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Les séductions de la parole

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Par   •  3 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  1 913 Mots (8 Pages)  •  1 124 Vues

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Lettres

LATEURTRE

Natacha

1ère2

Pour le lundi 6 janvier 2020

Consigne :

        Lisez les trois déclarations d’amour et indiquez quels sont les principaux plaisirs mis en jeu dans chacun d’entre eux. Justifiez vos choix par références commentées.

        La parole a en réalité de nombreuses visées, dont la séduction. En effet, les mots peuvent et veulent parfois plaire. Dans cette visée nous pouvons constater qu’il y a un, ou plusieurs, plaisirs  d’écrire ou de prononcer un discours, un poème, une phrase à l’être aimé. L’expression des sentiments est un genre souvent poétique, que l’on retrouve depuis plusieurs siècles, comme le sonnet 20 du recueil Les Amours écrit par Pierre de Ronsard au XVIème siècle. Le poème a d’ailleurs traversé les âges, jusqu’en 1915 notamment avec le poème Si je mourais… de Guillaume Apollinaire.  Cependant le poème perdant de son ampleur et de son influence, arrive à se moderniser à travers une chanson, comme le fait l’interprète Gand corps Malade en 2018 dans sa chanson Dimanche soir. Nous allons donc nous intéresser à différents plaisirs mis en jeu dans chacune des trois déclarations d’amour.  

        Le sonnet 20 de Pierre de Ronsard fait partie d’un recueil de poèmes se nommant Les Amours et écrit en 1553 inscrit dans le mouvement littéraire de la Pléiade. Dans son œuvre le poète évoque l’amour qu’il porte à une jeune fille prénommée « Cassandre Salviati ».

        Dans un premier temps, le poète va ici mettre en avant le plaisir d’évoquer l’être aimé. En effet,  ce dernier va citer son prénom « Cassandre » (ligne 3) en  y ajoutant l’adjectif « belle » et le pronom possessif « ma ». Nous comprenons donc rapidement qu’il parle d’ « elle », il parlera de celle-ci à la troisième personne du singulier « ses yeux » (ligne 4), « la prendre » (ligne 7). Il va, à plusieurs reprises se servir de métaphores pour la définir, comme une « fleur » (ligne 8), ou une « fontaine » (ligne 10). Par la suite, par trois allusions aux mythes antiques, au mythe de Zeus changé en pluie d’or afin de séduire Danaé dans le premier quatrain, au mythe de Zeus changé en taureau et Europe dans le second et au mythe de Narcisse tombé amoureux de son propre reflet dans le premier tercet, montrer sa femme comme une femme pouvant se comparer à des déesses, une femme noble et donc mythique. De plus, Pierre de Ronsard va insister dans la ligne 3 sur la beauté de cette dernière ; « Dans le beau sein de ma belle Cassandre ». Avec la reprise de l’adjectif de magnificence dans la description de Cassandre, l’auteur veut montrer sa vision presque idyllique de la femme dépeinte.

        Dans un second temps, l’artiste met en avant le plaisir de dire son amour à l’être aimé.  En effet, par l’anaphore répétée dans chacun des deux quatrains et des sonnets « Je voudrais bien » (lignes 1, 5 et 9), puis « Et voudrais bien » (ligne 12), va exprimer et montrer son amour envers la jeune femme en insistant sur son propre désir d’être auprès d’elle. Ce désir va se conclure avec le dernier tercet racontant qu’il ne souhaite que le moment passé et décrit dans le premier tercet « Durât toujours » (ligne 13). Lorsqu’il parle de son amour avec la femme il le compare à un rêve avec la dernière phrase « Pour m’éveiller ne rallumât le jour ». Le rêve est vu comme un moment parfait, idéalisé que l’auteur va alors limiter à la présence de cette femme ; Cassandre. Et enfin, à travers son influence stylistique, Pierre de Ronsard va mettre en avant son amour métaphorique et intellectuel.

        Et dans un troisième temps, Pierre de Ronsard exprime le plaisir de parler de l’état amoureux dans lequel il se trouve. En effet, il va tout d’abord décrire sa situation lorsqu’il est « loin » d’ « elle » comme « une peine » (ligne 9). Pour lui, la présence de cette dernière est presque devenue vitale et son éloignement un véritable châtiment.

        Dans le recueil Poèmes à Lou, Guillaume Apollinaire va exclusivement parler de la femme qu’il aime, lui décrire son amour et ses sentiments. Nous nous intéressons maintenant au poème Si je mourrais …  écrit le 30 janvier 1915. Dans un contexte de guerre, l’auteur va émettre la supposition qu’il pourrait mourir et ainsi la réaction, la vie, la conséquence sur la vie de l’être aimé.

        Tout d’abord, dans son œuvre, le poète va exprimer le plaisir d’évoquer l’être aimé. En effet, dans le premier et le dernier quatrains, Apollinaire va citer le prénom de la femme qu’il aime « Lou » (lignes 2 et 21). Ici, il va directement s’adresser à elle, à la deuxième personne du singulier ; « Tu pleurerais » (ligne 2 ), « tes cheveux sanglants » (lignes 13). Il va évoquer l’être aimé avec des apostrophes, des adjectifs mélioratifs, des comparaisons et des métaphores : « Ô mon unique amour et ma grande folie » (ligne 26). L’artiste a lui aussi, une vision très positive de la femme décrite.

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