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Mémoires d'hadrien

Commentaire de texte : Mémoires d'hadrien. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 534 Mots (7 Pages)  •  2 122 Vues

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Étude linéaire du texte 3 des Mémoires d’Hadrien P296-298

Cet extrait suit immédiatement la réception par l’empereur en fin de vie de la lettre d’Arrien, envoyé en mission autour du Pont-Euxin (la mer noire). Cette lettre est fictive mais Yourcenar s’inspire du Périple du Pont-Euxin, ouvrage rédigé par le personnage historique envoyé en mission par l’empereur. Cet ouvrage s’ouvre sur une lettre adressée à Hadrien. L’empereur vu par Yourcenar se trouve en quelque sorte sauvé par cette lettre, laquelle va le libérer de ses dernières résistances face à sa mort prochaine.

Mouvement du texte :

I- Le don d’Arrien L1 à 17

II- Les limites du souvenir face aux douleurs présentes. L17 à 38

III- L’île d’Achille et de Patrocle : une « secrète résidence ». L38 à 45.

*****

I- Le don d’Arrien :

- L1-3 : Geste d’abandon et d’invitation à la réflexion. On a également le rappel des fonctions d’Arrien et on y sent l’affection de l’empereur. « volumineux rapport » nous donne la nature du document, le côté consciencieux de son auteur et la faiblesse physique de son lecteur. « comme toujours » va aussi dans le sens de la totale fiabilité d’Arrien.

- L3-6 : « mais » conjonction adversative renvoie à qqch de différent, une exception indiquée par « cette fois, il fait plus » qui rappelle le début du texte 2. Les « : » annoncent l’explication de ce « plus ». « il m’offre un don nécessaire pour mourir en paix » ici tout est dit, on sait à quel point cela est précieux et indispensable à Hadrien . « la paix » semble être un enjeu de la rédaction de ces mémoires, comme une sorte de quête… on retrouve ce terme dans le texte 1 « paix ! Jaime mon corps ». Ensuite Hadrien décrit ce don : sorte de reflet en miroir de sa propre existence, le reflet, « l’image » d’une vie voulue, idéalisée. Cette image est celle des amis-amants Achille et Patrocle. Emploi du conditionnel passé « j’aurais voulu qu’elle fût »… donc ce ne fut pas le cas car il n’a pas toujours été juste ou aimant envers Antinoüs. On sent que ses erreurs passées l’entravent et que cette lettre lui donne une échappatoire pour s’en libérer.

- L8-10 : à présent on identifie « ce qui compte » ; il s’agit ici de classifier les choses dans le fouillis pléthorique d’une vie entière. Il se positionne en empereur avec le terme « biographies officielles ». Tout ce qui demeurera visible n’est pas important, donc...alors que reste-t-il ? L’intime, la vérité du corps et du coeur. De plus l’évocation du « passage du temps » renvoie aux limites de la mémoire avec le terme de « vertige » mais fait également référence aux remords qu’il nourrit au sujet de son passé, notamment concernant le suicide de son amant. Arrien est associé au verbe « savoir » à plusieurs reprises… donc s’ils « sait », il voit juste.

- L 10-15 : et justement (transition au top!) la phrase suivante s’ouvre avec « vue par lui ». C’est sa vision qui se trouve dans la lettre, pour la première fois dans l’ouvrage on a un regard autre que le sien porté sur Hadrien. « l’aventure » marque le désordre, l’inconstance peut-être, les péripéties, les dangers… quelque-chose de peu sérieux au final. Arrien va lui en donner : « prend son sen » attention, pas « un » sens, « son » sens ; c’est que c’est le bon ! « s’organise comme dans un poème » proposition étonnante...rappel de la poésie comme force structurante, on retrouve la culture grecque de sa jeunesse et puis on voit que la beauté et les émotions y trouvent leur part avec la poésie. Une vie comme un poème… c’est beau, non ? Vient ensuite un enchaînement de « ; », (parataxe), ce sont des conséquences : la « tendresse » demeure et balaye l’énumération « remords », « impatience », « manies tristes » qui sont son quotidien à présent. Ces forces mauvaises du présent sont changées comme par magie en « fumées » ou « poussières » ; c’est là le don d’Arrien, quoi de mieux ? « Douleur » et désespoir » sont toujours là mais deviennent inoffensifs, « purs ». C’est comme une opération alchimique, magique.

L1617 : « Arrien m’ouvre le profond Empyrée » le domaine des dieux. Arrien est son passeur, c’est mieux que Charron faisant traverser le Styx (faites une petite recherche là-dessus). « des héros et des amis » la référence va à Achille et à Patrocle, héros, amis et amants (et dieux ou presque, du coup!). « il ne m’en juge pas trop indigne. » humilité d’Hadrien, non feinte car lui-même juge assez sévèrement son existence.

II- Les limites du souvenir face aux douleurs présentes.

- L17-20 : image d’une mise en abyme vertigineuse : l’empire c’est l’empereur, il vit à la villa qui le représente et se réfugie dans une chambre secrète au centre du bassin de la villa. Mise en abyme ou sorte de processus d’inclusion, comme des poupées russes. « pas un refuge assez intérieur » ce sera donc en lui-même, dans les images qu’Arrien lui offre. « corps » et « souffrance » omniprésents.

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