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V. Hugo - L'expiation | Analyse

Commentaire de texte : V. Hugo - L'expiation | Analyse. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  30 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  1 920 Mots (8 Pages)  •  9 398 Vues

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Lecture analytique n°2

L’expiation — V. Hugo

Dans les châtiments, recueil violemment polémiquer contre Napoléon III, Victor Hugo se sert du personnage de Napoléon Ier comme opposition à la médiocrité de son successeur mais aussi comme figure prophétique des évènements du 2nd Empire. En effet, dans le poème central du recueil intitulé « l’expiation », le poète donne un sens prémonitoire à l’épisode de la retraite de Russie qui deviens le 1er épisode d’une expiation : celle de sa prise de pouvoir injuste lors du coup d’état du 18 Brumaire, qui se poursuivra jusqu’à un autre coup d’état, celui-ci verra l’établissement du second Empire.

Nous verrons comment Hugo présente ici

  • Une image cruelle de la guerre, dévoreuse d’hommes, en transfigurant l’évènement historique de façon épique
  • Le courage des soldats
  • Le sens philosophique d’une expiation.

        La transfiguration épique s’exprime d’abord par effet d’amplification. La répétition la plus significative est celle de l’expression « il neigeait » que l’on retrouve 5 fois dans cet extrait en anaphores, relayée également par « neige » (v.26). Cette phrase est extrêmement courte à l’imparfait, répétée toujours à la même place en début de vers donne l’impression que cette neige ne va pas s’arrêter « il neigeait, il neigeait toujours » (v.18). Elle souligne également les forces inexorables de la neige par son opiniâtreté meurtrière, bien plus que les ennemis qui sont à peine mentionnés. Cette répétition est renforcée par celle de l’adjectif « blanc, blanche » que l’on retrouve 4 fois et qui annonce l’image du linceul à la fin du texte, elle contribue encore  «évoquer la toute-puissance de la guerre qui règne sur tout le paysage et le transforme en spectacle en noir et blanc, symbole de la mort, le même effet est produit avec la reprise de l’adjectif muet, muette: les couleurs, marques de la vie ont disparues dans le silence spectral.

La transfiguration épique est expliquée également par la personnification des éléments. L’hiver est extrêmement présent dans cet extrait dans ce passage dès le 1e mot scandé comme un refrain, et toutes ces manifestation sont mentionnés « neige, givre, glace, froide bise » non seulement il est omniprésent, mais il est aussi transformé en véritable protagoniste par le procédé récurrent de la personnification : l’âpre hiver fondait en avalanches », « la froide bise sifflait, la solitude vaste… muette vengeresse ». Hugo transforme l’hiver en ennemi : ainsi « les flocons » sont-ils mis sur le même plan que les « boulets, mitrailles et obus » (v.15) et deviennent finalement aussi meurtrier. Les verbes employés sont aussi ambivalents. L’hiver « fondait comme une troupe adverse, la bise sifflait comme les balles, même ambiguïté pour les grenadiers tremblait de froid alors que le danger à la guerre ne les font pas tremblés. C’est la neige et le froid qui tuent les tuent les soldats plus que le ennemis. Les clairons sont « gelés» et Hugo nous montre comment l’hiver s’approprie le corps des soldats qui deviennent « blanc de givre » et sont transformés en statue rigide à la « bouche en pierre », même les grenadiers encore vivants se font attaqués par la glace à leurs moustache grise.

        Malgré la défaite et l’impuissance des soldats, Hugo se propose de faire un portrait émouvant et héroïque. Les soldats n’ont aucun moyen de lutter, leurs protections sont illusoires comme on le voit dans l’image saisissante des blessés réfugiés « dans le ventre des chevaux morts » Quasiment aucun verbe d’action ne leurs est attribuer car ils ne peuvent que fuir : « marcher, aller, errant ». Enfin, le dernier vers illustrant l’impuissance de l’armée face à l’hiver qui va l’anéantir : l’adjectif immense répété au vers 27 montre que la grande armée si immense qu’elle soit, ne peut lutter contre le ciel et la neige puisque c’est le linceul qui a le dernier mot à la fin du vers. Les soldats sont évoqués en masse, soit au pluriel «  les clairons », « les grenadiers » soit par des termes généraux « la grande armée », occurrence du pronom indéfini « on » ; celui-ci également au poète de laisser transparaitre son émotion et au lecteur de s’impliquer davantage dans la scène, car ce pronom peut englober auteur et lecteur. Ces dénominations globalisant globalisantes suggèrent qu’à part l’Empereur, il ‘y a pas d’individualité dans cette armée accablée de même qu’il n’y a pas d’ennemis désignés contre qui lutter. Cette armée est dépouillée de toutes ces caractéristiques militaires comme on le voit par la répétition de la négation « ne plus » : elle n’a plus d’organisation ni de hiérarchie « on ne connaissait plus le chef, ni le drapeau, ni le drapeau ; on ne distinguait plus les ailes ni les autres ». Comme une armée en déroute, elle se bat plus mais fuit, ère.

Au derniers vers, le « on » se transforme en « chacun » et « seul » s’opposent à cette « immense armée » du vers précédent, suggérant de façon pathétique à quel point l’armée se désagrège et ne peut plus rien pour sauver ou aider ses membres. Enfin, Hugo emploi pour la désigner deux images qui apparaissent décaler car elles n’ont plus rien de belliqueux : « le troupeau » évoque le bétail qu’on emmène à l’abattoir et la « procession », un cortège mortuaire.

Des soldats dignes mais vaincus : ces milliers de soldats sont destinés à devenir les victimes anonymes et de cette façon meurtrière comme les clairons en meurent « a leurs postes, restés debout en selle ». Leurs courage ne sert à rien, leurs clairons ne sonnent plus à la charge, ni l’alarme, et ils sont abandonnés en désert blanc comme des sentinelles, inutile, de même que les blessés. L’auteur souligne avec émotion la dignité de ces hommes qui continuent à avancer « pieds nus » ; le terme « pensif » souvent utilisé par Hugo pour désigner le poète, où le héros médite sur la destinée humaine, donne une dimension quasi métaphysique à ces hommes, victimes de la vanité humaine d’un puissant. L’auteur établit un contraste pathétique entre le courage des soldats et la mort absurde qui les attendent par un processus de déshumanisation. Assimilé par d’abord au bétail d’un troupeau, les soldats se transforment en statues de pierre (v.4).

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