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Stigmate

Dissertation : Stigmate. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2019  •  Dissertation  •  4 505 Mots (19 Pages)  •  566 Vues

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SOCI4201 – Lectures dirigées III                                                                           Faycel Guédiche

Rapport no1: Stigmate                                                                                                     A00156409                                                                              

  1. Stigmate et identité sociale :

Goffman entreprend son livre en introduisant le concept de « stigmate » qui, bien qu’il tire ses origines de la Grèce antique, revêt de nos jours des significations bien distinctes. C’est particulièrement l’aspect sociologique qu’intéresse le plus Goffman. En effet, ce dernier débute son analyse du « stigmate » en expliquant que chaque individu véhicule une certaine « identité sociale » qui constitue la première impression à la suite d’une nouvelle rencontre. À ce sujet, le sociologue canadien stipule qu’il existe « une identité sociale virtuelle » et « une identité sociale réelle ». Cela dit, Goffman aborde la notion « d’attribut » qui caractérise chaque individu et qui l’associe au « discrédit » qu’il possède. Subséquemment, l’auteur souligne que « le mot stigmate servira donc à designer un attribut qui jette un discrédit profond ». À ce propos, Goffman explique que « le stigmate » est le fruit d’une relation subsistant entre « l’attribut et le stéréotype ». Cela expose l’individu à deux situations bien distinctes : il devient à la fois « discréditable » et « discréditée ». Le linguiste canadien dégage par la suite « trois types de stigmates » : « les monstruosités du corps » constituent le premier type associé aux stigmates corporels. Le second type renvoie vers « les tares de caractère » et qui peuvent être associées aux stigmates provoqués à la suite d’expérience personnelle telle que les anciens malades mentaux à titre d’exemple. Le dernier type dégager par Goffman concerne les stigmates tribaux » et renvoient vers ceux « qui peuvent se transmettre de génération en génération » telle que la nationalité ou la religion.

Goffman poursuit en expliquant que de ces stigmates naissent une certaine forme de discrimination pratiquée par les individus jugées normaux à l’égard des stigmatisés. Cette discrimination, toujours selon l’auteur, s’articule progressivement autour d’une « idéologie » qui régule le comportement des « normaux ». À ce propos, le sociologue canadien dresse une nette relation entre la domination de l’idéologie imposée par les normaux et l’édification d’une « identité » propre à chaque groupe stigmatisé. En effet, le linguiste canadien explique à ce sujet toute l’importance qu’incarne l’identité d’un groupe de stigmatisés puisqu’elle constitue à la fois « un groupe de référence » et un espace dans lequel l’affirmation de soi devient possible. Goffman s’intéresse particulièrement aux comportements du stigmatisé en société. En effet, il explique le phénomène de « l’acceptation » chez le stigmatisé en établissant trois types de réaction bien distinctes : la première réaction est « la victimisation ». Goffman stipule que cette réaction est caractérisée par l’édification d’une tentative de correction du stigmate. La seconde réaction recensée par l’auteur renvoie vers le désir du stigmatisé d’aborder et d’exceller dans les domaines d’activités qui lui sont normalement interdites . En d’autres termes, on constate que cette réaction renvoie vers un besoin chez le stigmatisé de remplir le vide provoqué par ce stigmate. La dernière réaction dégagée par le sociologue canadien est la déconnexion de la réalité. Dans ce cas, le linguiste canadien explique que le stigmatisé, abattu par sa situation, tend à sombrer dans « le mépris des conventions attachées à son identité sociale ».

Goffman rappelle par la suite l’objet principal de son œuvre à savoir « les contacts mixtes » qui peuvent surgir des interactions entre individus stigmatisés et individus normaux. En effet, le linguiste canadien se focalise particulièrement sur la situation du stigmatisé lorsqu’il se retrouve confronté à une personne normale. Lors de cette situation précise, le sociologue canadien stipule que le voile d’ignorance que subit le stigmatisé, et qui l’empêche d’appréhender à l’avance la réaction de son interlocuteur normal, le met dans une posture particulièrement irritante. À ce sujet, le linguiste canadien explique que dans des situations semblables, le stigmatisé tend à osciller entre deux « tactiques » bien distinctes. Goffman avance que le stigmatisé peut soit accepter de réprimer son identité en se « faisant petit », soit arborer une posture « de bravade agressive ». Dans les deux cas, cela conduit selon l’auteur « à la désintégration des interactions face à face ordinaires ». D’autre part, le linguiste canadien rappelle que « le malaise » qu’on dégage chez le stigmatisé est souvent partagé chez la personne normale qui se trouve dans l’incapacité de cerner le type de comportement qu’il faut entretenir avec le stigmatisé : un malaise à double sens.

Le sociologue canadien poursuit son analyse du stigmate en expliquant que, afin de confronter la réalité sociale à laquelle il fait face, le stigmatisé tend à adopter trois approches différentes ayant comme but à le faire entrer en contact avec « d’autres compatissants » qui partagent son stigmate. Cela devient possible notamment grâce aux « associations » et « réseaux » qui peuvent regrouper une catégorie donnée de stigmatisés. D’autre part, le linguiste canadien s’intéresse particulièrement à cette « professionnalisation du stigmate ». D’autre part, Goffman stipule que cette professionnalisation permet la libération du discours que peut entretenir un stigmatisé concernant son stigmate. Cela peut induire selon le linguiste canadien à rendre le stigmate comme pierre angulaire de toute construction identitaire ; personnelle ou sociale.

Goffman souligne par la suite la catégorie des « initiés ». Le linguiste canadien explique que cette catégorie se compose de personnes normales ayant certains qualificatifs lui permettant de pénétrer le monde du stigmatisé et de partager avec lui son malaise. Ainsi, ces initiés doivent subir et saisir « le discrédit » qui caractérise le stigmatisé en question. Cela permet, toujours selon Goffman, aux initiés de gagner une certaine forme « d’admission, une sorte de participation honoraire au clan ».

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