Classique cas

« Classique » :

        Intro :

        Comme l’a dit Alain VIALA : « La critique et l’histoire littéraire et artistique, ou l’histoire tout court, sont friandes de mots, qu’elles inventent ou réinventent, en les tirant d’un autre contexte. Parmi tant qu’elles ont ainsi dévoré, il en est un qui, retournant de là vers les emplois de l’usage commun, y a connu une expansion inégalée : classique ».

Il faut noter alors que le classique peut avoir de multiples connotations. En effet, comme le montre Viala dans cette citation, il y eut une véritable banalisation de ce mot. Il peut être alors utile, voire nécessaire, de ré-définir ce qui est considéré comme classique dans le monde moderne.

-Dans quelle mesure peut-on définir le classique, et le concilier ainsi avec la modernité ?

1. Qu’est ce que le classique ? Une démocratisation du mot :

Musique classique, lettres classiques, danse classique, coupe d’un vêtement classique ; on peut également parler de Coca-Cola classique, ou même dans la publicité pour des vins de moyenne qualité à travers : « osez les classiques ». On le voit bien, l’emploi du mot « classique » s’est réellement démocratisé, voire même banalisé.

En effet, le classique touche à beaucoup de domaines.

Pour ce qui concerne le domaine de l’art, on le considère comme la période de la Grèce Antique. Ainsi, dans la littérature, L’iliade d’Homère, est considéré comme un récit classique dans la mesure où l’auteur est issu de la culture antique. Il y raconte le mythe d’Ulysse et donc invoque des valeurs représentées par ce personnage qui sont encore de nos jours étudiées dans les lycées. Cela prouve bien que ce récit a accédé au stade de classique, grâce à la période qu’il représente.

De plus, le classique est aussi l’ensemble des œuvres ou des auteurs relevant du classicisme, un mouvement littéraire et artistique européen du xviie siècle, en recherche de sobriété et d’équilibre. On peut noter l’exemple du château de Vaux-le-Vicompte, se situant à Maincy, et étant l’épitomé du classicisme architectural, à travers sa structure épurée et droite.

Enfin, le classique correspond à un auteur ou une œuvre considéré comme digne d'être un modèle pour les autres artistes. C’est alors ce qui désigne un idéal. Cet idéal suivant cependant des règles et étant codifié, comme le prouve l’exemple du théâtre classique suivant les 3 principes : celui de vraisemblance, de bienséance et de triple unité.

Cependant, ce mot de nos jours, est rentré dans le langage courant, et met l’accent sur quelque chose de banal.

1. Rapport classique – modernité : le classique dans un monde moderne :

Cette banalité du mot classique témoigne aussi à son tour du lien et du rapport qu’il existe entre modernité et classique. En effet, de nos jours, le mot classique est utilisé avec de multiples usages, et certaines fois pas vraiment adaptées. Mais, une question me vient en tête : que considère-t-on dans le monde moderne comme classique ? Et quelle est la place du classique dans la modernité ?

        Les usages veulent qu’on définit le classique comme ce qui n’est pas moderne, voire ce qui précède le moderne.

        Ainsi, le classique permet aussi d’influencer ce qui est moderne. Comme, le classique appartient à une tradition, par opposition à ce qui est marginal, nouveau ou moderne, il peut fonder le moderne. Ainsi, on ne peut pas dire que ce qui est classique est ce qui est vétuste, puisque quelque chose d’actuel peut être considéré comme classique SSI il interagit avec le passé et adopte l’ensemble des règles définies par celui-ci. Donc, comme l’a dit Louis Marin, c’est peut être une « modernité classique », qui régit le lien entre classique et modernité.

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