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Analyse d'une conférence de Daniel Mercier sur le droit des femmes

Commentaire de texte : Analyse d'une conférence de Daniel Mercier sur le droit des femmes. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  5 043 Mots (21 Pages)  •  442 Vues

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1- La différence entre égalité des droits et égalités réelle est établie en 1792 dans l’œuvre cinq mémoires sur l’instruction publique de Condorcet. Le philosophe explique alors :« Les lois prononcent l’égalité dans les droits, les institutions pour l’instruction publique peuvent seules rendre cette égalité réelle». Il est important de distinguer égalité des droits et égalité réelle dans le sens ou l’égalité des droits se caractérise par l’égalité devant la loi de tous les êtres humains sans aucunes discriminations. L’égalité réelle est, l’égalité telle qu’elle est vécue et mise en œuvre dans la société de manière pratique. Daniel Mercier vient mettre en avant la différence entre ces deux égalités. En effet, d’un point de vue historique, cela fait maintenant plusieurs années que l’égalité des droits est acquise. Le texte nous dit que les femmes des années 1970 ont énormément lutté pour leurs droits et celle-ci a engendré plusieurs lois qui visent à abolir les discriminations comme la loi du 4 juin de 1970 pour l’autorité parentale conjointe ou la loi du 22 décembre 1972 pour l’égalité de rémunération. Dans la loi et dans la constitution, homme et femme sont égaux sans distinction de sexe. Hors, l’égalité réelle montre un évident retard sur l’égalité des droits. La loi n’empêche pas les inégalités et de nombreuses différences liées au genre persistent. Le philosophe nous donne plusieurs exemples afin de nous montrer qu’aujourd’hui encore, les femmes souffrent de nombreuses inégalités, elles peuvent être dans la vie professionnelle (inégalité des salaires, difficultés pour les femmes à atteindre certains postes à cause de la pression sociale, présence du plafond de verre qui bloque les femmes dans l’avancé de leur carrière, …), elles sont aussi présentes dans la vie domestique, les femmes sont beaucoup plus victimes de violence surtout de violences conjugales que les hommes et dans la vie politique (les femmes sont écartés du pouvoir politique et particulièrement en France, elles sont largement minoritaires dans la représentation politique nationale). Ainsi, il est important de distinguer égalité des droits et égalité réelle car bien qu’en théorie et face à la loi homme et femmes soient égaux, ce n’est pas encore le cas d’un point de vue pratique dans notre société, de nombreuses inégalités persistent, celle-ci peuvent être sociale, professionnelles voir politiques. Ne pas faire la différence entre les deux notions revient donc à passer sous silence les discriminations présente dans la société en se cachant derrière le fait que d’un point de vue théorique, l’égalité entre les genres est un acquis de notre société.

2-La phrase tiré du deuxième sexe de Simone de Beauvoir qui définit un premier mouvement féminisme du XXème siècle est «on ne naît pas femme on le devient». En disant cela, la philosophe affirme que l’inégalité entre les genres est une construction social et non naturel. En effet, au départ, la femme est l’égal des hommes. C’est l’homme, parce qu’il produit l’idéologie, parce qu’il est dominant, qu’il renvoie la femme à sa différence pour en faire un être inférieur, un être biologique. Elle explique que c’est la nature féminine au sens biologique surtout représenté par la maternité qui serait la cause d’une « aliénation charnelle constante », d’une sorte d’obsession autour du corps féminin, ressentie dans l’érotisme comme dans la maternité. (Simone de Beauvoir explique d’ailleurs le phénomène l’oppression des femmes sur le modèle de la dialectique du maître et de l’esclave du philosophe Hegel. L’homme veut s’imposer en niant l’autre. Cependant, lorsqu’il est face à d’autres hommes, il se retrouve face à son égal. Il est alors contraint de trouver quelqu’un qui serait considéré comme naturellement et biologiquement inférieur. La femme devient alors dépendante de l’homme dans le sens ou elle est définit par la reconnaissance accordé par l’homme. Et comme les hommes représente la femme comme organe de reproduction et objet de désir, celle ci reste à ce niveau et ne peut évoluer. L’homme, pour exister a besoins d’un être qui lui est inférieur et cet être c’est la femme. Il faut donc que la femme sorte de son destin biologique pour s’élever.) Il y a eu deux vagues de féminismes dans le XXème siècle. La première s’étend de 1860 à 1945. C’est un féminisme qui se caractérise par le désir d’égalité dans tous les domaines. Les femmes adoptent alors des représentations associées au masculin. C’est un féminisme hanté par la honte du féminin, ainsi pour revendiquer l’égalité, les femmes se détachent de ce qui est considéré comme leur «féminité» pour se donner une allure caractérisée de «masculine». Simone de Beauvoir en disant cette phrase montre son désir de se détaché de ce qui est caractérisé comme la «nature féminine» et cela est l’une des caractéristiques de la première vague du féminisme en France. Il y a en elle un fort désir de valoriser la masculinité et la virilité. Pour elle l’idéal serait un genre universelle ou serait abolie les caractéristiques liées au genre. Dans le second féminismes qui débute autour de 1950, les femmes prônent leur différence et la priorité pour les femmes devient alors la maîtrise de leur corps fécond. La première vague féministe prône l’assimilation au sens ou les femmes adopteraient des représentations liées au masculin, c’est cela qui représente la phrase de Simone de Beauvoir, et au contraire, le deuxième féminisme prône un retour à la différence et valorise la maternité. Cependant, c’est une phrase paradoxale car elle reprends la description classique de la différence sexuelle sans la repenser. Elle embrasse l’idée selon laquelle le corps de la femme devient instrument et objet de désir en partie à cause de la maternité. La femme serait enfermée par sa nature qui est notamment caractérisé par sa fécondité et cette idée de l’enfantement comme un handicap naturel résulte d’une idéologie masculine dominatrice. La philosophe prône le féminisme et l’égalité mais admet en même temps que la femme est définit par des contraintes naturelles et historiques. Selon son raisonnement la nature les auraient destinés à un affaiblissement et à une certaine passivité. Elle ne repense pas la féminité, elle prône un rejet de celle-ci au profit des modèles masculins. Elle lutte pour le féminisme mais conserve une vision masculine de la maternité et de la femme. L’essentialisme est un courant philosophique selon lequel il existe des essences propres à chaque choses, à chaque être. Ainsi chaque «espèce» diffère des autres par essence. Le

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