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Les Mouches cas

Commentaire de texte : Les Mouches cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 170 Mots (5 Pages)  •  595 Vues

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Acte II, scène 7

Electre, seule

Est-ce qu'elle va crier ? (Un temps. Elle prête l'oreille.) Il marche dans le couloir. Quand il aura ouvert la quatrième porte ... Ah ! je l'ai voulu ! Je le veux, il faut que je le veuille encore. (Elle regarde Egisthe.) Celui-ci est mort. C'est donc ça que je voulais. Je ne m'en rendais pas compte. (Elle s'approche de lui.) Cent fois je l'ai vu en songe, étendu à cette même place, une épée dans le cœur. Ses yeux étaient clos, il avait l'air de dormir. Comme je le haïssais, comme j'étais joyeuse de le haïr. Il n'a pas l'air de dormir, et ses yeux sont ouverts, il me regarde. Il est mort - et ma haine est morte avec lui. Et je suis là ; et j'attends, et l'autre est vivante encore, au fond de sa chambre, et tout à l'heure elle va crier. Elle va crier comme une bête. Ah ! Je ne peux plus supporter ce regard. (Elle s'agenouille et jette un manteau sur le visage d'Egisthe.) Qu'est-ce que je voulais donc ? (Silence. Puis cris de Clytemnestre.) Il l'a frappée. C'était notre mère, et il l'a frappée. (Elle se relève.) Voici : mes ennemis sont morts. Pendant des années, j'ai joui de cette mort par avance, et, à présent, mon cœur est serré dans un étau. Est-ce que je me suis menti pendant quinze ans ? Ça n'est pas vrai ! Ça n'est pas vrai ! ça ne peut pas être vrai : je ne suis pas lâche ! Cette minute-ci, je l'ai voulue et je la veux encore. J'ai voulu voir ce porc immonde couché à mes pieds. (Elle arrache le manteau.) Que m'importe ton regard de poisson mort. Je l'ai voulu ce regard, et j'en jouis. (Cris plus faibles de Clytemnestre.) Qu'elle crie ! Qu'elle crie ! Je veux ses cris d'horreur et je veux ses souffrances. (Les cris cessent.) Joie ! Joie ! Je pleure de joie : mes ennemis sont morts et mon père est vengé. Oreste entre, une épée sanglante à la main. Elle court à lui.

Les Mouches

Intro : Les Mouches est une pièce de théâtre écrite par Genet en 1943 pendant l’occupation allemande. Cette pièce de théâtre reprend un mythe grec (ici Electre de Sophocle) pour contourner la censure et faire réfléchir sur la situation présente. Cette œuvre a pour but de représenter la tyrannie de l’occupation allemande. Cette pièce reprend l’histoire des Atrides, Electre fait tuer sa mère Clytemnestre par son frère Oreste pour venger son père Agamemnon. Ici dans ce monologue, Electre attend le meurtre qui est rendu explicite par les cris derrière la porte. Elle attend le retour de son frère à la fin du monologue. Elle fait ressentir au spectateur et au lecteur son impatience et ses tourments.

A travers ce monologue nous allons nous intéresser aux sentiments contradictoires qu’elle exprime dans ce monologue et comment elle donne à voir un meurtre qui n’est pas représenté sur scène.

Pour commencer, nous verrons quels sont les différents sentiments contradictoires exprimé par Electre dans ce monologue. Ensuite nous nous intéresserons à la particularité du monologue qui rend le meurtre de Clytemneste visible.

Pour commencer, nous allons voir les qu’Electre est angoissé et qu’elle appréhende le meurtre. Tout d’abord, on peut voir qu’elle a de l’appréhension et de l’angoisse (l.1-10). La première phrase de son monologue est une phrase interrogative: «Est-ce qu’elle va crier ? ». Cette phrase illustre parfaitement

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