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L'Historien et les Mémoires de la 2nde Guerre mondiale

Fiche : L'Historien et les Mémoires de la 2nde Guerre mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2017  •  Fiche  •  1 767 Mots (8 Pages)  •  1 027 Vues

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Histoire

Chapitre 1 : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale depuis 1945 en France

Introduction :

La 2GM constitue une période d’épreuves particulières pour la France. Le traumatisme de la défaite de 1940 et l’occupation allemande créent une situation tout à fait inouïe qui conduit certains à la collaboration ou à un engagement dans la résistance, et mène le plus grand nombre à se préoccuper surtout de sa propre survie. On peut l’étudier sous l’angle de l’histoire, et des mémoires, deux rapports différents au passé.

En effet, les mémoires sont subjectives, elles relèvent du vécu individuel ou collectif, mais pas seulement. Des personnes n’ayant pas connu la guerre en ont ainsi une mémoire également, forgée par l’école, le cinéma, les commémorations officielles, les historiens. De plus, toute mémoire est sélective et évolutive. Comme la mémoire individuelle, elle passe par des phases de refoulement et de mythification, de crise et de réveil, d’acceptation du passé.

L’Histoire, elle, repose au contraire sur la volonté de comprendre et de connaître un phénomène. Elle implique une démarche scientifique, intellectuelle, rationnelle et critique. Elle vise l’objectivité et s’appuie sur des sources écrites, orales ou matérielles.

Dès lors, dans quelles mesures l’historien contribue t-il à l’élaboration de la mémoire de la 2GM en France, temps particulièrement troublé, dans toute sa complexité ?

I/ Les mémoires des génocides                                                                                  I/La mise en place des mémoires officielles : 1945 à 1970

II/Les mémoires de la Resistance                                       OU                                 II/Vers de nouvelles historiographies de la mémoire depuis les années 1970

III/ Les mémoires de la collaboration                                                                        III/Le travail de l’historien, un travail de mémoire

Conclusion :

La mémoire de la SGM est donc bien très complexe. Elle est faite de mémoires individuelles et collectives, de mémoires croisées et antithétiques. Elle est à la fois celle des heures sombres où la France collabora à l’effort de guerre nazi et à la Shoah, et celle d’un combat pour la liberté aux côtés des Alliés ou dans la Resistance. Celle aussi de l’attentisme du plus grand nombre. L’historien contribue alors à créer à son tour une mémoire des évènements, et une histoire des mémoires. Il accomplie un « devoir d’histoire », et permet d’éviter les manipulations du passé. Il met ainsi en évidence les différentes phases par lesquelles passent les mémoires de la 2GM, soit mythification et refoulement, puis réveil et meilleure acceptation du passé, et explique pourquoi elle est un « passé qui ne passe pas », à l’instar de tout traumatisme historique comme la guerre d’Algérie ou du Rwanda.

MEMOIRE DES GENOCIDES

Mémoire

Facteurs influents sur la mémoire et le travail des historiens

L’historien acteur des moments mémoriels

1940-  1960

Phase d’oubli, de déni :

  • Place faible dans la mémoire de la Seconde Guerre mondiale
  • Mémoire des déportés juifs < Mémoire des déportés raciaux
  • 1 seul mémorial
  • Distinction entre les camps pas connus, peu de connaissance du génocide Tzigane

  • Survivants juifs minoritaires
  • Témoins peinent à dire l’indicible, refoulent leurs expérience, se sentent incompris
  • Société peu voir pas réceptive, pas à l’écoute
  • Archives inaccessibles aux historiens

1960-  1980

Phase de crise, changements

  • 1961 : Procès Eichmann, évènement cathartique de libération de la parole, médias à l’écoute des déportés = ère du témoin
  • 1964 : Imprescriptibilité du crime contre l’humanité
  • Réveil de la mémoire juive : associations des fils et filles de déportés de Klarsfeld

Recherche historique ↑ :

