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L'Europe depuis 1945

Dissertation : L'Europe depuis 1945. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2017  •  Dissertation  •  2 678 Mots (11 Pages)  •  849 Vues

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                            L’EUROPE DEPUIS 1945

                                            L’Europe en construction de 1945 à 1989

Idée européenne ancienne (dès l’Antiquité) valorisée à l’époque moderne (humanisme puis Lumières cf Kant) et contemporaine (Napoléon 1er et V. Hugo). Mais c’est le XXème siècle et ses guerres fratricides qui vont placer le continent européen entre utopies et cauchemars. Le comte Coudenhove Kalergi (tchèque né à Tokyo, citoyen franco-autrichien) publie son manifeste Paneurope en 1923 ; Aristide Briand en  1929 à la SDN propose un lien fédéral européen, tout comme le lorrain Jean  de Pange. Winston Churchill dès octobre 1942 reconnaît la nécessité de futurs Etats-Unis d’Europe, idée qu’il reprend dans son discours de Zurich en septembre 1946 : cette Europe doit s’articuler autour de l’axe franco-allemand et respecter la souveraineté des États.

I. Des débuts difficiles (1945-1969)

  1. De l'Europe atlantique aux premières tentatives européennes (1945-1955)

1.L'Europe occidentale, fille de la 2ème guerre mondiale et de la guerre froide

a)La situation de l’Europe en 1945 est catastrophique : vainqueurs et vaincus sont ruinés et ne sont plus de grandes puissances contrairement à 1939. La guerre a porté à son paroxysme les haines destructrices ; c’est pourquoi se créent plusieurs organisations pan-européennes après 1945 qui entendent éviter une nouvelle guerre civile européenne (cf Congrès de la Haye pour une Europe unie en mai 1948 qui rassemble 800 personnalités représentant 19 pays).  La guerre a aussi  favorisé l’émergence des É-U et de l’URSS, qui occupent militairement l’essentiel de l’espace européen en 1945 ; la puissance soviétique en profitant pour «imposer son système politique, économique et social» (lettre de Staline à Tito) à l’Est  de l’Europe.

b)C’est le début de la guerre froide, où l’Europe est l’enjeu stratégique majeur des 2 Grands. L’Europe espérée ne pourra inclure les États sous influence puis domination soviétique. Bien plus  elle doit être un rempart contre l’extension du communisme. Tel est le sens de la doctrine Truman (mars 1947) et du plan Marshall (juin 1947) qui prévoient même la création d’Etats-Unis d’Europe sur le modèle américain, bien sûr. Pour cela une aide financière massive (13 Mds de $) est accordée aux pays de l’ouest de l’Europe (même si le plan Marshall était proposé à l’ensemble des pays européens) qui doivent coopérer ensemble dans le cadre de l’OECE (Organisation Européenne de Coopération Économique) crée en avril 1948. Les 16 pays membres s’associent et  s’organisent pour définir leurs besoins, se répartir l’aide américaine et libérer leurs échanges internes (d’où la création de l’Union Européenne des Paiements en septembre 1950).

c)Cette Europe atlantique qui ne peut assurer seule sa défense devient diplomatique (Pacte atlantique d’avril 1949) puis militaire (OTAN  en 1951).

2.Les débuts d'une Europe européenne

a) La création du Conseil de l’Europe par 10 pays le 5 mai 1949, dans le prolongement du congrès de la Haye, manifeste une volonté européenne. Son Assemblée parlementaire consultative (qui siège à Strasbourg) est désignée par les parlements nationaux. Disposant de moyens limités, le Conseil de l’Europe jouit d’une grande autorité morale : c’est lui qui promulgue la Convention Européenne des droits de l’homme le 4/11/1950.

b) La déclaration Schuman (9 mai 1950) : «programme génétique de l’Europe» (Y-T de Silguy). L’initiative de Robert Schuman, inspiré par Jean Monnet, répond à plusieurs nécessités : comment restaurer la puissance de l’Allemagne (fédérale) indispensable en cette période de guerre froide qui coupe l’Allemagne en 2 et met la RFA sur la ligne de front sans susciter un nouveau danger allemand ?  Comment résister  au danger soviétique ? Donc comment sauvegarder la paix face à l’ancien ennemi et face à l’actuel ?

La déclaration Schuman affiche des objectifs -LIMITÉS : contrôle commun de 2 produits (charbon et acier) par 2 pays (France et RFA) créant une «solidarité de production»      -MAIS SYMBOLIQUES : les 2 pays à la source des guerres européennes et les plus puissants d’Europe continentale, 2 produits à l’époque symboles de la puissance économique et militaire (guerre donc impossible) concernant les régions premières victimes des guerres franco-allemandes (Sarre, Ruhr, Lorraine, Nord) -DONC OUVERTS : à d’autres pays, d’autres produits, d’autres dimensions, politiques  (Schuman parle de fédération Européenne) voire diplomatiques («paix mondiale» et «développement du continent africain).

c) La création de la CECA (traité de Paris le 18 avril 1951). La France, la RFA, l’Italie et le BE(lgique)NE(derland)LUX(embourg) forment la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Celle-ci crée un marché commun du charbon et de l’acier, dirigé une Haute Autorité, organe indépendant (supranational) qui dispose de ressources financières indépendantes des États. Les échanges se libèrent entre pays membres et un tarif extérieur commun est adopté.

 

3.L'échec d'une Europe politique

a) La question du réarmement allemand. Les É-U qui ont poussé au rapprochement franco-allemand en matière économique affirment la nécessité d’une armée allemande en 1950 (cf guerre de Corée). Ce qui suscite inquiétudes en Europe, notamment en France et au R-U (1939-45 est loin d’être oublié).

René Pleven propose alors sur le modèle de la CECA une CED (Communauté Européenne de Défense)

b)La CED prévoit une organisation militaire supranationale donc une armée européenne où des contingents allemands seraient intégrés, donc mieux contrôlés. Le traité de Paris en 1952 signé par les six organise cette CED : création d’un Parlement européen et d’un conseil exécutif européen (dans un système démocratique les militaires obéissent aux civils, c’est à dire au pouvoir politique). Tous les pays ratifient le traité sauf la France où l’opinion est très divisée : refus de la supranationalité pour les gaullistes, refus d’une armée européenne pour le PCF qui y voit un obstacle à la puissance soviétique. Les députés rejettent le traité en août 1954. Ce qui n’empêche pas le réarmement de la RFA dans le cadre de l’OTAN (1954-55). Cet échec grave de la construction politique européenne conduit à des objectifs plus modestes, donc à une relance (conférence de Messine en juin 1955) économique du processus européen. Les crises diplomatiques de  1956 (Suez et Budapest) en renforcent la pertinence : être puissants ensemble, résister au communisme.

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