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Rite écossais rectifie

Lettre type : Rite écossais rectifie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2019  •  Lettre type  •  2 634 Mots (11 Pages)  •  569 Vues

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Nous sommes imprégnés d’un rite, le RER, que nous chérissons. Nous sommes invités par lui à pratiquer les valeurs qu’il véhicule et à pratiquer les vertus en dehors du Temple.
Ces valeurs et ces vertus sont intemporelles, mais ont besoin d’une adaptation au monde du XXIe siècle et de ses découvertes, que ces fondateurs ne pouvaient utiliser, malgré leur génie.
Je vous propose quelques questions auxquelles vous essaierez de répondre.

Comment s’articulent la fraternité et la connaissance de l’homme à notre époque ?

Doit-on ne pas tenir compte des enseignements spirituels complémentaires, comme le zen ou le tao et des découvertes de la psychologie moderne?.

La fraternité est-elle le meilleur moyen d’aboutir à la sagesse ?

La fraternité est elle nécessaire et spécifique au processus initiatique ?

Jusqu’à quel point nous avons besoin d’être guidés par nos frères dans notre perfectionnement initiatique ?

L’initiation provient-elle d’une transmission extérieure ou d’un éveil intérieur ?

Comment faire évoluer nos plans de conscience et notre spiritualité dans un égrégore fraternel ?

Quelle est la vraie nature de notre solitude au cours de notre évolution initiatique ?

Comment ne pas s‘isoler des frères dans la désir de se connaître soi-même ?

Peut-on ne plus être fraternel, aimant ou moral tout en restant initié ; l’initiation est-elle définitive ?

Est-il nécessaire d’aimer les autres et de s’aimer soi-même pour être un initié ?

La langue française du XVIII è siècle est-elle un frein à la compréhension de l’homme moderne, car le sens des mots a évolué depuis lors ?

Les découvertes des sciences, et particulièrement de la psychologie actuelle, peuvent-elles apporter un éclairage moderne aux rituels anciens ?

Je vous laisse le libre choix de vos réponses; de mon côté, tout en refusant la confusion synarchique, et prônant le respect de pureté de notre rite, j’apprécie relier la Tradition à l’évolution des hommes et de la science moderne.
Il me semble même que Tradition et modernité se rejoignent dans les avancées de la science quantique, de la psychologie holistique et de l’ésotérisme chrétien.
Un merci, au passage à Teilhard de Chardin et Jung.

Reprenons ensemble la cérémonie de réception au 1er grade.
L’homme est un ange déchu. Il vivait au sein du père dans une unité fraternelle avec les autres anges.
Après sa chute, il va rechercher cet amour fraternel perdu, autant que la parole perdue et la connaissance égarée.

Ce qui est épars, ce ne sont pas seulement ces bribes de connaissance, c’est aussi cet amour fraternel qu’il a connu avec les anges, auprès du Seigneur.

« Ce qui est perdu par l’homme semble encore plus l’amour d’avant que la connaissance d’avant ».
Entouré des Frères qui l’aident et le guident, il pourra peut être revenir à cette unité primordiale.

Pourquoi ce cherchant, démuni à la porte du Temple, semble seul?
Probablement parce qu’une fracture s’est déjà produite inconsciemment en lui, cette fracture est une crise, une prise de conscience que le monde matériel ne mène ni au bonheur, ni à la plénitude.
La vérité et le chemin spirituel sont désormais sa quête le menant au bonheur.

C’est une fois que la vie ordinaire est bien maîtrisée que la vraie recherche commence, c’est là que l’on peut s’apercevoir concrètement que le vrai bonheur, la vraie liberté sont, à partager avec des frères, au-delà d’une simple vie matérialiste relativement confortable.
On a le sentiment de ne pas avoir touché à l’essentiel de la vie et on a du mal à le partager dans la vie profane; seuls des frères peuvent témoigner d’une même constatation et partager leur quête.

Ce sentiment d’insatisfaction, partagé par beaucoup de postulants, est bénéfique car il pousse à sortir de l’hypnose collective dans laquelle le monde matérialiste nous maintient; alors on se met à la recherche de cet essentiel avec nos nouveaux frères..

« Cet éveil de la conscience est un phénomène individuel qui devient collectif ».

