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Les mémoires de la seconde guerre mondiale et l'historien

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Par   •  8 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 237 Mots (9 Pages)  •  647 Vues

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Composition histoire l’historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale  

        Les mémoires constituent un moyen de communiquer le passé aux générations futures, qu’elles soient écrites, imagées, patrimoniales ou orales. Cependant, toutes les mémoires n’ont pas la même porté et le même message, elles peuvent être subjectives et sélectives, propre à chacun ou chaque groupe. Ils existent parfois des débats et tensions selon les différents groupes défendant tels ou telle mémoire. Mais elles conservent cependant un but commun : se souvenir du passé. Traverso définit les mémoires comme « un ensemble de souvenir intellectuel et de représentation collective du passé ». L’historien lui a pour but d’étudier l’Histoire avec une approche objective et global, il s’agit d’une opération intellectuelle sur le passé. L’histoire ayant pour vocation de restituer le passé, elle s’appuie sur une étude critique des sources et par un travail minutieux et complet. De cette façon, mémoires et histoire sont différents quant à leur relation avec le passé et leurs questionnements. Les mémoires veulent « sauver de l’oubli », transmettre les souvenirs, tandis que l’histoire veut comprendre et expliquer le passé.

        Le rôle de l’historien dans le souvenir du passé est primordial ainsi que celui des mémoires. Nous nous demandons donc quels rôles jouent les historiens dans la diffusion des mémoires de la seconde guerre mondiale depuis 1945 ?

        L’historien confronté à la mémoire immédiate : 1940-1960

Le mythe résistancialiste au lendemain de la guerre :

         Au lendemain de la seconde guerre mondiale (1939-1945), le pays est désunie et a besoin plus que jamais d’être ressouder. Afin de répondre à ce besoin d’unité, l’Etat français va identifier la nation aux hommes qui ont contribués à la réussite, à la résistance, aux combats contre l’occupant allemand.  Ainsi les différents partis politiques de l’époque, le PCF, SFIO ou le MRP par exemple, vont tous véhiculer l’image d’une France résistante représentée par le général de Gaulle qui a mené celle-ci depuis Londres. Le résistancialisme est donc l’assimilation de la résistance à l’ensemble de la population, cela consiste donc à minimiser l’implication de la France lors de la collaboration, réduit donc au second plan.

        Jusqu’en 1960, cette mémoire résistancialiste va être imposée par les Gaulliste et les communiste et va se manifester de différentes manières. Elle va d’abord ce manifester à travers des films comme « La Bataille du rail » de René Clément, qui montre les résistants comme nombreux, organisés et déterminé, ou « La Grande vadrouille » par Gérard Oury en 1966. Les résistants vont également être célébré avec des monuments et des mémoriaux comme le Mont Valérien où des milliers d’otages résistants ont été exécuté le 18 juin 1940, 20 ans après l’édification de ce mémorial à pour but de marquer le paysage par l’action des résistants.  

        En plus de ces monuments ou œuvres dédiés à ceux qui auraient sauvé la France, l’Etat va également organiser des cérémonies comme en 1964 lors de transfert des cendres de Jean Moulin, résistant français mort en 1943, au panthéon. Lors de cette commémoration, Malraux fait l’éloge funèbre de se dernier en évoquant le sacrifice de la France résistante.

Oublier Vichy : les mémoires refoulées :

        Ce mythe résistancialiste constitue donc la plus grande partie des mémoires de l’après guerre. En effet, la collaboration de la France et le régime de Vichy sont passé sous silence et occulté de l’Histoire officiel, celle que l’on enseigne entre autre. En effet, dès le 9 aout 1944, le général de Gaulle annule les lois et décrets de l’Etat de Vichy par une ordonnance. Cela a donc pour but « d’effacer » le régime de Vichy. Il y a donc une volonté d’effacer Vichy, de le faire disparaître de l’histoire de France. Pour cela, il va également avoir lieu ce que l’on appelle « l’épuration » qui existe sous deux formes : l’épuration sauvage, qui provoque la mort de 9000 personnes dont un tiers par les résistants. Des femmes, accusées de "collaboration horizontale", sont rasées, il existe également l’épuration légal qui elle se manifeste par des procès, 160 00  vont être entrepris et 50 000 aboutissent a une condamnation dont 7000 peine capitale (seul 767 personnes sont réellement exécutées).

        Il va y avoir cependant en 1954 une tentative de réhabilitation par Robert Aron dans L’histoire de Vichy, cet historien défend que le régime de Vichy n’avait pas le choix  et qu’il s’agissait d’une résistance secrète, il défend la théorie du bouclier, que serait Vichy, et le glaive. Cependant, cette théorie va être rejetée puisque que le travail d’Aron s’appuie principalement sur les déclarations de Pétain.  

La concurrence des mémoires :

        Malgré la volonté d’union nationale, et le travail des mémoires sur cette réunification, il subsiste des divisions au sein de la France derrière ce mythe résistancialiste. En effet, il existe des tensions entre Gaulliste et communistes. Les communistes reprochent aux Gaulliste de posséder toutes la gloire résistante pour eux. Ils affirment que le parti communiste est celui des « 75 000 fusillés », alors que les historiens estiment a 30 000 le nombre de fusillés, il en s’agit donc pas d’une réalité historique. Cela a cependant un but puisque le parti communiste veut faire oublier le pacte germano soviétique de 1939, mais ils veulent également conserver leur portée auprès de la population dans un contexte de début de guerre froide. Quant à eux, les Gaullistes mettent en avant la résistance extérieure qui s’est organisé depuis Londres. Le général de Gaulle se pose comme le représentant  de la résistance. 

Les mémoires occultées, passées sous silence :

        En plus du régime de Vichy mise au second plan, certaines mémoires sont oubliées au lendemain du conflit. Les prisonniers de guerres entre autre vont être négligés par qu’ils symboliseraient la défaite en 1940. Il en est  de même pour les Juifs, leur retour des camps va être mal reçu et le peuple est peu réceptif à la Shoah. De plus, beaucoup d’entre eux restent très discrets au lendemain du conflit, il y a peu de survivant pour témoigner, seul 2 500 rescapés, et ils ne sont pas prêts à témoigner à cause du traumatisme laissé. Ils vont être confondus avec la mémoire de la déportation et la politique génocidaire est négligée. En 1948, deux statuts vont être accordé aux victimes, les « déportés et internés de la résistance » et les « déportés et internés politique » qui inclus les Juifs alors que les déportés politiques l’étaient pour leurs idées et que les Juifs le sont pour leur religion, croyance.  Les crimes subissent par d’autres minorités comme les homosexuels sont également passé sous silence.

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