  • Distinction nette des types de camps
  • Exploitation des témoignages oraux = comité d’histoire de la 2GM

1980- Ajd

Phase d’acceptation du passé, meilleure compréhension :

  • Prépondérance mémorielle
  • A l’école : programmes, témoins, voyages scolaires
  • Edition historique
  • Mémoire officielle = loi condamnant le négationnisme
  • Nombreux mémoriaux
  • Processus européen et mondial = conseil européen puis ONU fixent au 27 janvier la commémoration de l’Holocauste (2004)

Le cinéma :

  • Shoah, Claude Lanzmann = 12 ans de tournage, donne son nom au génocide, travail d’historien 1985
  • La liste de Schindler 1994
  • Le pianiste 2002

La justice, nombreux procès :

  • 1987 Klaus Barbie condamné pour crime contre l’humanité
  • Hauts fonctionnaires vichystes

L’Histoire n’est pas figée :

  • Apparition du négationnisme dès l’après guerre, émergence dans les médias 1978

= mise en doute de la réalité du génocide et des chambres, refus de la réalité des faits *Faurisson

  • Historiens y répondent en rappelant leur méthode scientifique et affinent le bilan du génocide, précisent les faits

MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Mémoire

Facteurs influents sur la mémoire et le travail des historiens

L’historien acteur des moments mémoriels

1940 -1970

Phase de mythification, mémoire officielle :

  • Le résistancialisme héroïse les Français qui auraient massivement combattu/résisté
  • Films sur la R : la bataille du rail (cheminots, 1946), l’armée des ombres (1969)
  • Edition : livres de témoins
  • Ecole : concours de la R
  • Lieux : mont Valérien, village martyr d’Oradour, maquis, musées, cimetières, stations de métro

Mythe du résistant = consensus républicain → pacifier les Fr,  renvoyer image unifiante de la F à elle-même et à l’étranger « Pays vainqueur »

Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon.

Usage politique de la mémoire : identification des communistes/gaullistes à la R pour se légitimer, groupes porteurs de mémoires à travers associations de résistants liées

Guerre des mémoires :

DG, au pouvoir, accent sur R extérieure (FFL) et son rôle international : F= R = DG

Communistes accent sur R intérieure (FFI, FTP) : F=R=Maquis=PC, p « des fusillés »

Les historiens utilisent les témoignages des résistants mais ne peuvent pas toujours les croiser avec d’autres sources.

1970 -1980

Phase de crise, de changements

Déclin des 2 forces politiques porteuses du résistancialisme + Mort de DG 1970

Fin des tabous et des mythes grâce à :

  • 1972 : Affaire Touvier, fonctionnaire collabo gracié par Pompidou alors qu’il avait été condamné à mort en 1946
  • Films : Le chagrin et la pitié, Lacombe Lucien

Recherche historique ↑ :

  • 1979 : Ouverture des archives
  • Divisions de la R, comportement de la masse étudié = attentisme, maréchalisme

1980 - Ajd

Phase d’acceptation du passé, meilleure compréhension

Résistance minoritaire et complexe

  • Réalité numérique de la R : minorité
  • Variété des actes de R : du courrier à la cache d’opposants à Vichy ou de juifs
  • Mémoire officielle célèbre les R : journée nationale fixée en 2013

Regard plus complexe du cinéma :

  • résistant héros  objet de moquerie « Papy fait de la Resistance » 1982
  • doute introduit quant à son engagement : « Un héros très discret » 1955
  • combattants coloniaux des troupes FFL : « Indigènes » 2006

Permanence des usages politiques de la R : personnage de Guy Moquet et de sa lettre utilisés par Sarkozy en 2007

L’historien montre la pluralité des R : femmes, juives, chrétiennes, de droite, apolitiques, étrangers, Justes, vichysso résistants (Mitterrand)

Etablit que R minoritaire a tenu grâce au silence de la masse populaire

Mémoires resurgissent par ses travaux : civils Normandie, victimes de la Libération

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