Les frères cherchent à donner un sens à leur vie au-delà de la simple survie et de la consommation de biens matériels.
En agissant ainsi en FM, on cherche, à l’intérieur, des réponses pour ré harmoniser notre vie et en faire une expérience plus vraie, plus authentique.

Désemparé devant les obstacles qu’il rencontre dans sa vie personnelle et devant des solutions trop matérielles pour les franchir, le candidat traverse une crise salutaire ( krisis signifiant choix en grec, donc implique la potentialité d’un libre arbitre), il a pris une décision dont il ne mesure pas encore l’étendue, celle d’élever son niveau de conscience et de spiritualité.
La pratique du rite au sein d’une communauté de Frères va lui en donner les outils et l’encourager à persévérer sur sa voie.

Ce cherchant va entrer dans une école, celle de l’Eveil.
Il se sentait seul, désormais il participera à une chaîne fraternelle au sein de sa Loge, mais aussi au sein de la FM universelle.

Pour être clair, le disciple passera d’une solitude subie à, un jour lointain, une solitude voulue au bout de son pèlerinage ; le guide fraternel étant totalement intériorisé en une sorte d’ange gardien.

« Cet éveil est le fruit d’une transmission fraternelle qui en est le chemin, d’un partage fraternel qui en est le soutien et d’un amour fraternel qui en est la récompense ».

Vivant dans le monde profane, au milieu « d’un prêt à penser » abrutissant et confortable, le nouveau frère va faire l’expérience de l’étincelle divine, de sa capacité créatrice et exprimera enfin sa volonté de libération que la voie initiatique seule pourra lui apporter en quatre étapes.

Au fur et à mesure de notre pèlerinage sur la voie initiatique, on remarque que l’on est de moins en moins motivé par des raisons personnelles, mais de plus en plus par un partage sincère avec nos frères.
Au fur et à mesure que l’énergie spirituelle se développe en nous, un vrai désir de contribuer à la démarche des frères, devient la motivation naturelle et profonde de cette démarche intérieure.

On cherche spontanément à aider, à être fraternel, à manifester concrètement la beauté et l’amour fraternel dans un esprit utile à nos semblables et de service au genre humain.
Ceci se fait, même au prix d’inconfort personnel, dans un don de soi aux autres frères.
Le candidat qui se présente aux portes du temple pour être reçu par ses futurs frères ne se doute pas de ce qu’il va subir , mais Homme de désir, ce cherchant a commencé un pèlerinage initiatique, « avant » son entrée, de manière inconsciente.

Son projet est déjà un embryon d’initiation, à l’image de la vie ; sur son parcours de vie chaque pas contient et prépare au suivant.
Il est souvent sujet à plein d’idées et de pulsions qui se mélangent les unes aux autres et, souvent, ce qui le fait irrésistiblement venir vers la FM, c’est un sentiment de solitude dans sa quête.

Dans la chambre de préparation il ressent plein de choses confuses et cette confusion est la mère de l’ignorance et de la ténèbre. Mais la lumière n’est pas loin.
Il ressent le besoin d’élargir son champ de conscience et de parvenir à comprendre pourquoi il en est là et où son désir lui intime l’ordre de persévérer.

Jusqu’à maintenant il n’a vu que la forme, l’apparence, les aspects matériels et égoïstes de la vie.
Son existence était polarisée sur le plan physique, alors qu’il ressentait la nécessité qu’elle prenne un tour plus « métaphysique ».
Jusqu’à maintenant on l’avait éduqué à travailler sur les apparences et, même quelques fois à les sauver. Aujourd’hui il recherche une communauté qui l’aidera à voir l’invisible, à passer des apparences à l’essence, et même à la quintessence, c'est-à-dire à se perfectionner grâce aux frères.

Il va ainsi passer le l’exotérisme à l’ésotérisme chrétien, en l’occurrence au RER.
Mais avant d’accéder à ce deuxième plan de conscience, il va recevoir la toute première initiation, le baptême.
Il aura ici aussi une communauté de valeurs, un parrain et une marraine qui auront un rôle, aujourd’hui bafoué, d’éducation chrétienne.

