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Zone / Appolinaire

Fiche de lecture : Zone / Appolinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Janvier 2022  •  Fiche de lecture  •  2 206 Mots (9 Pages)  •  338 Vues

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Zone introduction

Apollinaire compose le recueil Alcools de 189 à 1913. Il présente deux caractéristiques essentielles : le goût pour le merveilleux et le renouveau de l’inspiration poétique. Sa rencontre avec Marie Laurencin coïncide avec la recherche d’une poésie nouvelle. Apollinaire décide en 1913 d’ouvrir Alcools avec Zone qu’il vient d’écrire, ce qui exprime son importance. Il place désormais son recueil sous le signe de la modernité et du cosmopolitisme caractéristique du début du XXè siècle et s’y met en scène pour évoquer la mort de l’homme moderne. Zone est le chef d’œuvre poétique d’Apollinaire écrit en vers libres sans ponctuation et dont il faut recomposer le rythme. Apollinaire est l’un des premiers du XXè siècle à célébrer la ville moderne avec Blaise Cendrars notamment. Dans ce poème long et important qui donne le ton révolutionnaire de tout le recueil, le poète se promène à travers Paris durant toute un journée et toute une nuit. Il est mélancolique suite à sa rupture avec Marie Laurencin, et fait la synthèse de son existence cherchant à mêler esprit antique et esprit moderne.

Zone désigne un terrain vague, moderne et circulaire, qui ressemble beaucoup au cœur du poète lui-même incertain de ses sentiments et de ses désirs, mais bien certains de son abandon. A l’origine, le poème s’intitulait Cri et si le poète a préféré Zone, c’est peut être parce que ce terme symbolique et plurivoque l’a séduit.

Zone est donc une promenade sentimentale qui prend la forme d’un manifeste de la modernité exprimée dans une poésie cubiste.

Au premier coup d’œil, on remarque que le poème se construit suivant une gradation. Les vers sont généralement assez longs. On peut noter enfin que le système des rimes ne respecte pas les règles traditionnelles.

Nous nous demanderons en quoi ce poème est un manifeste de la modernité.

Tout d’abord, on distingue, trois mouvement dans l’extrait du poème que nous allons étudier : Des vers 1 à 10 est abordé le refus du passé sauf de la religion catholique, des vers 11 à 14 la 1ère célébration de la modernité et finalement des vers 15 à 2ème célébration de la modernité, la grâce d’une rue industrielle.

1)le refus du passé

Le Vers débute par les mots « A la fin », ce qui constitue une début non traditionnel de poème. Cela crée un effet de surprise exprimant le manifeste de l’esprit nouveau.

Le poète utilise « tu », la 2è personne du singulier pour s’adresser à lui-même, le prosaïsme de cette tournure exprimer l’esprit moderne.

La lassitude d’Apollinaire se traduit par un recul et une nouvelle attitude.

Le temps utilisé est le présent d’énonciation.

Le poète est à la fois destinataire et émetteur du message que constitue le poème : présence d’une alternance entre le « tu » et le « je » pour désigner un effet de dédoublement du poète qui prend conscience de l’évolution du monde autour de lui.

Le mot « las » montre le 1er paradoxe du poème, car la célébration de la modernité se fait dans un mouvement de refus, exprimé par la lassitude.

« Ce monde ancien » renvoie à la civilisation du XIXème et peut être aussi à Marie Laurencin. Apollinaire cherche un art ouvert au monde moderne qui suive les évolutions des techniques et des sciences.

Le blanc typographique entre les deux premiers vers indique que le poète va d’une constatation à une description, qui sert d’illustration à la volonté exprimée dès le premier vers.

Au vers 2, le « ô » interjection lyrique montre le sens de l’invocation et de l’incantation du monde moderne. Apollinaire donne vie à l’inanimé, il l’humanise.

La Tour Eiffel cité dans ce vers est pour Apollinaire le symbole de l’art nouveau, fonctionne, géométrique mais aussi le symbole de redressement de la France après 1870.

« Bêle ce matin » se met en place dans une métaphore filée très suggestive où la Tour Eiffel triomphe dans sa verticalité et semble veiller sur les ponts qui « bêlent ce matin ». Le poète transpose ici la réalité en utilisant l’analogie. La Tour Eiffel avec sa silhouette vaguement féminine domine en effet la scène et la forme des ponts peut évoquer celle des moutons penchés sur leur pâturage.

Le Complément circonstanciel « ce matin » est suffisamment important pour être répété 6 fois. Dans le début du poème.

Le texte s’ouvre sur l’évocation de Paris matinal et l’on s’attend à ce qu’il suive la chronologie On peut voir dans la répétition du mot « matin » une insistance sur l’idée de renouveau dans une poésie tournée vers l’avenir et non plus vers « l’antiquité grecque et romaine » citée au vers 3

On Assiste au vers 3 à la réapparition du « tu » mais qui désigne cette fois-ci la Tour Eiffel, ce sont les blancs typographiques qui aident à passer d’un interlocuteur à l’autre tout en soulignant un double effet de rupture et de continuité. Refus de l’ancien temps qui renvoie eu vers et en partie refus d’une littérature encore tournée vers les grecques et les romains.

Au vers 4, insistance sur la marque de l’énonciation : « ici-même » et vocabulaire de la rélité moderne : « les automobiles ».

Apparition d’un nouveau paradoxe, affirmer les automobiles « anciennes ». C’est la façon pour Apollinaire d’exprimer qu’il n’accepte pas tout dans le progrès et préfère l’avion dont la silhouette est plus élégante et fait de l’homme un dieu dans le ciel.

On assiste aux vers 5 et 6 à un nouveau paradoxe : l’association antithétique de la religion chrétienne côtoyant l’automobile et « les hangars de porte-avion ».

La religion « seule restée toute neuve » exprime la certitude, s’opposant à « ont l’air » du vers 4 au sujet des automobiles.

On remarque un effet d’incantation avec le contre rejet associé à la répétition en début et en fin du même vers « la religion ». On remarque au même vers une métaphore de la religion qui par les mots « neuve » et « simple » qui l’associe à un mouvement ou une machine moderne comme le suggère la comparaison « comme les hangars ». On a également une idée d’intemporalité de la religion, définie par les trois adjectifs seule, neuve et simple.

La religion prend la figure d’une allégorie de

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