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L'Etat juste est-il nécessairement juste?

Fiche de lecture : L'Etat juste est-il nécessairement juste?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2018  •  Fiche de lecture  •  6 779 Mots (28 Pages)  •  870 Vues

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Sujet: L’Etat juste est-il nécessairement juste ? 

Longtemps, le pouvoir fut perçu comme étant une institution de droit divin donc justifiant par cette voix le pouvoir absolu du monarque. De manière progressive et grâce à des révolutions toujours plus poignantes, l’Homme commença au fil des siècles à considérer qu’un Etat juste était un Etat qui exprimait la volonté générale, prenant en compte la voix du peuple, l’unifiant afin de le régir de la meilleure forme qui soit. De ce point de vue l’Etat peut être qualifié comme étant le prolongement de la volonté des citoyens.

En effet, le terme État est dérivé du latin status, qui signifie au sens large « manière d’être », l’état désigne à partir de la fin du XlVéme siècle, un groupement humain qui est soumis à la même autorité. Il désigne ensuite, avec une majuscule, la puissance souveraine exerçant une autorité politique sur un peuple et un territoire. A partir du XVlléme siècle, l’État peut renvoyer à une forme de gouvernement, ce que nous appellerions aujourd’hui un régime politique. La plupart des sociétés contemporaines cherchent à établir un lien solide entre État et justice d’où le terme Etat juste.
Nous pouvons donc considérer que la justice a été, historiquement, la première fonction de l’Etat, ce lien apparaît comme étant consubstantiel car en effet la justice est créée pour et par les Hommes, elle est un outil censé maintenir une certaine harmonie au sein des peuples, une certaine légitimité et par la même occasion assurer la survie des populations par des droits mais aussi des devoirs. En outre, la justice protège les hommes les uns des autres. 
Le terme français justice est d’ailleurs issu du latin jus, qui signifie « droit », et plus directement de justitia, qui désigne la conformité au droit à des règles morales. On trouve donc déjà ici l’ambiguïté entre norme juridique et norme morales. La justice nous apparaît comme étant une vertu, elle concerne le comportement et l’état d’esprit des hommes. Cela signifie qu’être juste peut être une propriété de l’homme lui même, et pas seulement des lois ou des institutions. Selon les penseurs antiques, la vertu est l’excellence de l’Homme, ce vers quoi il doit tendre pour accomplir parfaitement sa fonction et sa nature d’être humain. L’étymologie du terme démocratie fait en théorie et par définition de ce système politique un État juste car celui-ci serait contrôlé par le peuple et s’adapterait donc à ses revendications, ainsi il se révèlerait être le meilleur système politique de par la justice théorique qu’il émane. Néanmoins, la démocratie étant basée sur des élections libres et des suffrages ne peut convenir à l’ensemble du peuple, chaque humain tend à désirer des règles différentes pour en tirer un certain profit, et ce sont les pourcentages les plus hauts qui l’emportent, une certaine négligence s’établit dès lors car une minorité de populations ne se verra pas satisfaite. 
Le terme démocratie est de nos jours associé à la souveraineté du peuple, cette liaison s’explique étymologiquement. Du grec démokratia, nous pouvons observer deux termes forts composant ce mot: dêmos qui se rapporte au peuple et krâtos au pouvoir.
La démocratie serait donc bel et bien un pouvoir instituer par le peuple et pour le peuple.
Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur la nature subjective de la justice qui peut être caractérisée comme une disposition de l’âme. Un Etat juste n’est-il pas seulement un idéal vers lequel tendent la plupart de nos sociétés ? En outre peut-il réellement exister un Etat juste ? Un Etat juste ne limite-t-il pas l’exaltation de la vie ? N’est-il pas une revendication et une arme des plus faibles ? Un Etat reposant sur d’autre régimes politiques n’étant pas des démocraties peut il faire preuve de justesse ? La démocratie ne s’heurte-t-elle pas à la diversité des revendications de chacun? l’Etat est il un instrument de liberté ou de domination ? L’Etat juste est il nécessairement démocratique ? L’homme étant imparfait peut il tendre à un régime politique idéal et juste ? La démocratie est elle un modèle de vie heureuse ? La réalité humaine permet-elle un système politique parfait ? La démocratie n’est elle qu’une fiction ? 
Autant de questionnement qui formeront le corps de notre dissertation, dans un premier temps nous aborderons la démocratie un système politique gorgée de vertu puis les limites et faiblesses d'une utopie humaine et enfin le dépassement des idées fixes et l’affirmation de l'humanité.



l. La démocratie: un système politique gorgée de vertu

La démocratie un engagement de l’Homme dans de grandes valeurs

La question du meilleur régime politique continue, de nos jours, à enrichir les débats. La notion de démocratie n’est pas liée aux sociétés modernes car en effet son origine remonterait à la Grèce antique « le berceau de la démocratie ». La démocratie a tout de même évolué en effet une différence notable peut-être soulignée entre les idéaux démocratiques propres à la Grèce antiques et ceux rythmant notre société moderne. Aristote est l’un des philosophes qui revient de manière récurrente sur la notion de démocratie. 
Ce régime politique contient selon lui deux grands fondements : l'un est l'égalité des citoyens, et l'autre est la liberté. Cette dualité apparaît aussi dans son découpage de la société, rangé en deux classes, c’est-à-dire les pauvres et les plus fortunés. 
De plus elle fait de la notion de justice un élément central, en effet la justice définit un comportement correct via l’institution de lois mais aussi de coutumes, elle est associée à une justice judiciaire qui établit des sanctions. En ce sens, la justice est un pouvoir, ce pouvoir évalue les lois elles mêmes car elles doivent se conformer à une justice plus haute c’est-à-dire morale, d’où la naissance de la légitimité. Soulignons qu’il peut y avoir des tensions, voire des contradictions entre ces types de justice, car ce pouvoir est une réalité plus riche et ambiguë que le droit.
Le philosophe de l’antiquité caractérise l’Homme comme étant un « animal politique », sa sociabilité est donc une chose innée. Comprendre l’Homme c’est le comprendre dans son rapport aux autres, c’est lui donner une place privilégiée dans la société, c’est donc faire de lui un être actif dans la vie de la cité, un être incorporé dans une masse politique.
Aristote considère que « l’Homme est un animal politique » en effet, grâce au langage l’Homme est apte à échanger des avis politiques, il est déclencheur de débats qui tendent à améliorer la vie des citoyens

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