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Art et travail

Dissertation : Art et travail. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 609 Mots (7 Pages)  •  831 Vues

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Dissertation

Samuel Roy

Se poser la question si l’art est un travail vient à s’interroger sur la relation entre art et travail. Autrement dit, qu’est ce qui fait de l’art art ? Etymologiquement, art et travaille ne sont pas différent. Art provient du mot ars en latin traduit du mot grec technè, il désigne le « savoir-faire » de l’artisan, la maitrise de la technique. Terme qui tend à être réservé aujourd’hui à la création artistique. Ainsi, art et travail sont lie à l’habilité humaine de transformer la matière naturelle. Pourtant, il est évident qu’art ne soit pas seulement travail. Effectivement, le terme d’art ne désigne pas ici l’ensemble des productions humaines mais, plus spécifiquement, les beaux-arts, c’est-à-dire l’ensemble des arts qui ont pour objet de représenter le beau et dans lesquelles s’exprime une sensibilité singulière. A partir de la subjectivité de l’auteur, on peut opposer l’artiste qui créé en toute liberté et l’ouvrier, qui n’est pas maitre de sa création. Qui décide de ce qui est produit artistique et ce qui est œuvre d’art ? Nous verrons dans un premier temps la distinction entre artisan et artiste, en second temps nous analyserons ce qui différencie une œuvre d’art d’un produit artistique.  

En premier lieu, ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècles que le terme d’art a été réduit à la signification que nous lui portons aujourd’hui. Il avait jusqu’à la servi à designer toute activité humaine ayant pour but de produire des objets. Par exemple, nous considérons Michel-Ange comme étant un artiste alors qu’au XVI il était considéré comme un artisan. En ce sens, l’art s’oppose à la nature, qui est l’ensemble de tout ce qui se fait sans que l’homme n’ait à intervenir. L’artisan a pour but de produire des objets d’usage et c’est l’usage qu’on va faire objet qui détermine ses caractéristiques, et donc de la façon dont on va le fabriquer. L’artiste quand a lui, ne vise pas l’utile mais le beau. Si l’habilité technique est la limite supérieure de l’art de l’artisan, elle est la limite inferieur des beaux-arts. Alors que l’on s’attend qu’un objet courant, de consumation soit bien conçu et réalise de façon à être de bon usage, on n’attend pas simplement d’un tableau qu’il soit bien peint, mais, au contraire, qu’il éveille en nous un sentiment de beau. Autrement dit, un sentiment esthétique. Kant insiste sur le fondement de la subjectivité du jugement esthétique et sa superficie. Kant définit donc le beau comment étant ce qui « plait universellement sans concept ».

Contrairement à l’artisan, l’artiste est maitre de son œuvre. C’est la différence entre un artisan de sac de luxe et Picasso. L’artisan de sac vise la consommation de ses produits de luxe. C’est-à-dire qu’il fabrique des produits, et une fois ceux-ci vendus, il n’a plus de droit envers les produits, il ne les possède plus. Ils appartiennent à l’acheteur, le consommateur. Picasso, lui, créer ses œuvres et peut les vendre mais il est reste maitre, l’artiste garde des droits sur son œuvre (droits d’auteurs, droit moral…). Un individu qui copie une pièce d’art sans l’avoir créé, est considéré comme un plagiaire, c’est l’appropriation d’une œuvre. Un consommateur peut détruire, copier l’objet qu’il a acheté à l’artisan. Ainsi, le marché joue un rôle dans la définition d’un produit artistique et d’une œuvre d’art. Par exemple, « Fontaine », un ready-made de l’artiste français Marcel Duchamp exposé en 1917 au Salon des Artistes Indépendants, représente un urinoir en porcelaine renversé signé du nom du fabricant de l’objet.  L’objet déclenche alors un scandale. Duchamp ne révèle pas qu’il est l’auteur de cette œuvre. En final, elle n’est pas présentée lors de l’exposition et Duchamp démissionne de la Société des Artistes Indépendants. Duchamp, défendant l’urinoir signé d’un pseudonyme, déclarera : « Le fait que M. Mutt ait modelé ou non la Fontaine de ses mains n’a aucune importance. Il l’a choisie. Il a pris un article courant de la vie et fait disparaître sa signification utilitaire sous un nouveau titre. De ce point de vue, il lui a donné un sens nouveau ». Ainsi, l’art attribuerait à l’artiste un statut différent que l’ouvrier, qui n’a pas de maitrise sur sa production. Comme les graphitis de Bansky qui ne peuvent pas être effacés, car il est reconnu par l’état et c’est graphiti sont considérés comme patrimoine artistique. L’artiste est libre tant que la loi l’autorise. Il semblerait donc que l'art relève plus du jeu que du travail. Il doit être distingué du métier, de même que l'artiste doit l'être de l'artisan. Dès lors, si l'art fait partie de l'activité productrice, il est une activité de production « libre » mue par aucun intérêt. Le travail, lui, est une activité de production contrainte et mue par l'utilité, la survie même. C’est ici que Kant distingue deux savoir-faire : le savoir-faire mercantile lié à une activité en soi désagréable, imposée, et rémunérée, le travail, et le savoir-faire libéral, une activité en soi agréable, libre comme le jeu, les beaux-arts. Ainsi nous nous demandons quelle est la différence entre ce qui est considéré comme œuvre artistique et ce qui produit artistique. Peut-on vraiment considérer le travail comme aliénation ? Si c’est vrai pour le travail à la chaîne, est-ce bien vrai d’autres formes de travail ?

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