de cette souffrance en ayant recours à l’imagination. Il rêve d’un ailleurs ou sa vie prend sens, ou le plaisir de toute chose revient, ou le plaisir de vivre un moment donné revient. C’est le cas notamment d’Emma Bovary dans Mme Bovary de Flaubert, qui n’en pouvant plus de sa vie de couple qu’elle mène avec son compagnon qui ne la séduit pas, qui ne satisfait son désir d’un amour tel qu’elle a pu le lire auparavant dans la littérature romantique. Emma fantasme alors sur un amour passionné avec un homme intelligent et séduisant. C’est plus généralement le cas de certains poètes par exemple qui cherchent à tendre vers l’Idéal qui est un monde d’ordre, de sens, de beauté, un monde loin de la réalité. Ce qui est donc intéressant de remarquer c’est que l’esprit flotte dans une atmosphere dépourvue de sens et c’est alors qu’intervient le désir d’un ailleurs, le désir d’une fin à cet ennui qui cause notre souffrance.

Or, ce désir parfois infatigable mène à une frustration engendrée par le fait qu’on ne puisse changer à l’instant le présent et que l’on ne puisse vivre dans l’ailleurs de nos rêves. L’homme se sent à ce moment là impuissant voir peut être même lâche. Il culpabilise finalement sur quelque chose que lui même subit. C’est alors là que l’ennui laisse place à un mal-être sans fin et qui plonge l’homme dans la faiblesse. L’un des exemples les plus pertinents pour illustrer ces propos est le Spleen auquel Baudelaire dédie son recueil Les Fleurs du Mal. Selon lui, le spleen désigne un mal qui envahit le monde, qui empêche l’homme de vivre, de s’élever. D’ailleurs, les religions expliquent cela par une faiblesse de la volonté qui nous fait perdre tout désir y compris celui d’être au plus près de Dieu. Mais alors un monde où l’on perd le désir d’être au plus près de Dieu est finalement un monde sans Dieu, ce qui est un mal réel pour les religions. Donc, le dégoût de toute chose, de la vie, auquel s’ajoute un désir d’un ailleurs qui n’est pas atteignable à l’instant présent, plonge l’homme dans un malêtre existentiel, dans une atmosphère sombre sans issue.

Ainsi, l’ennui

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