Une gouvernance économique mondiale depuis le sommet du G6 en 1975

UNE GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS LE SOMMET DU G6 EN 1975

INTRO

A partir de 1971, les Etats-Unis abandonnent le système de Bretton-Woods qui garantissait la stabilité monétaire. Pour faire face à la crise économique et à l’endettement des pays provoqué par les 2 krachs pétroliers de 1973 et 1979, la libéralisation de l’économie est opérée. La gouvernance des « pays riches » instituée avec le G6 en 1975 rencontre des critiques. La chute de l’URSS en 1991 généralise l’économie de marché à l’ensemble de la planète et la libéralisation de l’économie se poursuit.

En 2007, la crise des Subprimes affirme la nécessité d’une nouvelle gouvernance mondiale qui est largement critiquée. Des réformes sont annoncées mais peu appliquées.

Gouvernance mondiale : la mise en place de règles internationale visant à encadrer la mondialisation par des acteurs qui ne se limitent pas aux Etats.

Comment a évolué la gouvernance économique mondiale depuis 1975 afin de répondre aux défis de la mondialisation et des crises financières ?

I/ Une gouvernance économique mondiale en mutation (1975-1991)

1. Une économie plus instable

1. La fin du système de Bretton Woods

La conférence de Bretton Woods, signée par 44 états dans la petite ville du New Hampshire du même nom, s’est déroulée en 1944. C’est une coopération interétatique dont le but est d’établir un système pour organiser la société internationale. Ainsi, le dollar devient une monnaie de référence, une monnaie mondiale et un nouvel ordre économique mondial est établi. Le système est inspiré par l’économiste John Maynard Keynes.

Les Etats participants vont contrôler des institutions : le FMI, la Banque Internationale, et le GATT (1947) : « Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce ». Ils mettent en place des instruments : l’étalon dollar (jusqu’en 1971), la fixité des taux de change, le libre-échange.

Dès la fin des années 60, les Etats-Unis connaissent des difficultés économiques et leur balance des paiements est de plus en plus déficitaire en raison de :

- La guerre froide (1947-1991) et la guerre du Vietnam (1955-1975) = augmentation des dépenses américaines

- Les FTN multiplient leurs IDE

- Les Etats partenaires des Etats-Unis ont de moins en moins confiance dans le dollar et l’échange contre de l’or

Afin d’éviter une diminution trop forte du stock d’or des Etats-Unis, Richard Nixon annonce en 1971 la fin de la convertibilité or / dollar, c’est-à-dire la fin de la gouvernance mondiale décidée à Bretton Woods. La valeur des monnaies devient fluctuante : l’offre et la demande des monnaies sur le marché international vont déterminer les prix

Les accords de Kingston en 1976 entérinent la mise en place des taux de change-flottants.

Les Etats-Unis profitent de ce système, suite à la fin de la convertibilité or / dollar, ils dévaluent leur monnaie = lui font perdre de sa valeur. Le dollar étant moins cher, ils peuvent s’endetter à moindre coût.

1. Les conséquences des chocs pétroliers

Les tensions au Proche-Orient ont pour conséquence 2 chocs pétroliers :

- En 1973, suite à la guerre du Kippour, les pays de l’OPEP décident d’augmenter le prix du pétrole pour les pays soutenant Israël.

-En 1979, seconde choc : suite à la révolution en Iran, les prix du pétrole connaissent une nouvelle flambée. L’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) augmente de 32 le prix du baril de pétrole, ce qui provoque une inflation et la hausse du taux de chômage.

Cette hausse des cours du pétrole entraîne une crise mondiale, qui va déstabiliser les pays occidentaux.  Elle va permettre aux pays exportateurs d’accumuler des ressources financières considérables : les NPIA connaissent une croissance industrielle spectaculaire ( les 4 dragons : Corée du Sud, Taiwan, Singapour, Hong Kong).

• Les pays industrialisés entrent dans la période des « Vingt piteuses » marquée par une forte inflation et un taux de chômage massif.  En effet, les fondements de la croissance pendant les 30 Glorieuses était un approvisionnement en énergie peu cher. Avec l’augmentation des cours du pétrole, les coûts de production augmentent et les pays industrialisés deviennent moins compétitifs.
• Les pays anciennement industrialisés : subissent les délocalisations fréquentes des entreprises pour des pays avec une main d’œuvre peu chère, par exemple les pays industrialisés asiatiques (NPIA).
• Les pays en développement :

- effondrement du prix des matières premières

- prêts à des organismes privés pour minimiser les effets de la crise

- endettements massifs surtout en Amérique latine. Ex : en 1982, le Mexique annonce son incapacité à rembourser sa dette et 14 autres pays en développement se déclarent en cessation de paiement. C’est le début de la question de l’endettement des pays du Sud.

1. Les débuts de la libéralisation de l’économie

Pour répondre à la crise économique, certains Etats, dont les précurseurs sont les Etats-Unis, sous la présidence de Ronald Reagan ainsi que la Grande-Bretagne dirigée par Margaret Thatcher, décident d’appliquer les idées néo-libérales de l’école de Chicago.

La politique économique évolue avec le recul de l’intervention de l’Etat dans l’économie (opposition à l’Etat Providence ou Welfare State (Keynes)) :

- dépenses publiques réduites et baisse drastique des prestations sociales

- entreprises publiques privatisées

- impôts qui diminuent pour les catégories les plus aisées

- marchés financiers dérégulés : financiarisation de l’économie. En effet, les flux financiers augmentent et sont de plus en plus déconnectés de l’économie réelle.

- les acteurs privés obtiennent un rôle toujours plus important (FTN, agences de notations…) et les banques centrales s’émancipent de la tutelle des Etats.

- la mondialisation en plein essor contribue aussi à limiter le rôle des Etats sur l’économie

Le néolibéralisme va se diffuser partout en Europe et dans de nombreux pays du Sud (pays industrialisés et pauvres par l’intermédiaire du FMI et du GATT qui appliquent le Consensus de Washington). Les pays en développement endettés obtiennent un rééchelonnement de leur dette + aides au développement.  Le FMI et la Banque mondiale conditionnent ces aides avec les Plans d’Ajustement Structurels (PAS) : des mesures drastiques de libéralisation de l’économie et de baisse des dépenses publiques.  

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