« En théorie la fraternité chrétienne précède la fraternité maçonnique, bien sûr en théorie ».
Après le baptême, la Réception s’accompagne d’une seconde connexion à l’âme, au souffle et à l’esprit divin. Elle amène à un haut degré de maîtrise du plan émotionnel. Mais il reste à l’impétrant beaucoup de travail pour éliminer ses habitudes émotionnelles les plus ancrées.

Ce point est important, car le niveau initiatique de chacun n’est pas un « avantage acquis ». Autrement un initié pourrait-il manquer de fraternité et même devenir criminel, tout en restant un initié ?

Croyez-moi, l’initiation est un combat où rien n’est acquis, mais rien n’est n’est jamais perdu. Adhuc Stat, dirions-nous.
Notre niveau initiatique est dépendant, non seulement de notre perfectionnement continuel, mais également de notre niveau fraternel et spirituel. Si ces niveaux baissent, notre niveau initiatique tombe.

Même après sa réception, ses anciennes attitudes et ses désirs physiques peuvent encore, par moments, prendre le dessus chez le nouveau frère.
La fraternité n’est pas permanente, le mental inférieur et l’égoïsme peuvent continuer à jouer un rôle puissant dans le parcours d’un frère. Il doit maîtriser son mental et sa nature inférieure.
Sa personnalité triple - physique émotionnelle et mentale, n’étant pas encore parfaite, il peut encore « chuter » temporairement, tomber par exemple dans les pièges de l’égoïsme et de la recherche de pouvoir et d’honneurs vains et futiles.

Cependant le frère éprouve alors un profond mécontentement et un sentiment d’échec et d’impuissance ; c’est là où la vigilance et l’exemplarité de ses frères va le remettre sur le chemin.
Il n’avait personne pour échanger au niveau qu’il souhaite, il a besoin d’aide pour clarifier ses pensées et être accompagné dans sa quête de vérité.
A ce stade de l’échec il entrevoit l’utilité de la fraternité pour franchir les obstacles qu’il rencontrera sur son chemin.

Le processus évolutif depuis la réception, qui peut être comparé à une naissance, nous ouvre à une série lente et progressive de libérations :

-libération du corps physique et de ses appétits
-libération de la nature émotionnelle de l’âme
- libération de l’esprit humain vers l’esprit divin et cosmique.

Trois étapes qui trouvent leur réalisation dans la quatrième étape finale.
Ces quatre étapes de libération sont le résultat d’un travail rituel accompagné de détachement, de l’absence de passion et de discernement.

La discipline, le respect des devoirs et le partage fraternel vont se conjuguer pour aider à faire le pas le plus important :
le passage du mental inférieur au mental supérieur, le passage de l’esprit humain à l’Esprit Divin pour terminer le processus initiatique en quatre étapes.

Rien ne sera réalisé sans la main secourable d’un guide, d’un frère et dans l’ouverture du cœur.
Dans ce cheminement, il y a une dimension d’amour, d’intuition et, osons le dire, de poésie.

Il apprendra bientôt que ce long voyage est un processus de libération intérieure dont le but final est le bonheur, la vérité et la justice et dont les moyens sont les vertus, les valeurs et l’amour fraternel.
Il va devoir s’examiner attentivement, lui et son comportement vis-à-vis des frères, pour mieux se connaître.
Ses frères seront effectivement des guides bienveillants. Ils seront d’autant plus justes avec lui, que ce nouveau frère mettra de la justesse dans ses paroles et ses actes.
Etre juste signifie que nos actes seront bons pour nous, mais également pour les autres ; il passera d’un certain narcissisme provoqué par le désir de se connaître, à une ouverture spirituelle vers les frères et, au-delà des frères, vers le monde.

Il n’est plus à côté des autres mais unis à eux et, en vivant cette évolution, il transcende sa vision terrestre pour l’élever vers une vision céleste, où l’amour cosmique et divin l’aidera à se sublimer et à se donner fraternellement.
Il ne se contente pas de désirer pour lui-même, mais aspire à voir ses frères évoluer en symbiose avec lui, dans un égrégore serein et parfait.
Il ne recherche plus seulement le partage mais « aime » et manifeste charité, compassion et amour.

Son éveil initiatique passe par la maîtrise de trois entités, le corps , l’âme et l’esprit humain.
Le silence et la méditation vont autant l’aider que l’instruction exemplaire qu’il recevra de ses frères et les encouragements qu’il recevra de ceux-ci.

