Le prologue : Juste la fin du monde / analyse

Juste la fin du monde : le prologue

PB : Dans quelles mesures ce texte nous éclaire-t-il sur la crise traversée par Louis et sa famille ? / Comment se manifeste la crise du personnage principal dans ce texte ?

I. La prise de décision ligne 1 à 19

- annonce de la mort ligne 1 à 5

Complément circonstanciel de temps « plus tard » dès le début du prologue, pose un contexte flou pour le lecteur et nous informe qu’il va se passer quelque chose prochainement, met le lecteur en attente.

Anaphore « l’année d’après » complète « plus tard » et ajoute des précisions sur le contexte, nous situe dans un futur proche et on comprend qu’il va y avoir une suite, donc suspens chez le lecteur. Cette anaphore va permettre de rythmer le prologue tout au long du monologue de Louis

Futur proche « j’allais mourir » + CCT « à mon tour » : annonce au lecteur la nouvelle que Louis doit annoncer à sa famille, installe dans un futur proche et montre que Louis a un rapport proche à la mort, qu’il va bientôt mourir, on comprend donc l’objet du suspens qui s’était installé autour de ce personnage

A nouveau futur proche et CCT «  à cet âge » « je mourrai » Apporte des précisions et situe la mort de Louis qui semble très proche de la mort , à tel point qu’il parvient à la situer dans le temps. Il semble en avoir pleinement conscience et sa nouvelle devient l’objet principal de l’histoire.

- l’attente ligne 6 à 8

CCT «  de nombreux mois » + verbe « j’attendais » à l’imparfait : ici on comprend que Louis est au courant que sa mort est proche depuis longtemps et qu’il garde ce secret en lui. Il semble passif face à cette annonce.

Énumération : « à ne rien faire, à tricher, à ne plus savoir » Ici la passivité du personnage est mise en avant face à sa mort prochaine, il semble perdu et soucieux. Il se retrouve impuissant face à cette nouvelle et semble observer sa vie de l’extérieur, confus.

Répétition « de nombreux mois que j’attendais » L’auteur insiste sur le temps qui s’est écoulé depuis que Louis a appris qu’il était mourant. Cela rajoute des précisions et montre que le personnage semble désemparé et seul face à ce qui l’attend.

Métaphore «  d’en avoir fini » Donne une dimension tragique au monologue de Louis qui est dans l’attente de sa mort. Il ne se fait aucune illusion et montre que sa mort est inévitable, et qu’elle rode au dessus de sa tête, lui passif, l’attend en silence et dans une solitude tragique.

- La peur ligne 9 à 19

A nouveau utilisation de l’anaphore « l’année d’après » qui rythme le texte, Louis ne perd pas de vue la proximité avec sa mort et le temps qui le rapproche de plus en plus

Comparaison « comme on ose bouger parfois, à peine, devant un danger extrême » Ici le personnage compare le sentiment qu’il ressent face à sa mort à un danger. Il montre qu’il est tétanisé et paralysé face au temps qui passe et qui le rend plus près de la mort. On comprend alors que Louis est terrifié.

Champ lexical du danger « danger extrême » « geste trop violent » « ennemi » « détruirait » « peur » Ce vocabulaire fait ressentir davantage la peur du personnage qui est confronté à une nouvelle terrifiante face à laquelle il n’ose pas réagir.

Juxtaposition des idées « malgré tout , la peur , prenant ce risque et sans jamais espoir de survivre , malgré tout , » Les virgules marquent un enchaînement logique des idées qui vont faire avancer le monologue tout au long de ce texte, on comprend que Louis part d’un point et avance au fur et à mesure pour arriver à un autre.

CCT « sans espoir jamais de survivre » Le mot jamais est relié à l’espoir d’une survie pour Louis. On comprend alors que le personnage sait qu’il n’a aucune autre issue et que sa vie va s’arrêter sans qu’il puisse agir. Son impuissance accentue la sensation de peur que le lecteur peut ressentir chez Louis

II. Le contenu de l’annonce ligne 20 à 32

- le voyage ligne 20 à 22

Énumération d’actions «  je décidai de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage » On comprend que Louis a avancé dans sa réflexion personnelle et qu’il veut retourner dans sa famille, il veut retourner là où il a grandir avant de mourir. De plus le mot « voyage » peut signifier à la fois rentrer dans sa famille mais aussi faire ce dernier voyage, ce voyage d’adieu et de non retour.

- Le calme ligne 23 à 28

CC de but «  pour annoncer » Cette précision est très importante pour le lecteur car on comprend que Louis retourne voir sa famille pour leur annoncer qu’il est mourant et leur dire au revoir.

Énumération « lentement, avec soin, avec soin et précision » Le personnage semble avoir avancé et être plus serein face à cette nouvelle, il veut s’appliquer dans cette annonce importante qui lui appartient et qu’il veut exprimer convenablement à sa famille. Il ne veut pas faire une annonce brusque et semble se préparer à trouver les mots les plus sages et bienveillants.

Affirmation « ce que je crois » : Louis s’affirme davantage et s’exprime plus sereinement, il semble partager son ressenti et ses pensées, et il semble parler à lui même.

Enumération : lentement, calmement, d’une manière posée. Louis semble  à nouveau détendu et plus calme face à l’annonce de sa mort, il prend le temps de se poser pour faire les choses bien. C’est aussi un moyen pour lui de se rassurer et de prendre du recul.

Question rhétorique «  n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux, tout précisément, n’ai-je pas toujours été un homme posé ? Louis se pose une question à lui même, il tente de se rassurer par rapport à l’image qu’il renvoie aux autres et qu’ils vont garder en souvenir. On constate que Louis se parle à lui même et s’interroge, il semble à la fois soucieux de savoir ce que les autres pensent de lui et rassuré car il sait qui il est.

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