Au passage il est important de rappeler que le silence n’est pas l’apanage des Apprentis, mais fait partie de la méthode initiatique et doit se pratiquer de plus en plus que le disciple avance sur son chemin, c’est pour cela qu’il doit être associé à la méditation et à la prière.

Sa réception dans ce monde étrange qui est le nôtre, se fait dans le sens de la chute, matérialisée par le passage par les trois régions élémentaires, le feu, qui évoque l’esprit, puis l’eau qui évoque l’âme et enfin la terre qui évoque le corps et la matière.
Le trajet inverse, qu’il va devoir entamer avec ses frères, passe par la terre, l’humus et ainsi l’humilité.
« Il n’y a aucun trajet initiatique sans que l’homme meurt à lui-même ».

Le vieil égo, l’orgueil, la recherche de pouvoir sur les autres doivent mourir et se dissoudre pour se purifier afin que l’esprit puisse un jour se tourner vers les autres et vers Dieu.
Par une évolution ontologique le souffrant va progressivement se muer en frère dans un acte de don de lui-même pour les autres et par les autres.

« C’est par ce renoncement aux vieilles habitudes du passé que ce nouveau frère passera de l’Ego au « Je Suis », en devenant authentique ».

Nous sommes autant engagés vis-à-vis des frères que vis-à-vis de nous-mêmes.
Notre connaissance de ces phénomènes, nous a fait comprendre qu’il n’y a pas d’opposition entre la matière et l’esprit, à partir du moment où celui-ci devient maître de son destin.
Grâce à cette compréhension, le frère met en œuvre son processus, par l’Amour, par ses connaissances des plans matériels et spirituels de l’évolution, et peut se mettre, dans son travail, au service des frères et de l’humanité.

Comme il est impossible de rester fraternel sans être juste, le frère doit synchroniser son esprit et son cœur à celui des frères, dans une chaîne d’union.
En faisant cela il est apte à pratiquer la bienfaisance auprès de tous et à s’ouvrir au monde.

L’initiation définitive étant une re-naissance, une libération pure et une ouverture cardiaque dirigée vers les autres, nous arrivons progressivement à synchroniser notre volonté individuelle à celle de la volonté universelle et divine, en harmonie avec nos frères.

Cette vacuité provoquée par le déblaiement intérieur de nos passions, souffrances et erreurs passées, facilitant cette purification, cette libération, et donc cette ouverture, permet cet égrégore calme et serein et cette plénitude que nous pouvons reconnaître comme un bonheur et une harmonie.

Plus nous laissons exprimer notre divinité intérieure, notre conscience et notre énergie supérieure, plus notre vision s’élargit et moins nous manifestons notre orgueil et moins nous créons une frontière avec les frères.
Nous avons désormais intériorisé notre guide, qui ne devient plus nécessaire, dans une harmonie entre conscience et spiritualité, entre connaissance et amour divin.

Nous sommes passés ainsi d’une solitude subie à une solitude choisie, sans nous couper de nos frères à qui nous devons cette plénitude intérieure, car nous avons approché midi plein.

Il est également surprenant de constater à quel point la psychologie la plus avancée redécouvre les vérités millénaires de la Tradition.

Nous pouvons également « traduire » avec respect les intentions de Willermoz en lisant l’esprit des rituels autant que sa lettre.

Je n’opposerai pas l’Eveil et la Transmission, ils sont deux étapes de la voie initiatique, comme la transcendance et l’immanence.

Je rappelle que Bouddha se traduit par… l’Eveillé, Tao par… La Voie et Gourou par... le guide !...

« La sagesse étant la fille de l’amour et de l’humilité et non le contraire », et la fraternité étant le pendant humain de l’amour cosmique, cette sagesse ne peut s’atteindre sans amour et sans fraternité.

Pour reprendre les paroles d’un sage :
-Prends soin de tes pensées, parce qu’elles deviendront des paroles,
-Prends soin de tes paroles, car ells deviendront des actes,
-Prends soin de tes actes perce qu’ils deviendront des habitudes,
-Prends soin de tes habitudes, parce qu’elles formeront ton caractère,
-Prends soin de ton caractère, parce qu’il formera ton destin,
-Ton destin sera ta vie
-Et il n’y a pas de choses plus importante que la Vérité et l’Amour

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